C'est donc avec un bon thé (j'aurai quand même préféré un authentique tchai indien) que j'ai choisi de vous parler de l'un de mes derniers coups de coeur. Pour cela, je dois d'abord remercier les éditions Folio-Gallimard sans qui j'aurai pu passer à côté de ce chef d'oeuvre.
«
Un fils en or » met en valeur à mon sens un thème cher à la littérature et au cinéma indien : l'opposition entre la tradition et la modernité.
La tradition est incarnée par Leena, une jeune fille de condition modeste et entièrement dévouée à ses parents. Ses parents qui, croyant bien faire et rester dans les traditions, la marieront à une sorte de monstre dépourvu de toute humanité. Leena qui n'a comme modèle de couple que celui de ses parents, va bien vite déchanter lorsqu'elle arrivera dans sa belle-famille qui la réduira en esclavage et extorquera de l'argent aux parents de la jeune femme.
« Elle n'a qu'à divorcer », me direz-vous. Malheureusement, les choses ne sont pas si simples dans la société indienne et la femme qui choisit délibérément de quitter son mari jette le déshonneur sur sa famille pour avoir commis un tel acte. Leena endurera des souffrances qu'aucun être humain ne mérite sur cette Terre (j'ai encore en tête la scène de la nuit de noces qui n'est ni plus ni moins qu'un viol) jusqu'à finalement prendre courageusement le large pour vivre une vie à l'écart de tous.
La modernité est incarnée par Anil. Anil est un brillant jeune homme issu d'une bonne famille parti faire son internat médecine aux Etats-Unis. Une fois sur place, la chute sera rude pour lui également. Les méthodes de travail et le matériel médical sont radicalement différents de ce qu'il a connu en Inde. Une période d'adaptation est plus que nécessaire pour le jeune homme d'un naturel plutôt timide et réservé.
Anil est un jeune médecin ambitieux qui cherche à aller plus vite que la musique et qui va se brûler les ailes à plusieurs reprises.. jusqu'à finalement réussir à faire ses preuves. A cela s'ajoute les problèmes de racisme auxquels Anil sera confrontés à la fois à l'hôpital mais aussi à l'extérieur. Ses fréquents aller-retour en Inde vont le faire éloigner de sa terre natale sentant que sa place se trouve ailleurs. le jeune homme se trouvera perpétuellement tiraillé entre deux mondes : la terre qui l'a vu naître et celle qu'il a choisie.
Alors que nous suivons en parallèle le destin de ces deux personnages, la quatrième de couverture nous invite à réfléchir à la question suivante : « auront-ils le droit au bonheur ? ». le bonheur, chacun y a droit, que l'on naisse à Panchanagar en Inde ou à Dallas au Texas, homme ou femme, de bonne condition ou non.. encore faut-il aller le chercher là où il est, et le bâtir avec les armes que l'on a.
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