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Critique de VincentGloeckler


Un Iegor Gran, plus rageur que cynique, plus amer qu'ironique, beaucoup moins drôle que ses habituels récits, un Iegor Gran vraiment dans la colère du désespoir, quand il s'agit ici d'évoquer le cauchemar de l'abrutissement par la propagande de la société russe, l'incroyable séduction des mensonges des médias officiels (en particulier cette télévision d'Etat, appelé dans ce texte « la zombocaisse »), les derniers autorisés, l'engourdissement des consciences refusant jusqu'à l'absurde l'évidence de la responsabilité poutinienne dans le déclenchement de la guerre et la réalité du sang versé. Un pamphlet bienvenu, qui s'appuie sur des faits et des paroles prononcés, pour mieux montrer l'horreur de cet endoctrinement, une dénonciation qui donnerait chair de poule à l'Orwell de 1984, un libelle qui surenchérit sur l'essai lucide et documenté de Galia Ackerman concernant la militarisation du peuple russe. Un Iegor Gran qui dénonce aussi la longue léthargie des pays occidentaux face à cette évolution dramatique, notre coupable compassion devant les « souffrances» de l'âme slave, toujours avancées comme des explications à cette tragique bêtification de toute une société… A lire d'urgence pour mieux nous convaincre, si nous avons encore un peu d'amour pour le monde russe, d'essayer de le dézombifier, tirant ses citoyens de cette condition de morts-vivants ! Bon, d'accord, ce n'est pas gagné d'avance…
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