Le Concile de Pierre

Mes souvenirs de ce roman (d'un auteur que j'ai aimé et que j'ai ensuite appris à fuir comme la peste) ne sont pas des plus positifs.

Je n'avais pas aimé le propos. J'y avais trouvé quelque chose de factice, d'artificiellement malsain, monté de toutes pièces comme un meuble suédois, où tout s'emboîte trop parfaitement pour donner un résultat qui sent trop la colle et les enduits chimiques.

J'avais trouvé cela convenu. Bien sûr, Grangé est un maître dans les paysages (en tout cas, à l'époque), avec son passé de grand reporter. Il apportait une dimension épique, il savait penser en dehors du cadre, "à l'américaine". Avec le recul, je trouve que cela annonçait les dérives des plus mauvais romans de l'auteur, comme Kaïken, par exemple. Une intrigue menée tambour battant, sans que l'on puisse s'arrêter (et c'est souvent salutaire, car si le lecteur prend le temps de réfléchir à la soupe servie, il se rend compte à quel point elle manque de liant, d'homogénéité).

J'ai traîné les dernières dizaines de pages comme un boulet. A relire peut-être, mais il y a tant de belles choses à découvrir.