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Critique de 4bis


Est-ce que j'ai déjà lu du Grangé ? Je vous en pose des questions, moi ? Il faudrait, pour répondre à cela, draguer les bas-fonds de ma mémoire, laquelle, étant percée comme une écumoire, ne rendrait pas la tâche aisée. Dans la lie des souvenirs épars, rien ne semble s'y rattacher même si certains titres ne me sont pas étrangers, le Concile de pierre notamment. L'ai-je lu ? Impossible de le savoir... Partons du principe, pour simplifier, que c'était mon premier Grangé. Il est un moment où l'amnésie vaut virginité, non ?
C'était un après-midi de forte chaleur et j'avais décidé de prendre mon hamac pour havre et de tomber dans une lecture sans autre enjeu que de passer le temps. Les Promises donc. Quand vous saurez que l'intrigue se passe à l'aube de la deuxième guerre mondiale et qu'elle concerne d'assez près les génocides, l'eugénismes et les pires atrocités que le régime nazi a pu commettre, vous admettrez que j'ai d'étranges manières de perdre une journée d'été.
Mais comme c'est un thriller et que les enquêteurs sont 1) un psychanalyste gigolo quasi nain, 2) un paysan inculte devenu nazi, 3) une baronne alcoolique psychiatre, vous conviendrez que ça partait plutôt bien. le motif de l'enquête ? La fine fleur de l'élite nazie endeuillée par des meurtres odieux : deux puis trois assassinats sauvages parmi les délicieuses et blondes épouses de ces messieurs. Toutes patientes du gigolo. Toutes fréquentant le même cercle.
Je ne dévoilerai pas la suite. Ca s'enchaine de manière tout à fait méthodique et les fausses pistes sont assez habilement proposées pour qu'on y croie. le fin mot de l'histoire est toutefois bien tarabiscoté mais au bout de plus de 700 pages, c'aurait été décevant que ce soit simple, non ?
S'il n'y avait eu que cela, et un traitement assez cavalier non pas tant des faits historiques que de l'atmosphère et des mentalités de l'époque, je pense que j'aurais été passablement agacée. Mais ce qui m'a beaucoup amusée, c'est la manière dont la narration exhibe ses rouages. L'auteur prend ainsi un malin plaisir à nous laisser voir venir l'improbable trio d'enquêteurs qu'il a convoqué. Tout le jeu des premiers chapitres va en effet consister à tisser un fil assez solide pour les relier et les introniser dans leur rôle, aussi improbable que soit cette possibilité.
A partir du moment où je me suis amusée de ces efforts surjoués, j'étais conquise et n'ai plus cherché à nourrir une quelconque critique. J'ai passé outre, un sourire aux lèvres, que les personnages parlent comme vous et moi, adoptent sans vergogne des expressions que ne peuvent être qu'anachroniques. J'ai accepté que les monstruosités nazies soient récupérées pour servir de toile de fond à une intrigue peu vraisemblable. J'ai avalé les coïncidences capillotractées, les personnages trop facilement résumés à leurs fonctions.
Ce roman n'est pas un chef d'oeuvre inoubliable, ce qui tombe bien vue ma faculté à n'en retenir que peu. Mais il m'a procuré quelques bons moments et c'est bien l'essentiel !
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