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3,86

sur 1548 notes
Je sors assez mitigée de cette lecture. Ce roman est un thriller de qualité, on y retrouve la plume addictive de JC Grange.
Mais j'ai trouvé malgré tout la mise en place assez longue. Les choses sérieuses ne commencent réellement qu'à la deuxième moitié du roman. La première moitié était pour moi poussive.

L'intrigue, quand a elle, se tient très bien. A partir de la deuxième moitié, le lecteur est pris dans les rouages machiavéliques de l'auteur.

Les personnages sont travaillés, même si on tombe dans certains clichés malgré tout. Mais je dois reconnaître a JC Grange qu'il a réussi un sacré tour de force. Je ne m'attendais pas à apprécier autant un SS. Dans son trio de personnages principaux, mon préféré a fini par être cette brute de SS.

Le roman est superbement documenté, aucun travers du nazisme n'est épargné.
Bien évidemment, l'auteur reste extrêmement fidèle à lui même lorsqu'il s'agit de décrire les tortures et l'horreur. Il est sans concession, et l'un des maîtres français sur ce sujet.

Ce roman aurait gagné en qualité si la première moitié avait été étoffée.

Je crois aussi que tout le battage médiatique fait autour de ce roman lui a desservi car de ce fait on en attend beaucoup, voir trop.
Peut-être, en partie la raison qui m'a donnée cet avis mitigé sur ce livre.

Néanmoins, les promises reste un bon thriller dans son ensemble.
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Des bons aryens.
Avec le Berlin de 1939, Jean-Christophe Grangé a trouvé toutes les figures du mal qui manquaient à sa collection de psychopathes. Un vrai album Panini de tueurs et de tortionnaires dont la folie n'avait aucune limite.
Qui sont les promises du titre ? Il s'agit de belles blondes, épouses des hauts dignitaires nazis, de parfaites reproductrices, label croix gammée tatouée sur le derrière alors que le tuning esthétique n'a pas encore été inventé, qui se réunissent à l'hôtel Adlon pour papoter entre filles, écluser du champagne passer du bon temps pendant que leurs maris préparent la seconde guerre mondiale et la solution finale. Comme tous ceux qui n'ont pas trop de problèmes et s'ennuient, elles consultent un psychanalyste (les coachs et les profs de Pilates n'existaient pas encore à l'époque), Simon Krauss, sorte de gigolo nain qui n'hésite pas à les faire soupirer et chanter. C'est un peu inconscient de confier son inconscient à des spécialistes qui ne sont pas des doux rêveurs.
Plusieurs de ces belles vont se faire assassiner à la sauce Grangé, plats saignants limite tartare comme à son habitude, ce qui fait désordre au sein du Reich qui veut garder son monopole de l'horreur. Comment repérer un monstre parmi les monstres ?
Franz Beewen, brute de la Gestapo, plus habitué à arrêter des victimes innocentes que des coupables est chargé de l'enquête. le garçon, spécialiste du sale boulot, dépourvu de convictions et d'états d'âme damnée, dont le père ne s'est jamais remis des inhalations de la première guerre mondiale, attend avec impatience le déclenchement des hostilités pour aller bouffer du français.
Les circonstances vont l'amener à collaborer avec le psy de ces dames et à une autre psychiatre, Minna von Hassel qui aurait eu toute sa place dans le club de Barbies mais la riche héritière, préfère se dévouer à l'alcool et la direction d'un asile.
Pour son premier polar historique, l'auteur emprunte avec beaucoup de brio les pas ... de l'oie de Philip Kerr pour l'immersion dans l'Allemagne nazi en y apportant sa patte glauque et en remplaçant l'inspecteur Bernie Gunther de l'auteur écossais par ces trois personnages désabusés.
J'avais déserté les rayons de la boucherie Grangé depuis son quatrième roman, non pas que je sois devenu un végan à pull qui gratte mais je m'étais lassé de ses romans centrés uniquement sur des histoires de mabouls en dehors du monde. J'ai retrouvé l'appétit car dans « Les promises », Grangé ne fait pas l'économie du contexte historique. Ses descriptions détaillées du Berlin de 1939 et du fonctionnement du régime nazi offrent un décor passionnant à son roman qui ne se limite pas à une enquête sur des meurtres sordides par des flics mal rasés et insomniaques.
L'intrigue sur fond d'eugénisme est originale, le dénouement peu prévisible et la psychologie des personnages fouillée. Je ne vais pas jusqu'à la cinquième étoile car l'histoire a un peu de mal à démarrer. Un bon diesel. Deustsche Qualität.
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C'est la conclusion "Chapeau, Herr Grangé !" d'un article paru dans L'Express du 16 septembre dernier, de la main de Marianne Payot, qui m'a convaincu de renouer avec cet auteur dont je n'avais plus rien lu depuis 2009. Déçu par son "Miserere" et "La forêt des Mânes" après mon fort enthousiasme pour ses débuts : "Le Vol des cicognes', "Les Rivières pourpres" et "L'Empire des Loups".

Comme si le Berlin des années 1930 sous le sieur Adolf Hitler manquait d'animation, un autre monstre s'en prend à des femmes qu'il égorge et éventre et dont il vole les organes de reproduction et les chaussures.

La "Kripo" (police criminelle) a seulement découvert que les 3 victimes se connaissaient, étaient les épouses d'hommes puissants dans le "Reich" et se rencontraient dans le somptueux et légendaire Hôtel Adlon.
Le 1-7-2017, j'ai fait la critique de l'autobiographie de la directrice de l'hôtel à cette époque, Hedda Adlon (1899-1967).

Les 3 malheureuses avaient une autre particularité en commun : elles consultaient le même psychiatre, le docteur Simon Kraus, un nabot dégénéré et maître chanteur.

Comme l'enquête piétine, le dossier est confié à la Gestapo, aux bons soins du Hauptsturmführer (capitaine SS) Franz Beewen, un jeune officier ambitieux, mais un autre "cas" psychologique.

Très vite Beewen se rend avec sa grosse Mercedes de service chez le psychanalyste pour lui tirer les vers du nez sur les problèmes intimes spécifiques de ces dames sauvagement assassinées.

Un interrogatoire qui ne mène nulle part, puisque Beewen et Kraus se détestent d'emblée copieusement. Il est vrai que l'écart entre ces 2 énergumènes est plutôt colossal et se trouve encore accentué par le climat charmant qui règne dans la capitale nazie.

L'époque historique et l'endroit évoquent inévitablement la mémorable trilogie berlinoise du regretté Britannique, Philip Kerr (1956-2018). Je me refuse, toutefois, de faire la moindre comparaison entre la qualité de l'oeuvre de ces 2 auteurs pour ne pas gêner le jugement de mes amis lectrices et lecteurs.
Peut-être juste que ces 2 messieurs ont fait tous les deux preuve d'un sacré travail de recherche et d'une reconstitution historique fidèle et remarquablement authentique.

J'arrête mon billet d'un livre de 653 pages ici, de crainte de dévoiler des données d'une intrigue machiavéliquement bien construite.

Je suis personnellement persuadé que prochainement la presse anglo-saxonne accueillera "Les promises" en version anglaise avec des titres comme : "Mister Grangé is back !"
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Je retrouve (enfin) le Jean-Christophe Grangé que j'aime. Celui qui est capable d'un véritable propos. Celui qui n'écrit pas du noir gratuitement est-il véritablement sorti de ce corps? Je l'espère car ce fut un bonheur de lire "Les Promises".
Berlin 1939. Les belles, riches et grandes dames prennent le thé à l'Hôtel Adlon. Ces dames, mariées à de hauts dirigeants nazis ou encore issues des grandes familles allemandes, ce sont créées une espèce de petite société privée et s'y réunissent toutes les semaines. Et dans ce Berlin en transformation, un être maléfique tue, égorge et éventre pour voler les organes reproducteurs et... les souliers de ces dames.
On a besoin de résoudre rapidement ces meurtres et on confie l'enquête à un SS, Franz Beewen. Franz, malabar béotien, s'occupe de son père, ancien soldat, traumatisé et résident d'un hospice. Hospice dirigé par la psychiatre Mina von Hassel, riche héritière d'une noble famille allemande et dévouée à ses patients. C'est ainsi qu'ils font connaissance. Un autre psy entrera en scène, celui des riches dames de l'Adlon, Simon Kraus, surdoué mais aussi maître chanteur à ses heures et qui sera le fil qui unit les victimes puisque toutes étaient ses patientes et toutes, elles ont parlé d'un être masqué. Ces trois personnages uniront leurs connaissances et formeront un trio que rien au départ ne pouvait lier. La psychiatrie n'était pas, disons, une méthode des nazis pour recueillir des informations...
Solidement documenté, des descriptions justes et pertinentes d'une époque et d'un milieu, des chapitres ,qui malgré le fait qu'ils soient courts, ne laissent rien au hasard, une narration éloquente, des personnages attachants malgré tout, oui tout est là pour faire de "Les Promises" une lecture intéressante même si on ne fait pas ni dans la dentelle ni dans la facilité. C'est bien le Grangé qu'on aime et que l'on reconnait ici.
Ce fut vraiment un bonheur de retrouver cet auteur, sa verve et sa plume intelligentes, celui qui sait si bien mettre en lumière les vicissitudes et les horreurs, ici du nazisme oui mais aussi de l'âme humaine. N'hésitez pas, vous aurez grande satisfaction à retrouver Jean-Christophe Grangé avec "Les Promises". Gros merci encore pour #LesPromises #NetGalleyFrance
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J'ai aimé cette histoire. Les chapitres sont courts, le début est un tantinet longuet. La deuxième partie fait décoller l'intrigue.
Un voyage dans un Berlin aux prémices de l'époque nazi, des épouses de personnalités des hautes sphères allemandes sont assassinées, éviscérées, sans chaussures… un Homme au masque de marbre, fausses pistes, rebondissements pour un final invraisemblable.
Un improbable trio se chargent de l'enquête : Franz BEEWEN, un membre de la Gestapo, Simon KRAUS psychanalyste, amant de ces hautes dames et Mina VON HASSEL, aristo alcoolique, psychiatre de son état. Au fil du déroulé, ils prennent conscience de la sauvagerie environnante et remettent en cause leurs croyances et certitudes.
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Un roman puissant, qui met en exergue toutes les vicissitudes, toutes les exactions, toutes les abominations, le mal cauchemardesque dans toute son horreur, engendrés par le nazisme, la guerre, la perversion diabolique de dirigeants fous. Complètement portée par cette histoire à peine romancée, durant quelques nuits, moi aussi, j'ai suffoqué, confrontée à des cauchemars terrifiants , revoyant dans mes rêves, les descriptions lues avant de m'endormir ( et même pire, des dissections complétement loufoques) … Cette nuit, mes rêves seront sans doute plus blancs, plus lumineux comme cette image finale de route enneigée fuyant vers un horizon lointain et qui fait croire à un peu d' humanité.
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Berlin, à la veille de l'invasion de la Pologne.

Qu'est-ce qui pourrait réunir deux psychiatres brillants et une « kolossale » brute SS de la Gestapo ?
Un meurtre éventuellement… Deux peut-être… Trois sûrement !

Oui, mais quel est le rapport ?
Oh, la, la… Vous avez de ces questions…

Bon ! J'explique, mais il faut suivre !

Il était une fois dans un beau pays où les gens s'exprimaient avec des accents gutturaux tout en poésie, un bras levé à quarante-cinq degrés, un pays très accueillant pour les bons-à-rien, pardon, je voulais dire pour les blonds aryens, un officier SS très comme il faut (chez les SS, parce que les mauvaises langues diraient « affreusement brutal, un vrai salopard », mais ce sont des mauvaises langues, faut pas les écouter) qui avait un papa dans un asile psychiatrique. Il y était depuis la fin de la Grande Guerre où il avait subi de vilains traumatismes, en particulier ceux liés aux gaz. Il vomissait les Français. Haine qu'il transmit à son fils qui rêvait d'une bonne guerre bien sanglante contre ces « schweinehunden ». le papa voulait ignorer que les gaz en question, c'étaient les Allemands qui les avaient balancés, mais qu'un changement de direction du vent, les avait alors dirigés vers les tranchées boches, pardon… allemandes…
Cet asile où le papa passait ses journées et ses nuits, convaincu qu'on voulait l'empoisonner avec des gaz via les tuyaux qui passaient dans la chambre, était dirigé par une femme. Une très jolie femme, psychiatre de son état ! Issue d'une famille noble et très riche. Ses parents avaient préféré aller respirer l'air des Etats-Unis ne supportant pas le parfum nazi. Ne disposant que de moyens ridicules tant en hommes qu'en médicaments, dans des bâtiments délabrés, la demoiselle, qui s'était lancée dans l'aventure pleine d'idéal, noyait ses déconvenues dans l'alcool et les drogues de toutes sortes.
La demoiselle psychiatre avait fait ses études avec un brillant jeune homme très beau mais immensément perturbé par sa petite taille que les talonnettes qu'il portait ne suffisaient pas à transformer en un grand homme. Ce médecin psychiatre était adepte des méthodes de monsieur Sigmund Freud, un juif. Il valait mieux ne pas en faire l'apanage car ces voyous de nazis avaient décidé que les juifs n'étaient pas des hommes. Bref ! Ce psy avait une très riche clientèle composée essentiellement de femmes de dignitaires nazis de haut rang. Il les enregistrait à leur insu et les faisait chanter pour arrondir ses maigres revenus qui auraient semblés exorbitants au commun des mortels allemands. A l'occasion, il couchait avec ses patientes (celles qui étaient jolies, évidemment) malgré certains risques car n'oubliez pas qu'elles étaient les épouses de dignitaires nazis de très haut rang…
Un jour, on trouva une de ces dames égorgée et ayant subi des sévices qu'il est inutile de détailler ici. Puis, une autre dame, puis encore une… C'est à Franz Beewen, brutal colosse de la Gestapo, qu'échut la délicate mission de mener l'enquête dans la plus complète discrétion vu le pédigrée de ces dames. Il avait plus l'habitude de faire avouer n'importe quoi à des innocents que de faire parler les morts. Il finira par demander/exiger l'aide de ce dépravé de psychanalyste, Simon Kraus, qui avait ces femmes comme patientes. Il recourut aussi à l'aide de Mina von Hassel, riche héritière et psychiatre dévouée qui s'occupait du papa Beewen dans son asyle dépourvu de tout.
Particularité du suspect : les patientes trucidées du docteur Simon Kraus avaient toutes fait des cauchemars où un homme au visage de marbre apparaissait…

Critique :

Ne voilà-t-il pas que monsieur Grangé joue les Philip Kerr, trop tôt disparu et arraché à notre affection. Ici, pas de flic sympa façon Bernie Gunther ! A la place un gestapiste de la pire espèce, inculte, brutal, sadique, haineux… Pas vraiment un personnage attachant, mais plutôt à attacher. Comme il n'est pas très fut-fut, il se fait aider par deux psychanalystes, eux, très intelligents, qui ont des motifs très différents de venir se mêler plus ou moins volontairement à l'enquête.

Ah, petit détail, mais qui compte : ces trois « enquêteurs », qui travaillent « ensemble », se détestent…

L'immersion dans l'Allemagne juste avant et au début de la Seconde Guerre mondiale est bien rendue avec toute la « délicatesse » du régime nazi.
Il faudra plus de six cents pages pour découvrir quel est l'affreux zigoto qui zigouille de pauvres femmes riches au cours d'une enquête qui ne manque pas d'être perturbée par la situation de l'Allemagne qui entre en guerre contre la Pologne. Un très bon Grangé avec des personnages que l'on peut comprendre sans toutefois arriver à les apprécier, à s'attacher à eux.
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Autant vous le dire de suite, ma relation de lecteur avec Jean-Christophe Grangé est un peu en dents de scie, alternant coups de coeur magistraux et déceptions abyssales. Quand l'annonce de ce nouveau roman est arrivée, je ne savais pas vraiment quoi en penser. La peur d'avoir un autre roman court où l'auteur joue la facilité était bien là, mais j'ai tout de même tenter le coup. Premier constat, Les Promises dépasse les 650 pages et le roman donne de suite l'impression de retrouver le romancier d'antan. Cette première constatation sera d'ailleurs de suite validée au vu de la qualité d'écriture des premières pages, tant le pouvoir d'écriture de celui-ci fait aussitôt mouche.

Ce nouveau roman s'avère être un véritable page-turner, à la fois haletant et dense dans ce qu'il propose. Jean-Christophe Grangé nous offre bien plus qu'une enquête et qu'un thriller sous fond d'Histoire, il nous propose de vivre ce moment suspendu où l'Allemagne Nazie était déjà bien en place en faisant régner la terreur et que celle-ci n'était pas encore véritablement entrée en guerre contre le reste du monde. Avant toute chose, Les Promises est une plongée dans Berlin où l'on aura l'impression d'y habiter depuis des années, de côtoyer le peuple, les plus riches, comme les plus pauvres, tout en essayant de jouer et de s'affranchir des règles pour survivre au régime nazi. le romancier joue avec cette ambiance pour nous faire entrer pleinement dans son univers en multipliant les descriptions et si, celles-ci pourront paraître de trop à certains moments, celui-ci nous rappelle à l'ordre en nous prouvant le contraire, apportant ainsi une densité dramatique parfaite.


La magie de Jean-Christophe Grangé opère dès les premières lignes et c'est un tunnel qui s'offre à nous, tant on est pris dans son histoire. Il n'y a absolument rien à jeter dans Les Promises, tant le romancier semble maîtriser toutes les parties de son histoire. L'enquête est terriblement prenante, jouant sur de multiples fausses pistes et s'appuyant sur notre curiosité face aux victimes appartenant aux proches du régime en place. L'auteur n'en oublie pas ce qui a fait son succès, puisque l'on retrouvera quelques détails gores dans les descriptions et dans la noirceur que cela pourra apporter au reste de son histoire. Aucun doute à avoir, J.C. Grangé est plus en forme que jamais et nous tient en haleine jusqu'au dénouement aussi terrible que touchant. L'aspect thriller est particulièrement réussi, notamment lorsque l'auteur l'amène encore plus loin avec cette tension qui émane du pouvoir nazi. le danger de l'enquête est présent, mais celui-ci peut aussi arriver du côté des SS et de la Gestapo. La tension se fait ressentir à chaque page et à chaque événement, tant les enquêteurs jouent avec leur propre vie.

Si cette nouvelle cuvée fonctionne, c'est aussi grâce aux trois personnages que Jean-Christophe Grangé nous offre. Les Promises s'appuie sur trois caractères et trois fonctions que tout oppose, du moins en apparence. La rencontre se fait à plusieurs niveaux et notre attachement pour eux se fera au fil de la lecture, puisque le romancier nous laissera le temps de voir au-delà des préjugés pour les apprécier pleinement. L'adrénaline de l'enquête aidant, nous allons faire la connaissance de Simon Kraus, psychanalyste un poil gigolo et maître chanteur, qui joue sur sa position pour s'enrichir au nez et à la barbe des nazis. Mais aussi de Mina von Hassel, une des plus riches héritières du pays, psychiatre à ses heures perdus dans un hôpital psychiatrique et de Franz Beewen, un homme brutal de la Gestapo qui enquête sur cette série de meurtres. Si l'enquête et l'Histoire qui se joue en fond est dense, c'est aussi le cas pour ces personnages qui gravitent autour de ces meurtres, tant Grangé ne va pas jouer sur le manichéisme, mais bien sur la fragilité psychologique de chaque protagoniste. Ces trois personnages vont apprendre à se connaître, à s'apprécier, malgré la barrière des préjugés, des fonctions et des méthodes. le monde change, devient de plus en plus dangereux et incertain, mais Simon, Mina et Franz vont évoluer, changer leur vision du monde, au même rythme que nous. Tout n'est pas noir dans ce monde et leur ambiguïté fera office de rayon de soleil. Les pages avancent et plus il est impossible de ne pas les aimer, rendant ainsi l'enquête toujours plus palpitante et offrant alors le statut de très bon roman pour Les Promises.

Vous l'aurez compris, Les Promises de Jean-Christophe Grangé est une très belle réussite. En nous offrant un thriller qui nous amène toujours plus loin dans le mélange des genres, le romancier fait un retour gagnant dans le monde de la littérature. Il est même indéniable que ce nouveau plaise à un public plus large encore, tant le récit nous propose bien plus qu'une enquête sordide. La plume nous entraîne dans un songe infernal, dans une enquête qui nous dépasse autant qu'elle dépasse ses personnages et dans l'Histoire avec brio.


Lien : https://tomabooks.com/2021/0..
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Le dernier Grangé en date a bénéficié d'une large couverture médiatique. L'auteur a multiplié les interviews et les critiques journalistiques ont loué un polar historique réussi.

Les promises n'est pourtant pas vraiment un polar « historique » sur l'Allemagne nazie. Ce type d'ouvrage est davantage l'apanage de feu Philip Kerr ou de Harald Gilbers, qui maîtrisent totalement l'époque et la reconstitution historique. Là, Grangé utilise Berlin en 1939, aux derniers jours avant la seconde guerre mondiale, comme un décor, un arrière-fond… Et ce qu'il en tire est du pur Grangé : une plongée glauque dans ce que l'être humain peut concevoir de pire – et le régime nazi a largement contribué à cela.

L'intrigue part d'une série de meurtres de riches épouses de dignitaires du régime ou d'hommes d'affaires qui y sont liés. Des femmes au mode de vie un peu frivole, bien éloigné des menaces de guerre imminente. Elles fréquentent les mêmes salons et soignent leurs états d'âme chez le même psychanalyste, Simon Kraus, un coureur / gigolo / profiteur. Autant dire quelqu'un qui risque gros dès que la Gestapo retire le dossier à la Kripo et lance dans l'enquête Franz Beewen, un officier brutal et sans trop de scrupules. Les suites impliquent aussi vite Mina von Hassel, la directrice d'un institut psychiatrique à l'abandon - le gouvernement ne va pas tarder à mettre en place la suppression pure et simple de ces « poids morts » du Reich.

Trois personnages aux caractères trempés, qui n'hésitent pas à prendre à rebrousse-poil leurs interlocuteurs, qu'ils soient gradés ou décideurs nazis. Des personnages finalement très habituels chez Grangé : pas de demi-mesure avec eux, un engagement complet, peu importent les conséquences.

La réussite du livre tient d'ailleurs dans ce trio percussif qui va s'aventurer dans des domaines qu'il faudrait mieux éviter. Avec eux, Grangé amène le lecteur dans ces agences d'État nazies qui justifiaient à coup de prétendues études scientifiques les procédés les plus immondes.

Grangé réussit un polar efficace et changeant effectivement un peu du contexte habituel de ses oeuvres.
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Les femmes de hauts dignitaires nazis sont retrouvés sauvagement assassinées dans Berlin qui se prépare à la seconde guerre mondiale .La gestapo est au travail persuadée de mettre la main sur le meurtrier rapidement mais le tueur reste insaisissable .Alors Franz Beewen ,un gestapiste sans pitié va enquêter en s'entourant d'un psychiatre véreux ,Simon Kraus, et d'une directrice d'asile ,Mina von Hassel et au fil de l'enquête découvrir des horreurs insoupçonnables .Jamais déçu avec Mr Grangé !
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