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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Troisième incursion de Raphaël Granier de Chassagnac dans son univers bouleversé par Eternity. Resilient Thinking nous entraîne longtemps après la chute de l'humanité, ravagée par un virus terriblement meurtrier. Quelques humains restent en vie, isolés par petits groupes : 21 Éternautes réfugiés dans leur arche spatiale ; une communauté implantée autour de Zanzibar, issue des six « derniers ». Ensemble, ils vont finir par comprendre comment ce drame s'est déroulé et pourquoi.

Je commence par préciser une chose importante : vous n'avez pas lu les deux premiers romans de la série, Eternity Incorporated et Thinking Eternity ? Ce n'est pas grave. Les éléments nécessaires à la compréhension du background (je cherche un terme français pour remplacer « background », mais aucun ne me satisfait pleinement) sont distillés de façon très naturelles quand le besoin s'en fait sentir. Et, comme l'histoire se déroule longtemps après la fin de Thinking Eternity, débuter avec Resilient Thinking n'est absolument pas un problème (enfin, me semble-t-il, car j'avais lu les deux précédents tomes, mais en avais oublié une grande part).

L'humanité a donc été décimé par un virus terriblement meurtrier. Quelques colonies ont tenté de survivre sous des dômes. Mais on n'a plus aucune nouvelle d'elles depuis un certain temps. Même si on aperçoit encore des signes de vie. Il reste donc 21 individus, envoyés à l'époque du virus dans l'espace pour servir d'arche. Ils étaient en lien avec les I.A. dirigeant les dômes. Mais, comme quatre des cinq I.A. dirigeant le vaisseau spatial, certaines ont mis fin à leurs jours. Eh oui, les intelligences artificielles aussi peuvent désirer en finir avec leur existence. Première surprise pour moi. Agréable, car elle donne à réfléchir encore davantage à ce que représente ce mirage de la SF, les I.A., avec tous les fantasmes qui les entourent, toutes les idées préconçues que l'on peut se faire à leur propos. Raphaël Granier de Chassagnac va loin dans ses supputations. À un moment, il évoque même le viol possible d'une I.A. par une autre. Vertigineux. Ce roman est donc l'occasion, comme les précédents, de s'interroger en profondeur sur leur existence et leur possible futur rôle dans notre monde.

En plus de ces vingt-et-une personnes, sur Terre, six personnages importants dans le précédent roman ont compris ce qui se passait et tenté de fuir. Ils y sont parvenus et ont créé une colonie, avec des règles qui se sont étoffées au fil du temps. de six, les « derniers », ils sont devenus des milliers. Travaillant sur la patrimoine génétique (on ne fait pas des bébés au hasard, mais avec le ou la partenaire le ou la plus à même de permettre la naissance d'un enfant viable et qui permettrait d'amplifier la variété, afin d'éviter au maximum la consanguinité et ses risques), ils sont parvenus à créer une société résiliente. Utilisant des restes de la civilisation pré-apocalyptique, ils maintiennent un niveau de vie plutôt correct. Mais plusieurs dangers menacent cette société : des dissidents sèment le trouble et font sécession ; depuis quelques temps, la population ne parvient plus à augmenter, d'où un danger mortel de stagnation. Raphaël Granier de Chassagnac nous offre ici une représentation réaliste de ce que pourrait devenir une Terre après l'éradication quasi globale de l'humanité. Et, sans doute, un clin d'oeil à John Brunner et à son célèbre titre Tous à Zanzibar, paru en 1968 et qui offre quelques (très légers) points communs.

Mais cet équilibre (en léger déséquilibre, il est vrai) va exploser en morceaux avec l'irruption d'un Éternaute parmi les humains de Zanzibar. À partir du moment où il se pose sur Terre afin de tenter de comprendre pourquoi les I.A. des dômes ne donnent plus signe de vie et comment la communauté de Zanzibar a réussi à survivre au virus, tout part à vau-l'eau. Pour notre plus grand plaisir de lecteur, car le rythme va aller s'accélérant. Et la multiplication des personnages (absolument pas dérangeante pour la bonne compréhension de l'histoire, ce qui n'était pas gagné, vu le nombre de personnages) renforce ce côté rythmé. de l'action, beaucoup, et des réponses. Car, comme l'Éternaute, on aimerait bien comprendre ce qui s'est passé et qui dit la vérité. En effet, les versions que nous découvrons du passé sont contradictoires. Est-ce le virus qui a tué les humains ou le vaccin ? Qui a répandu le poison mortel ? Jusqu'au bout, on se le demande et il faut attendre les dernières pages pour réellement saisir toute l'étendue de ce qui s'est déroulé des années plus tôt et a conduit à ce massacre.

Resilient thinking est une lecture enthousiasmante tant elle sait distraire de façon efficace et intelligente. La société imaginée par Raphaël Granier de Cassagnac est d'une grande justesse et l'on se fond dans les pas des personnages avec facilité. Un retour réussi dans le monde façonné par Eternity.
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Plusieurs siècles après qu'un virus a anéanti la quasi-totalité de l'humanité, les descendants de six rescapés vivent en autarcie à Zanzibar. La communauté se monte maintenant à plusieurs dizaines de milliers d'individus qui se croient les uniques représentants de la race humaine. Ils ont organisé leur société en caste de métiers visant à la fois à la perpétuation de l'espèce, mais aussi à la maintenance des engins qu'ils récupèrent, et à la conservation du savoir grâce à une tablette qui contient Lia, une IA qui leur est dévouée et qui est coupée de tout autre système informatique. La communauté se tient éloignée des Bulles (dômes géants créés pendant le cataclysme et qui ont échoué à protéger les humains qui vivaient à l'intérieur), car elles sont contrôlées par des IA qui envoient des drones tueurs en cas d'approche. Les IA sont même soupçonnées d'avoir déclenché l'apocalypse. Mais les règles strictes et le système de castes ne plaisent pas à tous : des groupuscules de dissidents se cachent, épient et rassemblent des armes.

Un beau jour, une fusée spatiale descend et atterrit à Zanzibar. En sort un humain dans un exosquelette, humain qui vient du vaisseau Odyssée où il vit avec une vingtaine d'adultes et quelques enfants. le vaisseau est entretenu par l'intelligence artificielle Caïn qui, de fait, contrôle la vie à bord. Caïn ne reçoit plus d'information des IA de la dernière Bulle qui était encore active, à l'est des États-Unis, et il vient de détecter la communauté de Zanzibar : l'équipage a décidé d'envoyer un des leurs à la rencontre de ces humains du sol.

Les derniers (comité restreint des chefs de la communauté) sont suspicieux : n'est-ce pas un piège de Caïn, cette IA qui communiquait avec ses semblables des Bulles ? Les Bulles sont dangereuses, donc comment s'assurer que les humains du vaisseau ne sont pas manipulés ? En même temps, ceux-ci représentent un réservoir génétique qui serait salvateur !

Commence une aventure mouvementée dans un roman choral, racontée par cinq humains et les deux IA. La plupart ont des personnalités affirmées : le vieux sage, la médecin obsédée par la perpétuation de l'espèce, la femme battante qui va de l'avant, le passionné qui veut redécouvrir les techniques d'avant l'apocalypse, le jeune chef arrogant, mais qui a un bon fond, et bien sûr les deux IA, Lia qui ne pense qu'au bien des humains qu'elle sert depuis des siècles et Caïn qui s'ennuie dans son immortalité. Les responsables de la communauté se méfient sans cesse de ce dernier et le soupçonnent de comploter avec les IA des Bulles.

Récit d'un monde post-apocalyptique où un embryon d'humanité a commencé à reconstruire un avenir, mais reste très fragile, et où le danger des IA plane, ce roman se lit avec fluidité. Les scènes d'action sont servies par une plume nerveuse, l'intrigue avance rapidement et les acteurs de cette aventure sont convaincants. le tout forme une lecture agréable.

Ce livre est en réalité le troisième dans un univers imaginé par l'auteur. Je n'ai pas lu les précédents, et cela n'a posé aucun problème de compréhension : il peut être lu indépendamment des autres, comme le souligne l'éditeur.

Cette chronique est écrite dans le cadre d'un service presse.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Très souvent quand je lisais le résumé d'un titre publié chez Mnémos, j'étais emballée par la proposition de l'auteur ou l'autrice mais il y avait des petits couacs à la lecture qui m'empêchaient de l'apprécier pleinement. Avec Raphaël Granier de Cassagnac, enfin, ce ne fut pas le cas. J'ai eu exactement ce que j'attendais et même plus, passant ainsi un très bon moment avec un récit de Science-Fiction reprenant des tropes classiques du genre mais avec maîtrise et passion.

Resilient Thinking est le troisième roman dans l'univers d'Eternity imaginé par l'auteur. Je n'ai lu aucun des tomes précédents, ce que je compte bien réparer désormais, mais cela ne m'a pas empêchée d'apprécier et de totalement m'immerger dans la proposition de celui-ci qui semble clôturer la saga. L'auteur a pensé aux lecteurs qui prendraient son univers en cours de route et je l'en remercie, car après des débuts un peu difficile de ce côté-là qui me faisaient vraiment sentir que j'avais manqué quelque chose, il a ensuite été fort pédagogue pour notre faire rattraper ce retard, qui ne s'est plus senti par la suite.
 
J'ai donc apprécié de plonger dans une science-fiction proposant une ultime confrontation entre l'homme et la machine. Nous découvrons au début de ce tome, une humanité décimée qui vit repliée sur elle-même après qu'autrefois que guerre menée par les I.A. l'ait décimée à l'aide d'un terrible virus. Seul 6 hommes et femmes ont survécu et fondé cette communauté que nous allons suivre. Mais celle-ci va avoir la surprise de voir venir à sa rencontre un homme qui a pendant ce temps-là vécu dans l'espace à bord d'un vaisseau qui n'était pas au courant de ce qui se passait sur Terre et qui à son retour a voulu voir où étaient passés les Hommes.

J'ai d'abord beaucoup aimé le cadre géographique de l'histoire qui nous emmène vers une Terre à l'évolution pas si déconnante avec une humanité qui a un temps vécu dans des bulles pour se protéger du virus avant d'en sortir. C'est appréciable de suivre une communauté africaine pour une fois. On a de plus de plus de titres colorés comme ça qui reflètent une belle diversité nécessaire.

J'ai également beaucoup apprécié les réflexions menées sur la sociologie et la biologie/génétique du groupe que nous allons suivre dans lequel la natalité est en berne et où l'arrivée d'une nouvelle source de gênes avec cet Eternaute va susciter bien des espérances. J'ai aimé découvrir comment cette société s'était bâtie à partir de seulement 6 individus, les règles qui la régissaient et l'organisation qu'elle avait trouvé avec une élite de 6 hommes et femmes reprenant les caractéristiques de leurs fondateurs pour perpétuer la survie du groupe, mais également la société libre des liens matrimoniaux et parentaux qu'on retrouvait. C'était passionnant de la même façon de voir ce qu'il en était dans l'espace à bord de leur vaisseau où une IA survivante chapeautait leur processus de procréation et leur offrait une vie très libre autrement.

Quant à la dimension humains vs intelligences ou consciences artificielles, c'était aussi passionnant. J'ai beaucoup aimé cette histoire sur le long terme imaginée par l'auteur, car elle s'inscrit dans un temps très long permettant une vraie évolution et des vrais questionnements. On touche ainsi à la révolte des machines, au transfert de cerveaux humains dans un monde virtuel, aux machines tueuses et manipulatrices mais aussi parfois salvatrices. Tout au long du récit, on oscille sans cesse entre une vision positive ou négative d'eux tant l'auteur joue avec nous au fil des rencontres et des actes de celles-ci mais aussi des Hommes. C'est classique mais passionnant.

Le classique devient passionnant dans ce titre car l'auteur nous offre une aventure qui a un tempo constant puis croissant. J'ai été emballée par les propositions qu'il fait, les voyages dans lesquels il nous embarque, les découvertes qu'il nous fait faire, les réflexions qu'il nous pousse à avoir et la vision de notre potentiel futur dont il nous avertit. On va tout de même à la rencontre d'un homme de l'espace découvrant notre nouvelle société sur Terre, à la découverte de la vie dans l'espace par des terriens, puis des découvertes sur des pans ignorés de la Terre par les héros que l'on suit. L'auteur nous fait démarrer sur le sol africain, pour aller dans l'espace, avant de redescendre et d'aller à la découverte d'autres continents, d'autres sociétés. Et en arrière-plan constant, il y a la question de ces I.A. qui potentiellement sont toujours là à observer les Hommes pour peut-être leur faire du mal ou leur donner le dernier coup de pouce nécessaire pour avancer, ce qui fascine et intrigue.

La nuance que l'auteur apporte tout du long dans ses réflexions sur la gestion d'un groupe, l'amour, la natalité, la parentalité, le rapport à la machine, à la vie et au virtuel, était excellent. Il a pour cela construit une flopée de personnages qu'on suit de bout en bout et dont on entend les pensées et cheminements. Certains m'ont plus passionnés que d'autres. En effet, j'ai beaucoup aimé Shéhérazade, celle qui va nous guider le plus et faire le lien avec les Eternautes. de la même façon, j'ai beaucoup apprécié l'I.A. Lia dont le terrible destin m'a pris aux tripes - on parle quand même de viol de la pensée, de la conscience avec elle dans des pages terribles -. Caïn, la conscience artificiel du vaisseau m'a beaucoup interrogée tout du long. En revanche, je suis passée à côté de Tybalt qui a rejoint une branche rebelle. C'est le pan de l'intrigue dans laquelle je ne suis jamais entrée... Mais il y en a également bien d'autres à découvrir.

Resilient Thinking fut donc une belle et riche découverte, l'exemple qu'on peut toujours faire une belle et riche aventure de tropes pourtant vus et revus quand un auteur sait s'en saisir, les associer correctement à des personnages, aventures et réflexions forts et maîtrisés. J'entre dans l'aventure par l'ultime porte mais je compte bien ouvrir les précédentes et refaire le cheminement inverse des relations entre les Hommes et ces machines, car si l'ultime volume m'a passionnée, je ne doute pas que les précédents en feront de même.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Très emballée par le résumé du quatrième de couverture je me suis plongée dans ce roman.
Même si le livre est le 3me d'une série dont je n'ai pas lu les deux premiers, j'ai pu sans peine raccrocher les wagons de l'histoire.
La trame est intéressante, les personnages attachants et la plume de Raphaël Granier de Cassagnac plaisante.
J'ai beaucoup apprécié le concept de "conscience artificielle", belle inovation qui change des romans d'intelligence artificielle.
Cependant j'ai eu du mal à planter l'histoire dans un décor.
L'écriture baigne dans l'action et l'introspection, mais cela manque cruellement de description de l'environnement...
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