Jeune avocate de vingt-six ans, Catherine se lance dans son premier procès d'assises. Elle défend Myriam, une femme noire accusée d'avoir empoisonné son mari, un agriculteur sexagénaire de vingt ans son aîné.
La communication est loin d'être évidente entre les deux femmes lors des rencontres pour préparer la défense - choc des cultures ? Même si elle n'est pas censée le faire (mais trop zélée/angoissée sans doute), Catherine mène sa petite enquête en séjournant à plusieurs reprises sur les lieux. Pas sûr que tous ces choix soient judicieux : une affaire dans la Creuse a peu de chance d'être suffisamment médiatisée pour lancer sa carrière d'avocate. Et tout cela mène Catherine malgré elle sur les traces du meurtre sanglant de sa propre mère, survenu vingt années plus tôt.
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La rigole du Diable' est le deuxième roman de
Sylvie Granotier que je lis et je reste admirative de l'acuité de ses portraits, et de sa plume à la fois sensible, vive et intelligente. Comme dans '
Personne n'en saura rien', l'intrigue est centrée sur un procès, mais le ton est moins journalistique. On suit une jeune femme empêtrée dans deux quêtes parallèles - une personnelle et une professionnelle. Les protagonistes et leurs échanges sont riches et complexes, je m'aperçois d'ailleurs après lecture que l'essentiel du suspense a résidé pour moi dans l'évolution de leurs relations, plus que dans le dénouement de l'intrigue. La déception ressentie à la fin ne me dissuade pas de continuer à lire d'autres ouvrages de cette auteur. J'aime en particulier ses réflexions sur la justice - sur le rôle et la place des avocats, ici.
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