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Critique de lafilledepassage


Chaque année, je m'offre un petit voyage en Sibérie. J'aime ces grands espaces sauvages qui me nlavent des fatigues et des angoisses. J'aime l'air pur et les horizons sans fin où une vigilance de tout instant est essentielle, au risque de se perdre ou de se faire attaquer par un ours. J'aime confronter la petitesse de ma vie et de mes préoccupations au silence de ces steppes, de ces taïgas, des berges des fleuves megamétriques. Et j'aime cette solitude, si chère et si rare. Peut-être aussi est-ce l'éloignement de toute forme de pouvoir – Moscou est si loin, comme sur un autre continent - qui me séduit …

Cette année j'ai choisi la compagnie de Cédric Gras et ce fut un réel plaisir. Déjà on a beaucoup moins bu qu'avec Sylvain Tesson, mais surtout j'ai appris mille choses sur ces territoires éloignés du centre économique et politique de la Russie, abandonnés par Moscou – on ne compte plus les villes dépeuplées où les ours et les dangereux gloutons s'approchent des habitations sans crainte - tandis que le voisin chinois lorgne sur ces étendues vierges et ces immenses réserves d'eau douce et construit de nouvelles villes de millions d'habitants le long de la frontière. Ailleurs ce sont les entreprises coréennes et malaisiennes qui investissent dans des concessions et exploitent les cèdres et autres conifères (dont des essences précieuses déclarées comme du vulgaire conifère pour éviter taxes et interdictions), et exportent les troncs vers leur pays d'origine pour que la main d'oeuvre locale, moins chère que la main d'oeuvre russe, la transforme.

On est bien loin de ma vision romantique de la Sibérie…

Cerise sur le gâteau : au fur et à mesure de notre périple, Gras nous donne d'autres livres sur La Sibérie. Ce sont autant d'invitations pour de futurs voyages vers « la toundra. Tu verras qu'on a tort d'appeler cela le bout du monde, car il est sans fin » (Paroles de Kolda Beldi, traduites par l'auteur).
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