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Critique de mylena


Le monde des adultes est laid du côté de Dantzig dans les années trente, et Oscar décide à trois ans de cesser de grandir. Ce roman est le récit par Oscar de l'histoire de sa famille, depuis la rencontre de ses grands-parents maternels jusqu'à ses trente ans en 1954. Et évidemment à travers ce récit, l'histoire de l'Allemagne. Oscar est un narrateur peu fiable, fantasque, qui parle de lui-même tantôt à la première personne, tantôt à la troisième personne, de façon imprévisible (parfois dans la même phrase). Il culpabilise pour la mort de ses parents alors que son récit ne va pas vraiment dans le sens d'une responsabilité sérieuse. le récit est grosso modo chronologique, mais pas tout à fait linéaire car il y a quelques allers-retours entre le passé et le présent d'Oscar (en 1954 dans un asile). Oscar n'est pas particulièrement attachant, il est trop cynique pour cela, et s'il rejette l'hypocrisie et les compromissions des adultes, il finit par se comporter de manière égoïste et opportuniste. Les autres personnages sont encore moins sympathiques. Mais quel style! Très novateur à l'époque, il a influencé bien des écrivains depuis : Gabriel Garcia Marquez, Michel Tournier, John Irving, Mario Vargas Llosa, Salman Rushdie, .... Pour peindre l'évolution de Dantzig au fil du temps Günter Grass s'est attaché à des petits détails (par exemple le portrait de Beethoven remplacé par celui du Führer dans le salon). Tous les événements historiques sont vus d'en bas, à hauteur d'enfant, d'adolescent ou de petites gens. le roman est plein de scènes extraordinaires, burlesques et mémorables : le début avec sa grand-mère kachoube, la pêche des anguilles, la poudre effervescente, l'attaque de la Poste polonaise, … C'est tout à la fois grotesque, sacarstique, burlesque, baroque, vertigineux ! La seule scène que j'ai peu apprécié est la scène hallucinatoire à connotation biblique où le Jésus d'une statue prend vie, pour moi cette scène frise le ridicule et me laisse perplexe contrairement aux autres. Bref, le style est déroutant jusqu'au bout avec une distorsion du temps, complètement étiré, lors d'une sortie du métro par l'escalator. Dire qu'en plus c'est le premier roman de l'auteur ! Comment se peut-il que ce roman ne figure ni dans les indispensables du Monde ni dans la liste de la BBC ? Pour moi c'est un roman majeur, à lire absolument !
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