Mon cerveau rationnel ne peut pas admettre l'existence d'un Être supérieur qui serait tout-puissant et qui laisserait pourtant se commettre les pires horreurs, non... [...] Le problème, c'est que mon cerveau rationnel n'arrive pas à convaincre tous mes autres cerveaux.
Riches ou pauvres, célèbres ou inconnus, nous subirons tous le même sort : on ne retiendra de nous que des histoires plus ou moins bien racontées.
Les journalistes partagent avec les enseignants l'impression de parler dans le vide. [...] Il ne faut jamais désespérer : les murs ont des oreilles, même ceux qui sont situés au fond de la classe.
On devrait prévenir les enfants que la vie est longue. Que nos mesquineries et nos bassesses nous suivent toujours. Elles sont même de plus en plus lourdes à porter en vieillissant. Ça finit toujours par nous rattraper.
Ce qui m'intéresse dans la fiction, ce n'est pas tant la réalité elle-même que la possibilité d'y projeter, souvent inconsciemment, mes peurs, mes faiblesses, mes désirs. Je ne connais pas de meilleure thérapie, ni de meilleure drogue.
Écrire à partir de ce qu'on connaît ne signifie pas que vos personnages doivent être photographes sous prétexte que vous l'êtes, ni même qu'ils doivent avoir votre âge ou vos préférences sexuelles. Je serais même porté à recommander le contraire : si vous êtes un photographe quinquagénaire hétérosexuel féru d'opéra, créez un personnage qui sera une jeune avocate lesbienne qui aime la musique country. La distanciation vous forcera à explorer autre chose que la circonférence de votre nombril sans vous empêcher le moins du monde de parler de ce que vous connaissez le mieux : le sentiment de culpabilité, la honte, l'abandon, la peur, l'envie...
Tout ce que je demande au bon Dieu, quand il m'arrive de m'adresser à Lui - sait-on jamais ?, c'est de m'accorder le privilège de continuer à gratter tranquillement du papier jusqu'à la fin de mon séjour ici-bas, et même d'empiéter quelque peu sur ma portion d'éternité, si c'est possible : j'ai tellement de projets que je crains d'arriver un peu court, vers la fin.