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Critique de thedoc


« Au nom de tous les miens » appartient à ces livres qui, une fois refermés, laissent une trace indélébile en vous.
Véritable hymne à la vie, le récit autobiographique de Martin Gray « Au nom de tous les miens » m'a totalement bouleversée à sa lecture il y a de nombreuses années. Il s'agissait alors pour moi du premier livre que je lisais sur la Shoah et ce témoignage exceptionnel m'a à ce point marquée que je n'ai cessé depuis de lire toujours plus sur ce sujet. Sans doute pour tenter de comprendre comment des hommes ont pu tomber dans la négation de l'humanité, comment une civilisation éclairée par les arts, la culture et les sciences a pu basculer dans cette barbarie sans fin. Et enfin comment des hommes après avoir vécu l'enfer ont pu continuer à vivre, à avoir « envie » de poursuivre leur chemin.

Dans ce récit où l'émotion est omniprésente, une leçon d'histoire se déroule sous nos yeux. A 17 ans, Martin Gray, juif polonais, est jeté dans le feu de l'histoire : description du ghetto de Varsovie avec la peur, la faim, les privations …, des camps de concentration lorsque la mère de Martin et ses frères sont déportés avec lui-même à Treblinka, l'insurrection du ghetto de Varsovie durant laquelle Martin retrouve son père, son enrôlement dans l'Armée rouge après la mort de ce dernier…
La vie de Martin Gray est exceptionnelle : mille fois il aurait pu mourir et mille fois il en a réchappé. La mort de ses proches aurait pu surtout le plonger lui-même dans un abîme de souffrance. Pourtant, comme de nombreux rescapés de l'horreur de la Shoah, il a su trouver un souffle d'humanité qui l'a toujours conduit à aller plus loin. C'est en côtoyant la mort au plus près que l'on accorde enfin toute sa vraie valeur à l'existence. Sa vie aux Etats-Unis illustre parfaitement cette renaissance. Sa femme et ses enfants symbolisent toute la vie qui continue, malgré tout. Et pourtant, encore une fois, le malheur vient le frapper en 1970. Et encore une fois Martin se relève.
Alors certes, quelques controverses se sont élevées face à ce récit auquel Max Gallo aurait rajouté des épisodes de son cru. Peu importe car comme le dit Martin Gray, les camps ont bel et bien existé, toute cette ignominie s'est bien produite. Et lui, à 17 ans, y a été confronté en perdant tous les siens. le pire est sans doute de se relever de cette épreuve pour s'en voir infliger une nouvelle, de nombreuses années plus tard. On pense avoir vécu le pire et pourtant…
Martin Gray montre combien l'homme peut résister au pire tant que la vie coule en lui. Son histoire est inoubliable, bouleversante d'humanité, et un bel exemple de la « fureur de vivre ».
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