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Critique de Jolap


Deux jeunes gens font partie d'un groupe de paroles où ils tentent d'évacuer leurs angoisses. Ils se plaisent beaucoup.

Nous sommes, durant ce récit, les témoins attendris d'une relation forte entre une très jeune fille intelligente, brillante, sensible Hazel et un garçon subtil,Augustus « conscient de son potentiel de séduction », éperdument amoureux. La littérature vient conforter leurs échanges déjà très nourris. Si je m'arrêtais là l'histoire serait merveilleuse seulement voilà ! la maladie s'impose lourdement, sournoisement, irrémédiablement, violemment et chaque instant banal en d'autres circonstances devient fragile et essentiel.

Hazel Grace souffre d'un cancer du poumon. Augustus Waters a un ostéosarcome qui a déjà fait des ravages en le privant d'une jambe.

« Sans souffrance comment connaître la joie ? » Nous vivons avec Hazel et Augustus cette alternance de « moments géniaux et de moments terribles » les premiers étant injectés un peu comme pour combattre l'effet désastreux des seconds. Ils maitrisent leur situation avec dignité, courage et ce qu'il faut d'humour pour rendre cette situation gérable pour l'entourage. L'humour toujours présent donne à ce roman ce qu'il faut de légèreté, de dérision, pour regarder la maladie en face.

D'autres personnages très attachants se baladent entre les lignes : Isaac, qui vient de perdre la vue,
Peter van Houten toujours une bouteille de whisky à portée de main. Les parents de tous ces jeunes qui, bon gré mal gré, sont obligés de garder le sourire, et qui tiennent leurs enfants très fort contre eux tandis que les vagues déferlent !

Nombreux sont les témoignages qui démontrent la lucidité incroyable des enfants ou adolescents atteints d'un cancer. Leur incroyable maitrise. Cette maturité acquise dans l'urgence, ce bouleversement émotionnel qui fait passer ces jeunes de la sidération à la révolte, au désespoir et à l'amour de la vie est très courante semble-t-il. Chloé cette jeune Rennaise ne disait-elle pas au journaliste venu la voir : « J'aime ma vie. J'aime ma vie tout court. Maintenant je l'aime. Je m'en suis rendue compte. » Et Alice, cette jeune britannique de 15 ans n'a eu de cesse de rêver…..nager avec les requins, aller au Kenya, changer de coiffure. Et je pourrais continuer à décrire des témoignages

Ce récit sensible, drôle souvent, bien senti toujours, peut être lu à partir de 13-14 ans. Nous lisons à la fois le tremblement de terre bouleversant le corps et l'esprit de ces jeunes héros, et la conscience qui les anime de vivre l'instant, de le vivre le mieux possible. Un roman sur leur courage étonnant. Un roman juste.

Je retiens une phrase d' Hazel s'adressant à Augustus :
« Tu m'as offert une éternité dans un nombre de jours limités ».
Et si le secret d'une vie pleinement réussie ne se résumait en ces mots ? Offrir ou s'offrir une éternité dans un nombre de jours limités.


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