- Vous fumez par plaisir. Moi, c'est pour mourir.
" On se sert de l'avenir pour échapper au présent "
Alors je suis retourné dans ma chambre et je me suis écroulé sur mon lit, en me disant que si les gens étaient de la pluie, j'étais de la bruine et elle, un ouragan.
" Ma peur, la voilà, j'ai perdu quelque chose d'important que je ne peux pas retrouver alors que j'en ai besoin. C'est la peur du type qui a perdu ses lunettes et à qui l'opticien annonce qu'il n'y en a plus une seule paire dans le monde entier, qu'il devra faire sans dorénavant. "
On passe sa vie coincé dans le labyrinthe à essayer d'en sortir, en se régalant à l'avance de cette perspective.
Et rêver à l'avenir permet de continuer, sauf qu'on ne passe jamais à la réalisation. On se sert de l'avenir pour échapper au présent
- Donc ce type, ai-je dit de la porte du salon, François Rabelais, le poète, a dit sur son lit de mort : " Je pars en quête d'un Grand Peut-Être. " Voilà ma raison. Je ne veux pas attendre d'être mort pour partir en quête d'un Grand Peut-Être.
J’ai décrété finalement que les gens croyaient en l’au-delà pour la bonne raison qu’ils ne pouvaient supporter de ne pas y croire.
Donc au lieu de m'appeler Harmony ou Mary, ils ont décidé d'un commun accord de me laisser choisir. Petite, j'étais Mary. Pas pour mes parents qui abusaient des " mon poussin " ou autres. En revanche, sur les formulaires de l'école ou ce genre de trucs, ils marquaient Mary Young. Et puis, le jour de mes sept ans, j'ai eu en cadeau le droit de choisir mon prénom. Cool, non ? J'ai passé la journée à scruter le globe de mon père à la loupe à la recherche d'un prénom sympa. J'ai d'abord choisi Tchad, comme le pays d'Afrique. Mais là-dessus mon père m'a dit que c'était masculin, alors j'ai opté pour Alaska.
- Auden, a-t-elle annoncé, quelles sont ses dernières paroles ?
- Je ne les connais pas. Jamais entendu parler de lui.
- Jamais entendu parler de lui ? Pauvre inculte ! Approche et lis cette phrase.
Je me suis approché et j'ai lu la phrase qu'elle suivait du doigt.
- " Tu aimeras ton voisin tordu / de ton coeur tordu ", ai-je lu à voix haute. Oui. C'est pas mal.
- Pas mal ? Ben voyons, les tortifrites sont pas mal. Faire l'amour est pas mal drôle. Le soleil pas mal chaud. Putain, ce truc en dit tellement sur l'amour et les gens cassés, c'est exactement ça.
Elle a précisé que le fait de laisser la cuisine aux femmes était sexiste, mais qu’il était préférable de manger de la bonne cuisine sexiste plutôt que de la cuisine dégoûtante préparée par des garçons.