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Citations sur Quattrocento (112)

(Car) si un chasseur de manuscrits pouvait atteindre un monastère, passer la porte aux lourds barreaux, pénétrer dans la bibliothèque et découvrir un manuscrit intéressant, encore lui fallait-il pouvoir en faire usage.
Les livres étaient rares et de grande valeur. Ils conféraient du prestige au monastère qui les possédait, et les moines étaient peu enclins à les laisser sans surveillance, surtout s'ils avaient déjà eu affaire à des humanistes italiens peu scrupuleux. Certains monastères allaient d'ailleurs jusqu'à protéger leurs précieux manuscrits en les entourant de sorts. Ainsi l'avertissement adressé à "celui qui vole ce livre ou qui l'emprunte à son propriétaire et oublie de le rendre" :

Que le livre se transforme en serpent dans sa main et le morde. Qu'il soit atteint de paralysie et que tous ses membres soient brisés. Qu'il dépérisse de douleur et implore miséricorde à pleine voix, et qu'il ne soit pas mis fin à son agonie avant qu'il soit anéanti. Que les vers rongent ses entrailles, au nom du Ver qui ne meurt point, et quand enfin il ira à son châtiment dernier, que les flammes de l'enfer le consument à jamais.
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Si Lucrèce et tant d'autres ont célébré la sagesse et le courage d'Épicure, ce n'est évidemment pas pour ses origines sociales, mais pour le pouvoir salvateur de sa pensée, dont l'essence peut se résumer à une idée lumineuse : tout ce qui a jamais existé et tout ce qui existera jamais est un assemblage d'éléments de taille infinitésimale et en nombre infini. Les Grecs avaient un mot pour désigner ces éléments invisibles, qui, tels qu'ils les concevaient, ne pouvaient être divisés davantage : les atomes.
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L'oeuvre doit cette survie à une série d'hommes et de femmes qui, à des époques différentes, dans des milieux différents et pour des raisons largement contingentes, sont tombés sur l'objet matériel - le papyrus, le parchemin ou le papier, avec ses inscriptions à l'encre attribuées à Titus Lucretius Carus - et en ont fait leur propre copie.
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Le principal matériau utilisé pour la fabrique des livres consistait en peaux d'animaux — vaches, moutons, chèvres et parfois cerfs —, puisqu'on ne pouvait plus se procurer de papyrus et que l'usage du papier ne s'est pas généralisé avant le XIVᵉ siècle. Ces peaux devant être lissées, le bibliothécaire distribuait de la pierre ponce qui servait à éliminer les poils restants, les bosses et autres imperfections. Une tâche pénible attendait le scribe à qui était attribué un parchemin de mauvaise qualité. Les marges de certains manuscrits monastiques ont parfois conservé des témoignages de leur détresse : « Le parchemin est velu » ; « Encre diluée, mauvais parchemin, texte difficile » ; « Dieu merci, il fera bientôt nuit ». « Qu'il soit permis au copiste de mettre un terme à son labeur », écrivit un moine épuisé sous son nom, précisant la date et le lieu où il travaillait. « J'ai fini, avouait un autre, pour l'amour du ciel donnez-moi à boire. »
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Dans ces années précédant l'assassinat de Jules César, philosopher n'était pas la seule réponse à la tension sociale, loin de là. Les cultes religieux originaires de la Perse, de la Syrie ou de la Palestine commençaient à s'imposer dans la capitale, suscitant des peurs et des espoirs fous, en particulier parmi la plèbe. Une poignée de l'élite — les plus anxieux ou les plus curieux — prêtaient sans doute l'oreille à ces prophéties annonçant la venue d'un sauveur de modeste ascendance, destiné à être humilié et à souffrir, mais qui finirait par triompher. La plupart devaient cependant considérer ces histoires comme les fantasmes fiévreux d'une secte de juifs arrogants.
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En 1417, il y avait près d'un siècle que les Italiens étaient férus de vieux manuscrits. La vogue avait été lancée dans les années 1330 par Pétrarque, poète et érudit qui s'était couvert de gloire en reconstituant la monumentale Histoire de Rome de Tite-Live et en retrouvant des chefs-d'oeuvre oubliés, notamment de Cicéron et de Properce. L'exploit de Pétrarque en avait incité d'autres à rechercher des classiques qui n'étaient plus lus depuis des siècles. Les textes retrouvés étaient copiés, édités, commentés et passaient de main en main, conférant du prestige à ceux qui les avaient découverts et fondant ce qui devint "l'étude des humanités".
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C'était au cours de l'hiver 1417. Le Pogge chevauchait à travers les collines et les vallées boisées du sud de l'Allemagne, en route vers sa lointaine destination, un monastère réputé pour posséder une réserve de vieux manuscrits. Les villageois qui le regardaient de la porte de leur masure devait savoir qu'il s'agissait d'un étranger. Frêle, le visage glabre, il était sans doute vêtu d'une tunique et d'une cape simples mais de qualité. Ce n'était pas un homme de la campagne, mais il ne devait ressembler ni aux citadins ni aux gens de cour que les autochtones voyaient passer de temps en temps. Ce n'était pas non plus un chevalier teutonique, puisqu'il n'avait ni arme ni armure - un bon coup de gourdin d'un manant efflanqué aurait suffi à le désarçonner. Il n'était pas pauvre mais n'arborait pas non plus les signes traditionnels de la richesse et du rang : ce n'était pas un courtisan, aux magnifiques vêtements et aux boucles de cheveux parfumées, ni un noble parti chasser au faucon. Comme l'indiquaient ses vêtements et sa coupe de cheveux, ce n'était pas non plus un prêtre ou un moine.
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Les volumes que les Romains accumulaient dans leurs bibliothèques étaient plus petits que les livres d'aujourd'hui : la plupart étaient écrits sur des rouleaux de papyrus. (Le mot « volume » vient du latin volumen, désignant une chose enroulée.) Ces rouleaux de papyrus – la plante dont le nom a donné notre mot « papier » – étaient fabriqués à partir de longs roseaux qui poussaient dans la région marécageuse du delta du Nil, en basse Égypte45. Leurs tiges étaient coupées, puis débitées en bandes très fines, que l'on disposait les unes à côté des autres, de façon qu'elles se chevauchent légèrement. On plaçait ensuite une autre couche par-dessus, à la perpendiculaire, et l'on martelait délicatement la feuille avec un maillet. La sève qui s'en échappait permettait aux fibres d'adhérer les unes aux autres. Les feuilles ainsi fabriquées étaient ensuite collées pour former des rouleaux.
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Le principal objectif de la vie humaine est l'augmentation du plaisir et la réduction de la douleur. La vie devrait être mise au service de la poursuite du bonheur. Il n'est pas d'éthique plus digne que de faciliter cette quête pour soi-même et ses semblables.
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C'était un moine - et le cas n'est pas rare - qui avait succombé à ce que Cassien décrivait comme un état clinique de dépression, mal qu'il nommait le "démon de midi". C'est pourquoi la règle bénédictine prévoyait une surveillance attentive, en particulier aux heures de lecture, afin de détecter quiconque présentait ces symptômes.
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