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Critique de deidamie


« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va parler d'un roman de SF jeunesse, Virus L.I.V.3 ou la mort des livres, de Christian Grenier.

Or donc dans un siècle, la lecture est devenue obligatoire et les écrans sont bannis et méprisés. La population est divisée en deux camps : les Lettrés et les Zappeurs. C'est dans ce contexte qu'Allis publie un roman et se retrouve chargée d'enquêter sur les Zappeurs : ces derniers ont mis au point un virus détruisant les livres. Pourra-t-elle sauver la littérature ?

-Bon, moi, j'ai déjà un problème là. Une dictature littéraire ? N'importe quoi. Ce sont les écrans qui s'imposent, pas les romans. Dès le départ, ça commence mal et j'y crois pas.

-Mais justement, c'est intéressant de prendre le contre-pied de Fahrenheit 451, où ce sont les écrans qui dominent la société !

-Mouais. Pourquoi pas. J'me méfie quand même. de toute façon, l'auteur est un homme qui écrit un perso féminin. Ca aussi, je me méfie. Je le sens pas.

-Hé bien, on verra. Alors, pour commencer, le roman fourmille de références littéraires qui ne manqueront pas de résonner en vous, à commencer par les noms des personnages : Allis LC Wonder, Rob DF Binson… Même Lund, dont le prénom est apparemment simple, possède une importante signification.

-Désolée, moi je trouve que certains noms sonnent trop ridicule pour leur prêter la moindre crédibilité. L'AEIOU : c'est imprononçable ! Et les Zappeurs, oh là là, ce nom, quelle esclaffade ! Tu vas prendre au sérieux des activistes qui se présentent comme les « Zappeurs Zinzins » ? « Attention, on va faire des trucs très méchants, car nous sommes… les Zappeurs Zinzins ! » « Oh non ! Encore un coup des Zappeurs Zinzins ! Ce sont des monstres ! » Hahahahahaha !

-C'est peut-être fait exprès pour dédramatiser l'ambiance, mettre un grain de fantaisie…

-Ben moi, ça me fait décrocher, ça ne colle pas avec le reste du roman.
-Ledit roman n'est pas mal, d'ailleurs : j'aime beaucoup l'hommage rendu à la lecture, en la citant, en mettant en abyme… et l'action est intense, bien rythmée…

-Hélas, Allis représente un nouvel exemplaire de cliché insupportable ! Elle ne fait rien !

-Rhôôôôh, tu exagères !

-D'accord. Tu as raison : elle prend le RER de sa propre initiative et sans difficultés liées au trafic, aux travaux ou à l'annulation de trains. Comme quoi, la SF rend possibles nos rêves les plus fous.

-Et allez, tapons sur la RATP… Tu ne peux pas nier que certains passages qui lui sont consacrés la rendent fort émouvante.

-Certes, mais elle m'a aussi bien énervée : encore une demoiselle en détresse qu'il faut sauver et ça m'agace ! Ca m'irrite aussi quand elle découvre sa mystérieuse correspondante du Net : elle passe de la colère à la disparition de cette colère en quoi, une page ? Je veux bien qu'on soit dans un roman jeunesse, mais là, on nage dans l'absurde ! J'ai horreur des sentiments incohérents, plaqués là parce qu'on l'a décidé au mépris d'un minimum de vraissemblance ! Et puis, il y a trop d'incohérences dans l'usage fait de la technologie. Je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler.

Je suis désappointée, parce que j'éprouve la sensation d'avoir lu un roman qui oscille entre deux publics : l'un aguerri en littérature et en SF, l'autre novice, naïf, pour lequel on se permet de trop gros raccourcis. Je pense que l'histoire aurait gagné en profondeur si elle avait été plus étoffée.

-Mais peut-être qu'elle aurait trop riche pour de jeunes lecteurs, du coup…

-Peut-être.

-Quoi qu'il en soit, c'est un roman intéressant pour initier vos jeunes enfants à la SF.

-Ouais, mais vous leur expliquez qu'on peut être une femme et ne pas avoir besoin d'être constamment sauvée, hein ? Merci, bisous. »
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