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sur 622 notes
Situé au carrefour de l'autofiction, du livre-témoignage, du récit de voyage, du roman, du carnet de route, « Ensemble, on aboie en silence » est un objet littéraire singulier. de tous les genres, cela dit, c'est au portrait qu'il s'apparente le plus. Ce collage d'anecdotes servies dans le désordre chronologique, de réflexions, de morceaux de vie dont on ne sait pas toujours lequel des deux frangins les a écrits, sert principalement à mettre en scène un personnage, même si ce n'est pas nécessairement celui que l'on attend.

Plus que de Thibault, ce livre parle de Guillaume (Gringe, donc), de la manière dont il a vécu à travers les années cette relation tortueuse avec un frère atteint dans sa santé mentale, et comment cela l'a affecté personnellement.

On découvre un personnage souvent en conflit avec lui-même, souvent narcissique, souvent généreux. Il n'a pas toujours le beau rôle, il n'a pas que de nobles pensées, il commet des erreurs de jugement et même ses actes les plus louables se terminent souvent par des naufrages. Un vrai, un beau personnage de roman, donc, dont on viendrait presque à oublier qu'il se donne vie à lui-même.

On retient deux constats de tout ça. le premier, c'est qu'il ne doit pas toujours être simple de vivre dans l'orbite de Gringe, qui apparaît comme un individu hanté, perpétuellement déraciné et pas toujours agréable avec ceux qui l'entourent. Mais au fond, qu'en sait-on réellement ? A quel point le Gringe reconstruit dans le texte est fidèle à la réalité, et à quel point le trait est-il noirci ou embelli ? Cette ambiguité est assumée avec élégance par un texte toujours sincère mais, on le devine, pas toujours beau joueur.

La seconde leçon, c'est que Gringe est un putain d'auteur. On s'en doutait en découvrant ses textes en tant que rappeur, mais un livre, c'est un exercice différent, dont il se tire admirablement. Qualité rare, il apparaît capable d'enchaîner des métaphores élaborées et des figures de style complexes sans jamais paraître pédant. Chaque phrase est à sa place, et même les plus travaillées sonnent de manière naturelle, ce qui est considérablement plus facile à dire qu'à faire.

Quant à la structure de l'ouvrage, qui paraît aléatoire, elle parvient toujours à nous amener à l'émotion ou à la compréhension par l'accumulation de petites bribes d'informations placées avec justesse. Cela donne envie que Gringe signe, un jour peut-être, un roman ou un récit de voyage.
Lien : https://julienhirtauteur.com..
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La lecture a débuté avec beaucoup de questionnements. Je ne comprenait pas asses bien le fil , le lien entre les chapitres. Finalement j'ai adoré la sensation qui m'a envahi...J'étais tellement touché (peut-être à cause de ma vie personnelle) et je n'arrivais pas à cacher mon bouleversement. Il faut laisser aller les paroles, les histoires, les sensations, et Gringe est sorti vainqueur.
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Ce livre fait partie de ceux que j'avais hâte de découvrir, car celui-ci aborde la schizophrénie, mais aussi les liens fraternels puissants qui unis Gringe et son frère Thibault. Cette lecture, c'est aborder la maladie de l'intérieur, c'est comprendre ce monde à part et les failles d'une famille parfois dysfonctionnelle. Bien que parfois je trouve des passages brouillons/décousu, Gringe offre de l'émotion, met en lumière ce qui ronge son frère. Les passages que Thibault écrits sont remplit de fragments intéressants. Finalement, ce livre est une belle preuve d'amour entre frères
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La citation d'entrée de jeu annonce le ton : au pays du sarcasme, âmes sensibles s'abstenir.
Il est question d'HP comme si de rien n'était. Il est question de voix comme si de rien n'était.
Il faut jucher deux paires de lunettes pour saisir ce récit écrit par deux frères : celles de Guillaume, l'aîné impuissant, tourmenté et perdu devant la maladie de son frère - la schizophrénie - et celles de Thibault qui nous ouvre une lucarne sur son monde intérieur.

Guillaume et Mathieu ont bien fait d'enjamber la boîte noire qu'est la maladie mentale et de « s'unir proche de la reliure » par leurs joies et leurs peines.
Je salue la prise de risque de ces deux frères, se mettant à nu l'un devant l'autre toutefois timidement et sans oser ôter complètement le pagne du sarcasme – aussi délicieux et cathartique soit-il.

Livre à accueillir !
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Fin septembre, je erre entre les rayons quand tout à coup Ensemble, on aboie en silence me tombe entre les mains. N'allant pas très bien en ce moment, j'hésite à me mettre avec cette histoire. Mais ouvrant la première page, je débute ma lecture, je suis happée. Aussitôt, je referme le livre m'en vais l'acheter pour en profiter calmement.

Ensemble, on aboie en silence est un livre écrit par Gringe (Guillaume Tranchant) et son frère Thibault. Il a été publié par les éditions Harper Collins et Wagram en septembre 2020.

Il est difficile d'appréhender le sujet de la schizophrénie puisque nous ne connaissons que peu de choses sur le sujet. Nombreuses sont les idées préconçues et les préjugés sur la question. Guillaume et son frère Thibault se livrent ici, tour à tour. Si l'un est schizophrène, l'autre doit composer avec le trouble de son frère. A chacun ses soucis, à chacun sa manière de vivre avec cette maladie.

Un témoignage touchant et sincère. Gringe ne se cache pas et même dans la peau d'un écrivain, il reste fidèle à lui-même. Ici c'est cash, vrai et dur mais c'est aussi une belle déclaration d'amour fraternel. Les textes de Thibault sont parfois complexes, confus pour nous mais son parcours nous embarque au delà de cette barrière que pourrait fixer sa maladie. Si leurs quotidiens et leurs vies ont été bousculées par l'arrivée de la schizophrénie, cette maladie n'en a pas moins forgé ce qu'ils sont aujourd'hui. Vivre avec, du mieux que l'on peut, c'est ce que ces deux frères ont décidé de faire. Même si leur relation est parfois houleuse, les liens qu'ils ont tissé sont indéfectibles. Ils ont grandi ensemble, avec les fractures de chacun. Si l'un doit apprendre à vivre avec un frère malade, l'autre doit apprendre à vivre avec le regard que porte sa famille sur sa maladie.

Oubliez les dédoublements de personnalité, oubliez la folie, oubliez ce que vous savez. Finalement, si Gringe est devenu célèbre, est-ce parce que sa vie a été chamboulée par celle de son frère ? Thibault ne serait-il pas le véritable artiste, libre de tout imaginer, prisonnier de son propre cerveau débordant ?

La lecture de Ensemble, on aboie en silence n'a pas été simple. Souvent touchée par les propos j'ai du m'arrêter, respirer et reprendre. J'ai été étourdie par le flots de pensées offertes et nourries par ce livre. Est-ce que ce qui nous arrive n'est finalement pas constamment une forme de « bénédiction » ? Je veux dire, Thibault est ainsi, avec ses singularités qui le rendent si particulier parce qu'il est schizophrène. Il est impossible de le voir autrement alors autant voir ça comme un cadeau le rendant particulier au lieu de le voir comme quelqu'un d'handicapé et bancal. Suite à cette réflexion, il m'est apparu que la vie était ainsi pour tout à chacun, avec nos problèmes à notre hauteur. Mais si nous prenions un peu de distance, ne nous accorderions-nous pas pour valider notre singularité par notre parcours, nos erreurs, nos défauts et nos choix ?

Ce livre m'a rendu nostalgique de l'époque où je vivais avec mes frères. Ensemble, on aboie en silence c'est surtout le lien de deux frères qui se quittent, se retrouvent, ne se perdent vraiment jamais, s'aiment constamment sans jamais se la dire mais tout en se le prouvant par leurs actions. Après ma lecture, j'ai eu envie de prendre mon téléphone et d'appeler mes 3 frères. de prendre ma voiture et de les serrer contre mon coeur. de prendre le large dans nos souvenirs. de s'engueuler parce qu'on ne sait pas faire autrement. de s'aimer, tout simplement.

J'admire ce livre, j'admire le courage qu'il a du falloir pour l'écrire, pour tenter de ne pas se trahir. Même si Gringe dit qu'il le fait pour l'argent, et on s'en fiche un peu au final. On ne peut pas dire de tel mots d'amour et d'engagement sans ouvrir son coeur plus que son compte en banque. Je suis rassurée. Ensuite, je dois avouer avoir acheter ce livre, notamment parce que j'ai vu « Gringe » sur la couverture et que mon instinct premier a été « sait-il manier la plume narrative ». Forme de test, évaluation par un public déjà acquis ? Après les Casseurs Flowters que j'ai chanté à tue-tête, après Bloqués qui m'a fait rire (et pas toujours pour les bonnes raisons), après Comment c'est loin, qui m'a fait pleuré, qui m'a donné envie de rentrer en Normandie, après Enfant Lune qui m'a surpris, j'ai eu peur d'Ensemble, on aboie en silence. Peur d'être déçue par un artiste qui m'avait fait vivre un panel d'émotions, jamais deux fois la même, toujours inattendues. Avec son histoire personnelle, c'est une nouvelle fois le cas et je ne pourrais que dire « merci pour ce témoignage ».

Le regard perdu, j'espère que ce livre fera tomber grand nombre de préjugés, j'espère que la science trouvera de quoi soulager le quotidien des gens atteints de schizophrénie.


Lien : http://gingerbrain.fr/index...
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« La littérature, c'est sérieux. »
Les mots disent les maux quand leur violence a la force d'un coup de pied du Chevalier Lumière, l'indicible souffrance quand la voix fait défaut, comblent le vide et le silence, solitude de l'astre solaire dans l'univers.
Le soleil a rendez-vous avec la lune ; l'écrit répond à l'oral, « sons d'étoiles et lunes chantantes ».
La solitude, noirceur sépulcrale, répond aux voix intérieures, brouhaha permanent exerçant une incandescente fascination.
Guillaume répond à Thibault.
Deux frères, une antithèse.
Le soleil à sa lune.

« La littérature, c'est sérieux. »
L'échange pour briser un silence à la solidité d'une forteresse de vide et de solitude impénétrables.
Le discours, voix réelles pour dire celles, irréelles, qui habitent ce sanctuaire insondable qu'est l'esprit de Thibault.
Sa voix, ses voix, se mêlent à celle de son frère pour évoquer la maladie, la souffrance, la culpabilité, l'isolement, la violence.
La schizophrénie dont souffre Thibault.

« La littérature c'est sérieux »
Celle de Guillaume et de Thibault s'articule en fragments de vies déchirées, constellation d'éclats de rire, de voix et de larmes, mise en orbite aux trajectoires parallèles, éternels rendez-vous manqués.
Des épisodes d'une chanson de geste à la violence d'un morceau de rap quand la maladie engendre déchirures, autodestruction, mal.
L'histoire d'un être dépossédé de son histoire, irradiante d'amour et d'espoir.
L'Epopée subjective et personnelle d'une bataille contre les préjugés et clichés autour d'une maladie vécue par ce frère, ce héros.
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Un livre lu dans un souffle, suivant le rythme donné au roman. J'ai eu l'impression que ce dernier avait été écrit vite, sans que cela soit négatif au contraire , pour être certain de le finir, d'aller jusqu'au bout de cette aventure. Jai beaucoup aimé ce roman. Difficile de dire pourquoi.
Je dirai tout de même que j'ai apprécié son rythme donc, le sentiment d'urgence à raconter, la relation fraternelle entre ses deux hommes, leurs voyages, leur poésie et une certaine forme de brutalité dans la manière de dire. J'ai trouvé cela touchant. J'ai été prise dans le flot des mots jusqu'à la fin.

Coup de coeur donc pour cette relation fraternelle et cette écriture ayant un petit goût d'urgence. Je vous le conseille.

Merci à #netgalleyfrance et aux éditions Harper Collins de m'avoir donné la possibilité de lire ce roman.

#ensembleonaboieensilence
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J'ai été touchée par la démarche et j'étais curieuse de découvrir ce récit. Je sors de ma lecture un peu perplexe, ça part un peu dans tous les sens mais finalement, est-ce que je m'attendais à autre chose ? C'est logique, j'imagine bien comme le chemin est sinueux dans ce contexte. C'est paradoxal, les 2 frères se livrent mais à la fois ne disent rien, beaucoup de questions que je me posais sont restées sans réponse...J'ai trouvé finalement énormément de points communs entre Guillaume et Thibault, beaucoup de respect, d'admiration et d'amour réciproques mais aussi une souffrance qui transpire à chaque mot et qui m'a rendue très triste. Beaucoup de choses sont effleurées et finalement tues, dans une sorte de pudeur qu'on a envie de respecter aussi. C'est légèrement teinté d'espoir et c'est beau malgré tout mais toute cette culpabilité de part et d'autre, cette mécanique d'autodestruction me laisse un goût amer, comme un énorme gâchis. L'un comme l'autre, vous méritez d'être heureux, vraiment heureux.
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Vous est-il déjà arrivé de vouloir recommencer à lire un livre alors que vous veniez de le refermer ? C'est ce que j'ai ressenti avec ce récit. J'avais envie de m'imprégner un peu plus de chaque mot, chaque ligne, chaque phrase.
Je connaissais @gringe pour son talent de rappeur, ses punch incroyables et ses talents d'acteur. Là j'ai découvert l'écrivain, l'Artiste complet, et je me suis prise une claque monumentale.
Guillaume nous livre une partie de sa vie, de celle de son frère, de leurs rapports, de comment ils vivent avec ce diagnostic. Chaque mot est à sa place, la sincérité du texte nous bouleverse.
L'écriture de Gringe est incisive, efficace, poignante et attachante. Il nous parle sans tabou, en toute intimité avec cette écriture poétique et brutale qui lui est propre.
Quand on a suivi le parcours de l'artiste et qu'on lit cette autobiographie on a l'impression d'avoir une partie des pièces manquantes du puzzle pour mieux comprendre le personnage, ses doutes et sa volonté.
Une magnifique déclaration d'amour à son frère qui nous questionne sur nos propres rapports familiaux.
Bref, c'était incroyable.
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Lecture mitigée : je suis partagée. pourtant, c'est une lecture vers laquelle je suis allée les yeux fermés comptant sur l'originalité du personnage Gringe.
A la fois, le sujet est intéressant sur la schizophrénie de Thibaut, le frère de Guillaume Tranchant, plus connu sous le surnom de rappeur Gringe qui officie avec Orelsan et c'est une petite biographie familiale particulière.
Cependant, certains passages me sont restés assez obscurs, sans doute des situations vécues très personnelles auxquelles je n'ai pas été très sensible. Tandis que d'autres parties sont très claires et parfois intenses dans l'écriture.
« A quoi bon s'unir proche de la reliure si ces pages partagées ne retiennent pas l'inspiration qui fait de nous des frères aimants. »
J'ai ressenti de l'amour entre les 2 frères, l'envie de se faire pardonner de Gringe ou, en tout cas, de rendre hommage à Thibaut dont on le sent très proche, quand Gringe connaît la célébrité et qu'à l'inverse son frère s'enfonce dans la maladie.
sinon je suis passée un peu à côté de ce récit. J'en attendais certainement plus. En tout cas, il se lit très vite, peut-être trop, un manque de consistance ?
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