Lorsqu'il prend la guitare et se met à jouer, le manque de toute cette vie qui n'est plus me transperce.
En 150 km de marche jusqu’au camp d’Argelès, nous avions grandi de plusieurs années, mes sœurs et moi. J’ai compris ici que toute ma vie serait écrite à l’encre rouge de ces quelques jours.
Mieux vaut croire au père Noël et souffrir d'apprendre son inexistence que de ne pas goûter au plaisir de la rêverie infinie qu'il engendre.
Maman, un secret, c'est fait pour être tu, c'est son essence même. Le révéler, c'est rompre son existence. Le faire partir en fumée. Et là, la vengeance du secret devient terrible.
Mieux vaut croire au Père Noël et souffrir d'apprendre son inexistence que de ne pas goûter au plaisir de la rêverie infinie qu'il engendre, non?
Je sentais bien qu'il aurait aimé être mon Roberto. Mais mes rêves étaient beaucoup trop grands pour lui.
J'ai l'impression d'être un trophée pour lequel on s'est battu, et qu'on oublie ensuite sur l'étagère.
J'écrirai encore. Pour toi, abuela.
Pour Nina.
Pour le reste de la tribu. Pour ceux que le décret gangrène, ceux dont l'âme et l'identité se sont perdues au cours du voyage.
J'ai l'impression d'être un trophée pour lequel on s'est battu, et qu'on oublie ensuite sur l'étagère.
Avec Rita, Léonor, Carmen, Madrina, Pépita...j'ai pu exercer mon devoir de mémoire malgré l'absence d'éléments concernant les miens. Combler mes vides. Me situer. Hériter. Rêver. Passionnément. Sans limite.
Et rendre hommage aux femmes.