Les troubles de l'humanité ne changent pas, ce sont les mots pour les décrire qui évlvent au gré des civilisations et des époques. La nôtre se cache derrière des mots bien pensés, des phrases bien construites , un ton posé et calme pour donner l'impression que nous maitrisons notre destin. Grand-père n'a pas Alzheimer, il perd la tête ; Maman n'a pas un cancer, elle est gravement Malade ; Papa n'est pas mort, il est parti là-haut ; Jean-Phi n'est pas psychotique et maniaco-dépressif, il est bipolaire. J'aimerais tirer au bazooka sur toutes ces conventions sociales, une bonne fois pour toutes, histoire qu'on puisse enfin se regarder dans le blanc des yeux, montrer ce qui se cache dans nos coeurs, dans nos âmes, mais tout cela est peine perdue. L'humanité poursuit sa route et l'hypocrisie bien-pensante l'accompagne sans doute.
La vie est dure, la vie est belle. On y souffre, on y baise, on s'y oublie, on s'y perd.
"Les vies se croisent, les destins se séparent, les affinités d'un moment disparaissent comme se gravent les souvenirs dans mon coeur."
France, regarde le visage de ta jeunesse. Le monde a changé ne vois-tu pas ?
Pour une fois que le cinéma ne diabolise pas la jeunesse populaire et cherche à la décrire comme elle est à défaut de la comprendre.
En le voyant ainsi, je nous imaginais dix ans plus tard, dans un pays où la prohibition aurait cessé et où il existerait des spécialistes de ganja et de cannabis, comme il existe des œnologues. A l'instar des bars à vins, où l'on déguste les meilleurs crus avec un spécialiste qui vous parle de terroirs, de vignobles, de climats, nous pourrions passer la porte de fumerie de haschisch pour découvrir les meilleures herbes et les haschischs les plus rares introduits par un docteur ès fumettes.
"Ne rêve pas trop".
Conscient de cette vaste fumisterie qui consistait à nous promettre une belle vie, mais toujours après des efforts interminables, j'avais donc décidé de commencer mon existence en prenant ma retraite.
L'idée était loin d'être sotte. Ne sachant pas de quoi l'avenir était fait (imaginez que je meure demain écrasé par une voiture, j'aurais été bien idiot de ne jamais avoir tiré sur un shilom d'afghan), autant profiter un maximum du présent et des années merveilleuses où mon cœur et mon corps me laissaient libre de tous les excès.
Qu'il est bon d'être une bête, et terrifiant d'en avoir conscience
GENERATION H - 3 - Bons à rien sauf à vivre.
Les bidonvilles sont plus qu'un symptôme des lacunes des politiques d'aménagement du territoire gouvernementales. Ils sont l'indicateur d'un décrochage complet d'une société dans sa globalité oubliant de s'occuper des plus fragiles. (p. 197)
GENERATION H - 3 - Bons à rien sauf à vivre.
Personne jamais ne lirait mes imperfections stylistiques, je me l'étais juré. Elles étaient ma thérapie contre la déprime et l'incompréhension d'une société qui s'écroulait et dont les tourments me prenaient le coeur et l'esprit. La fin d'un empire, le déclin d'une civilisation étaient annoncées et j'y assistais, impassible, témoin subjectif et haschisché d'un système à bout de nerfs, d'une humanité en quête d'identité. (p. 182)