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Critique de sweetie


« La douleur, la douleur chasse le moindre souffle de joie, mais cette douleur m'est précieuse, si elle venait à disparaître elle aussi, je la regretterais. Cette douleur est la rançon du bonheur partagé. Cette douleur témoigne de ton absence. J'aime cette douleur. Elle me rappelle la joie de t'avoir connue et la peine infinie de t'avoir perdue. »
C'est à la femme de sa vie Jacqueline, que Jean-Claude Grumberg dédie ces mots, morte d'un cancer le 4 mai 2019, mettant fin ainsi à presque soixante ans de conjugalité parsemée de hauts et de bas. Un « livre ultra-sensible fait de souvenirs, de rêves, de délires et de larmes » que j'ai parcouru presque d'une traite, me délectant de l'humour piquant que l'auteur a su intégrer à son récit douloureux. À cet égard, je ne craignais pas de me plonger en eaux profondes d'un tel deuil car j'avais entendu l'auteur en parler lors de son passage à La Grande Librairie. Et ce qui m'avait frappée à ce moment, c'est-à-dire la faculté de l'auteur à faire sourdre ses émotions en toute dignité, je l'ai retrouvée dans le livre. Et la phrase mise en exergue le dit éloquemment : « C'est un livre pour parler la nuit, en silence, avec les mots des morts trop vite partis. »
Un onirisme tout-puissant parcourt le texte, entre plaintes d'un octogénaire se voyant vieillir seul et réminiscences d'un temps plus joyeux vécu à deux.
Un récit lucide et d'une authenticité sans pareille qui me hantera encore longtemps.
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