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Citations sur Jacqueline Jacqueline (53)

Toujours dans la rubrique nécrologique, section internationale cette fois, on annonce le décès de Kirk Douglas, à cent trois ans. Tu l’aimais, tu l’adorais, je l’aimais, je l’adorais, itou. Et comme nous étions fiers, fiers de savoir qu’il était des nôtres ! Au même titre que Johnny Weissmuller, le premier Tarzan, et Fred Astaire, le merveilleux, de son vrai nom Austerlitz, et Tony Schwartz dit Curtis, l’autre viking.
Oui oui oui oui, nous vivions ainsi, cherchant à savoir qui l’était et qui ne l’était pas parmi les plus grands, les phénix, les géants de ce monde. Nous avions tant besoin, après ce déferlement de haine, de crachats, de mensonges, de meurtres, d’humiliations, de ragots, toutes ces années passées à courir, à se cacher, à se faire prendre par la police de notre propre pays pour être livrés aux assassins d’enfants, de mères, de malades, nous avions tant besoin de victoires. Oui, nous sortions le dos plus droit après avoir vu Kirk à cheval, ou mis en croix dans Spartacus.
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J’en étais là quand Nadia, à l’âge de cinq mois, fut frappée par la mort subite des nourrissons. Dans la nuit qui suivit j’écrivis Chez Pierrot. Une pièce où ma douleur, ma rage, mon désespoir et mon dégoût s’exprimèrent sans retenue, comme malgré moi. Ce fut cette nuit-là que je découvris qu’on n’écrivait pas pour gagner sa vie, qu’on écrivait pour exprimer ce qu’on ne pouvait dire, qu’on écrivait pour crier sa douleur ou son amour, sa joie ou son désespoir, ou les deux. Et depuis je n’ai jamais pu revenir en arrière et écrire quoi que ce soit « pour gagner ma vie », ou presque la tienne.
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Revivre, se souvenir à chaque instant de l’horreur du monde interdit toute vie sur terre.
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Le pain de deuil se mange seul et se mâche longuement tant il est dur à déglutir.
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Moi j’écris comme d’autres édifient des monuments pour honorer la mémoire de leurs disparus. Je tente ainsi d’ériger du bout de ma plume un palais de papier accessible à tous ceux qui n’ont pas eu la chance de te connaître, donc de t’aimer.
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Mais si je prétends écrire pour que toi tu continues à vivre, je mens. Je te mens et je me mens. C’est pour moi, pour moi seul que j’écris. Pour te faire continuer à vivre, oui, mais pour moi, pour mon usage personnel et privé, exclusif en tout cas. Je suis, reconnais-le, la principale victime de la catastrophe qui t’a emportée, arrachée à moi, la principale victime avec Olga bien entendu, et Rosette, ta sœur, que tu n’avais pour ainsi dire jamais quittée durant quatre-vingts ans. Sans parler de tous ceux et toutes celles qui t’ont connue donc aimée.
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Tu te demandes sans doute, pourquoi je m’échine à t’écrire chaque jour des mots qu’à coup sûr, à moins d’un peu probable miracle, tu ne liras jamais ? Disons que je t’écris pour te retenir. Je te vois, ou plutôt je te sens, t’éloigner de moi chaque jour, comme chaque jour, hélas, je m’éloigne de toi. Chaque jour, chaque jour qui passe, ton visage s’éloigne du mien, mes lèvres ne trouvent plus tes lèvres, mes mains perdent jusqu’au contour des formes de ton corps, je n’entends plus ta voix si grave et si prenante murmurer des mots d’amour à mon oreille. Chaque jour, chaque jour, tu te défais davantage, comme un puzzle somptueux dont on jetterait au rebut une à une toutes les pièces.
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Quand le passé devient trop présent, il est grand temps d’oublier le futur.
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Pendant toute la lecture où j'égrène ces Jacqueline, et Jacqueline, et Jacqueline, et Jacqueline, lecture que je fais en hésitant entre rire et larmes, elle me fixe, sourcils foncés, comme un chercheur ou un médecin observe son cobaye pour juger de l'étendue de sa douleur.
Le conte fini, elle reprit le livre sans un mot et le rangea. Alors d'une voix que je voulus ferme :
"Tu vois, je n'ai pas pleuré.
- Tes yeux ne pleurent pas, pépé, mais ta voix pleure."
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Aujourd'hui, juste avant de poser mon stylo, arme fatale, sur le tas de cahiers noircis à l'encre noire de ma douleur, tempérée par le bleu et le rose de nos souvenirs heureux, je suis obligée de me poser cette question : à qui s'adresse un livre écrit pour toi que tu ne liras pas.
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