Si doux de lune,
Ô brillant comme neige apparut ton visage.
Et tu venais là chaque soir,
et chaque soir nous buvions du vin.
Et les instants passaient entre chants et amour,
entre chants et amour. Ô joyeux instants,
Ô bras si clairs, lèvres de lys.
Ô gais instants - jusqu’à ce que se brisât le sort.
Mais pourquoi se peiner pour les jours disparus,
qui, ensoleillés, brillants, sont passés ?
Et pourquoi se lamenter sur les caresses tendres,
qui brûlèrent de la plus vive joie dans le cœur ?
D’amour et de vin priait ta jeunesse,
qui s’est réjouie des milliers de fois,
qui a vécu sa vie entièrement
un jour tendre, avec amour et vin.
Je ne sais d’amour qui ne meure.
Mais l’amour, qui fit la vie brillante
un seul instant, je le connais.
Et quand la nuit ténébreuse
passe sur mon âme
et éteint les cendres de mes yeux,
alors je sais quel poème de douceur
ira atteindre mes oreilles :
Ô monde de beauté, vin et soleil, je te remercie !