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Critique de Zephirine


À Dieu vat, titre laconique pour un roman (trop ?) touffu de 490 pages. Son auteur, Jean-Michel Guenassia, nous fait survoler l'histoire d'une nation de 1918 jusqu'aux années 60, et ce n'est pas terminé car la dernière page laisse supputer une suite !
Tout débute avec la rencontre d'Irène et de Georges, presque sosie de Rudolph Valentino. de ce couple bancal naitront quatre filles avant la disparition de leur père mort au champ d'honneur dans les Ardennes.
Au commencement, malgré la guerre et les difficultés, on cherche à être tout simplement heureux en dansant sur les bords de Marne.
Puis viennent les enfants, nés dans trois familles différentes, dont le destin va nourrir ce gros roman.
Arlène, l'aînée d'Irène et Georges, se distingue par un caractère fort et une intelligence au-dessus de la moyenne. Elle a l'ambition de devenir ingénieure, métier principalement masculin. Son destin croise celui de Daniel, né le même jour mais dans une famille de militaires ainsi que celui des jumeaux Thomas et Marie, enfants de la bourgeoisie aisée.
Après avoir été très proches, les quatre amis vont s'éloigner, suivre des chemins différents. Les années d'insouciance des trente glorieuses se terminent, voilà la période troublée de l'occupation. Les destins des quatre héros suivent les secousses de l'histoire et poursuivent leur propre chemin, avec obstination. Quand Daniel veut intégrer Saint-Cyr selon la tradition familiale, Thomas préfère aux études la poésie. Quant à Marie, qui choisit la voie artistique, c'est en femme libre qu'elle entend vivre. Mais c'est Arlène qui, malgré ses origines modestes, domine le groupe. Opiniâtre, elle deviendra ingénieure et travaillera pour le Commissariat à l'Energie Atomique et sera des premiers essais dans le Sahara Algérien.
L'amour, le ressentiment, la jalousie vont agiter le quatuor qui se délite, se reconstitue au fil des années et des évènements.
Des enfants naissent, Laurent et Thomas, qui vont prolonger les relations d'amour et de haine de leurs parents.
Beaucoup beaucoup de personnages dans cette grande saga familiale sur fond historique, de quoi se perdre par moment, et je me suis davantage attachée au combat que mène Arlène pour s'imposer dans un monde professionnel exclusivement masculin en gardant sa liberté.
L'histoire vient parfois en filigrane dans l'histoire humaine et mouvementée du quatuor, guerre d'Indochine, évènement d'Algérie, et, surtout, c'est la découverte des essais nucléaires durant et après la guerre d'Algérie qui est fouillée. On apprend leur dangerosité encore mal maitrisée à l'époque, les cafouillages techniques, le secret qui les entoure et la découverte des contaminations radioactives gardées secrètes. Une histoire que je connaissais peu, habilement documentée par Jean-Michel Guenassia.

Malgré cette grande fresque historique et le destin mouvementé de ses personnages, j'ai eu du mal à me concentrer sur l'histoire, et mon intérêt s'est relâché devant les longueurs et les invraisemblances du récit.
J'ai trouvé qu'il manque à ce roman le souffle épique d'un Pierre Lemaitre ou d'un Lionel Duroy et, si Jean-Michel Guenassia donne une suite à « A Dieu vat » je ne m'y plongerai pas.
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