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Critique de Emylit23


Louis, âgé de dix ans, doit se rendre chez sa grand-mère paternelle, septante-neuf ans, pendant les vacances de Toussaint mais il n'aime pas aller chez elle. Sa grand-mère, surnommée mémé Kalachnikov à cause de ses origines russes mais surtout à cause de la terreur qu'elle crée auprès des habitants, habite au milieu d'une forêt, tout près d'un ruisseau mais sans télévision, sans internet,… Louis s'ennuie chez elle. Cette fois-ci, mémé Kalachnikov, lui a préparé le vélo de son grand-père qu'il n'a jamais connu. Il est content sauf quand il s'aperçoit de l'état du vélo : rouille, pneus dégonflés, guidon plié et pas de vitesses ni de freins. Il le répare et part à travers bois sauf, qu'après la côte, il faut dévaler une énorme descente sans freins. le vélo cogne une énorme racine, le vélo s'envole et Louis est projeté dans les airs et atterrit dans les ronces puis, glisse dans une mare. Pleurnichant, il rentre à pied mais c'est là qu'il entend un bruit de moteur et se cache. Louis a sa fierté et ne veut pas qu'on le voit dans cet état. Il se cache et voit des hommes descendre d'un véhicule tout-terrain. Ils commencent à mettre des croix sur les arbres et disent qu'il faut abattre suffisamment d'arbres pour bâtir la route. Louis rentre à toute vitesse chez sa grand-mère et lui raconte l'incident. Mémé n'est pas contente et file chez le maire avec sa vieille voiture. Il lui apprend qu'on va construire une route plus directe pour faciliter l'accès des touristes aux sites préhistoriques. L'abattage va débuter dès le lendemain. Mais aucun arbre n'est coupé. le nouveau garde-champêtre vient prévenir Mémé que les croix des huit milles arbres ont disparu. Louis sait qu'il s'agit de l'oeuvre de sa grand-mère. La nuit suivante, il fait un cauchemar, il se réveille vers trois heures du matin et aperçoit sa grand-mère exerçant ne sorte de cérémonie avec des cendres, elle parle russe… Ça lui fait peur et il ne se rendort plus. le lendemain, c'est un déluge. Il pleut et aucun arbre n'est tronçonné. Par contre, suite à une fuite dans le toit du hangar, Louis découvre une petite valise dans laquelle sont entassées la boîte à outils et les archives de mémé. Il découvre ainsi un marteau et une faucille ainsi que des journaux du 16 mai 1967 qui titre : « Une espionne communiste démasquée à Paris » avec une photo et une légende « La sorcière rouge Elena Kaleshkov ».

J'ai passé un vrai bon moment de (re-)lecture avec ce roman. Je le trouve riche par ses thèmes, par son vocabulaire, par sa fantaisie, par sa poésie et par ses personnages très attachants. Certes, mémé Kalachnikov est une ourse mal léchée avec son entourage à l'exception de son petit-fils mais, elle a aussi un coeur tendre. Est-ce un hasard si elle appelle Louis, Loulou ? Non, je crois qu'elle fait partie de ces personnes qui aiment mais ne le disent pas forcément avec des mots mais avec des gestes d'affection. La beigne sur le crâne est plus un geste affectif qu'une marque de réprobation. Louis ne s'en plaint pas et d'ailleurs, l'auteur en joue comme une sorte de gimmick.
L'écologie traitée dans le livre est vraiment un sujet d'actualité et qui touche les jeunes. le tout agrémenté d'une dose de fantastique, d'humour, d'amour,… ne peut qu'enchanter les enfants.
Certaines références ne vont pas parler aux enfants comme le marteau et la faucille, symboles du communisme, la guerre du Vietnam, Ben Hur, l'art rupestre,… C'est pourquoi, je préconiserais une première lecture par l'enfant seul suivi d'un accompagnement par un adulte pour un complément d'explications. Ce livre est instructif tant pour les enfants que les parents car qui connaît les Magdaléniens ou le pélobate brun ?
Ce livre, même si son vocabulaire est assez développé, se lit facilement et l'histoire se comprend aisément. Pour moi, il est accessible à tous les enfants. Les nombreux dialogues, les chapitres courts, les illustrations rendent la lecture agréable et aisée.
Le fait d'utiliser des gros mots même s'ils ne sont pas toujours compris (cancrelats, gougnafier,…), la liberté de langage de la grand-mère qui choque les parents de Louis sont jouissifs et peuvent avoir un effet cathartique pour certains enfants.
J'ai particulièrement apprécié la façon de raconter cette histoire, je me suis complètement identifiée à ce petit garçon qui ne manque pas d'humour dans sa manière de penser ni de poésie (scie rose). La réflexion de l'enfant est bien distincte de celle de sa grand-mère. Il n'y a pas d'amalgame possible car il ne parle pas de la même manière.
Même si l'histoire peut paraître couler de source, je n'ai pas trouvé cela dérangeant. Car ce roman de jeunesse peut être perçu comme un « conte à la noix » comme dit l'auteur car le final, ils s'embrassent, des larmes coulent et ils veulent se revoir au plus vite ne serait-ce pas la version moderne, revue et corrigée de « ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants » ?
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