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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Des jeunes filles se sont volatilisées. Dénominateurs communs : anorexie sévère et hospitalisation de la dernière chance à la clinique de la Grande-Sauve dans les Alpes.
Après sa traque du monstre énucléa-tueur Caïn (cf. 'A la vue, à la mort'), Eric Lanester repart sur cette affaire bien compliquée, sans corps. Cap sur Chamonix, enquête dans le centre qui accueillait ces adolescentes, et auprès des parents des disparues.

Vu comme ça, le scénario ressemble à celui de dizaines d'autres polars : disparition donc fugue ou enlèvement ? séquestration et/ou meurtre ?
L'équipe de flics est ultra-classique : à quarante-trois ans, Lanester a toujours foiré sa vie amoureuse, sa dernière affaire l'a traumatisé, il était déjà bien amoché par une enfance difficile, il se traîne aussi un frère souffrant de graves troubles du comportement. Il gère tant bien que mal dans son équipe un petit nouveau dont l'estomac se retourne facilement, une nympho-cougar experte en informatique, et aussi un collaborateur dépressif et une collègue susceptible qui s'entendent comme chien et chat. Lanester doit en outre se soumettre à l'autorité d'un drôle de gugusse dont la perfection apparente le fait se sentir minable. Ça fait beaucoup pour ce petit bonhomme fragile qui trouve heureusement une écoute et un soutien précieux auprès de sa psy.
Au-delà de ces clichés, ces personnages et leurs échanges sont présentés de manière subtile et convaincante, avec une bonne dose d'humour, ce qui est bienvenu quand les thématiques abordées sont graves.

Ce n'est pas l'enquête policière qui m'a captivée dans ce roman, même si elle est bien construite et réserve des surprises. L'intrigue est prétexte à évoquer la maladie mentale chez l'adolescent (anorexie, transposable à d'autres troubles), ses répercussions sur les proches - parents, frères et soeurs -, les soins proposés, le sentiment d'impuissance des adultes (soignants et famille) qui essaient de soulager cette souffrance, leur épuisement, leur sentiment de culpabilité...
C'est passionnant, bouleversant et effrayant, a fortiori si l'on a été confronté à ce genre de détresse qui semble sans issue.
Je retiens cette phrase : « Je ne te promets pas la guérison, ni même que tu arrêteras de souffrir un jour, mais je crois que tu peux encore te reconstruire et que ceux qui t'aiment seront là. » (p. 390)
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Inutile d'ajouter une critique: je partage les précédentes.
J'ai lu cet ouvrage sans interruption (à peine un dîner léger ) . L'avantage d'avoir eu une journée libre.
Je ne suis pas une lectrice de policiers, mais là, pas moyen d'échapper à l'emprise des mots.
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De l'enfermement à l'enfer

Lorsque plusieurs adolescentes anorexiques disparaissent et que la gendarmerie locale piétine sur l'enquête, c'est au Commandant Lanester, expert en criminologie analytique, que l'on fait appel. Lui et son équipe de spécialistes débarquent dans les Alpes, à contrecoeur. Sous la pression d'en haut, Lanester devra rapidement établir un profil du coupable, faire avancer l'enquête et résoudre le mystère de ces disparitions qui, sous des dehors de simples fugues, présagent de pire. La tâche paraît compliquée : pas de cadavres, trop de pistes. Sur la sellette, Lanester et son équipe réussiront-ils là où d'autres ont échoué?

Parcourir les allées du Festival du Quai du polar. S'arrêter timidement devant une auteure qu'on ne connaît pas (encore) et qui présente ses romans qu'on ne connaît pas (encore). Taper la causette à leurs sujets, de manière tout à fait sympathique et non sans humour. Repartir sur les recommandations de l'auteure avec ce roman, Cherche jeunes filles à croquer plutôt que A la vue, à la mort (1er opus des aventures du commandant Lanester). Et lire cette dédicace mystérieuse, qui sonne comme un défi : "mais qui CHERCHE des JEUNES FILLES A CROQUER? Devinez! Cherche lectrice avisée capable de décrypter de ce titre l'équivocité!" Vous imaginez bien ce que ce message a provoqué et d'intérêt et d'émoustillement (dans son sens second).^^

Pourtant j'ai laissé passer du temps, plusieurs mois même, avant d'ouvrir le roman. Peut-être même qu'il serait encore sur le bureau, au milieu des autres livres de ma PAL, criant à chaque passage "mange-moi, mange-moi!" (oui je personnifie mes livres, je leur octroie même une âme. Ôô) si Ingrid ne me l'avait proposé pour le challenge LDPA7. Mais je vais vous dire ce n'est pas plus mal, parce que si je l'avais lu dès mon achat, j'aurais donné un autre sens à ce titre et je n'en aurais pas saisi "l'équivocité" suggérée par Françoise Guérin. Alors que là, ça a fait tilt dans ma 'tite tête tout d'suite et je n'avais qu'une hâte en entamant le roman : voir si j'étais sur la bonne piste. Je n'en dirais pas plus mais sachez que je n'ai pu résister à la tentation d'écrire un petit mot à l'auteure quand j'ai été quasi certaine de ne pas m'être fourvoyée... Ah quel pied!

Bon si j'arrêtais de digresser et que je vous parlais un peu de ce roman?

Il s'ouvre sur une séance entre le commandant Lanester et sa psy. On comprend que l'homme n'est pas très bien dans ses baskets et quelque peu en souffrance (ah cette image tenace du flic torturé...). Je crois comprendre que cela a un lien avec l'affaire de A la vue, à la mort. Là, je me dis "aïe" et du coup, j'ai un peu peur que ça me manque de ne pas avoir lu le précédent roman.
Je passe outre cette appréhension et je poursuis ma lecture. Un tantinet dubitative, je suis dans la position attentiste de celle qui se demande si l'enquête va décoller et quand. Et puis, je cesse d'être impatiente, je laisse les choses se mettre en place, se construire comme il se doit. Je comprends que c'est nécessaire parce que rien n'est simple et que je suis dans un polar psychologique qui met en scène une enquête complexe. Comme le commandant Lanester, il faut d'abord aplanir le terrain, remonter le fil de l'histoire, faire l'enquête à l'envers avant d'aller de l'avant. C'est sûr on rage, on voudrait voir les choses se débloquer plus rapidement, un peu comme tous nos enquêteurs d'ailleurs qui en ont assez de piétiner dans l'affaire. En plus, moi j'ai en tête ma petite idée de départ et rien ne vient encore l'étayer alors forcément, je trépigne, j'ai besoin de ce petit truc qui fait que je ne peux plus décrocher. Et il arrive tout à coup, au détour d'une page. Une information qui pourrait passer inaperçue mais qui allume toutes les lumières de mon plafond (j'étais en mode économie d'énergie jusque là, développement durable, sauvegarde de la planète, tout ça, vous comprenez...). Et donc, me voilà ferrée à l'histoire.

Petit à petit, je m'attache à Lanester, ce flic un peu paumé, en proie aux doutes. Je savoure les dialogues, nombreux, source de multiples informations sur les uns, les autres et qui me permettent, en plus d'élaborer ma propre théorie sur les disparitions, de cerner Lanester et ses équipiers. du coup, je me dis que ne pas avoir d'abord lu A la vue, à la mort ne gâche vraiment rien.
L'écriture gagne en puissance. On en apprécie la réflexion qui s'en dégage. La tension est là palpable dans les mots, les affrontements, les actions. On se surprend à souffler pour relâcher la pression. Je savoure donc pleinement mon roman. A l'image de Lanester, je m'attelle à rassembler les éléments, je construis mon puzzle. Je me sens un membre à part entière de son équipe et j'oeuvre à la résolution de cette enquête moi aussi. Quel superbe travail pointu, minutieux fait par l'auteure pour rendre celle-ci crédible, réelle. Rien n'est laissé au hasard. C'est très psychologique et on sent bien toute l'expérience professionnelle de l'auteure (nombreuses sont les cordes à son arc!). Pour qui aime plonger dans la tête des gens, profiler (pour emprunter un terme plus de séries télé policières) c'est un régal. L'enquête n'est pas dénuée de fausses pistes visant à troubler le lecteur dans son propre cheminement. Personne n'est exempt de soupçons... Ah que j'ai pu être ébranlée et mon cerveau malmené. Et quelle jubilation (et satisfaction toute personnelle) que de voir ma perspicacité récompensée à la toute fin. Bref, je finis conquise par ce polar psychologique (aurait-ce été différent si ma théorie eut été foireuse?). Il m'a demandé d'être patiente pour vraiment en goûter toute sa saveur. Belle découverte!
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Voici un très bon polar, très bien mené de bout en bout.

Non seulement le lecteur ne voit rien venir, mais les personnages sont bien campés, et les moins importants s'effacent peu à peu pour laisser place à l'enquête.

Malgré le fait que l'auteure soit elle-même psychologue clinicienne, elle a su me faire entrer dans les méandres de la psychologie de son personnage principal, ainsi que me faire apercevoir les tourments des jeunes filles anorexiques.

Polar non dénué d'humour et de jeux de mots, il se laisse facilement dévoré, sans pour autant faire cauchemarder.

Que demander de plus ? Une suite, bien sûr !

L'image que je retiendrai :

Celle du pays rêvé des jeunes anorexiques. Etrange idée, mais après tout, pourquoi pas....
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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J'ai fini l'année précédente avec des thrillers plus que violents, alors ça fait du bien de commencer celle-ci avec un roman policier où la sauvagerie n'est pas de mise. Nous sommes ici dans un polar psychologique, à l'intrigue complexe, dans le milieu de l'anorexie. L'auteur rend bien compte du quotidien difficile des ados en souffrance et de l'impuissance des familles en détresse. La maladie est abordée avec beaucoup de tact, c'est captivant, poignant et épouvantable à la fois. L'enquête, crédible et bien organisée, est pleine de surprises. On ne s'ennuie pas une seule seconde, et même si on ne retrouve pas une victime toutes les trois pages, la tension est bien là, qui monte, tangible au travers d'échanges, de face à face, d'évènements, au fur et à mesure que les investigations progressent, et j'ai apprécié l'humour bien présent. Les personnages, intéressants avec leurs forces et leurs faiblesses, sont attachants, et je relirai sans nul doute une prochaine enquête du commandant Lanester.
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R.E.V.E.N.I.R. C'est avec ces sept lettres piochées au Scrabble que Françoise Guérin, virtuose du mot compte double, mettait fin à la cécité de son héros Eric Lanester, criminologue parisien des plus en vue. Cinq longues années ont été nécessaires pour que le succès soit digéré et la promesse tenue. 
C'est entre deux séances de cure analytique et dans le moment où il s'interroge sur la pertinence de son engagement dans la police que notre homme est rappelé aux affaires. Une série de disparition de jeunes filles présentées comme anorexiques met les autorités en émoi. Pour un expert en chair suppliciée, pas de quoi se lécher les babines ni saliver à l'idée de renifler une belle scène de crime, car de restes, il n'y a point. On sait combien les profilers sont attachés au détail qui tue mais Eric Lanester a été élevé à la sauce analytique et, à la lecture de rapports de gendarmerie comme aux prélèvements de larmes, de sang ou de bile, il préfère élaborer une anamnèse fondée sur les événements réels ou imaginaires rapportés par les témoins.
L'ennui est qu'une multitude de problèmes viennent parasiter ses investigations. On y trouve pêle-mêle les pesanteurs de l'administration, les lourdeurs de la hiérarchie, les caprices des collaborateurs, les dérives comportementalistes, les secrets de famille, les amours contrariés avec une belle, les démêlés avec un animal de compagnie, les relations d'attirance-répulsion avec un commandant de gendarmerie tout feu tout flamme et, cerise sur le gâteau, le manque à parler avec son analyste.
Comme la plupart des protagonistes de cette histoire, Lanester a la tentation du renoncement. le coeur n'y est pas et une angoisse s'est fixée au creux de son ventre. Il se sent vaciller, évite de mettre les mains à la pâte, laisse ses subordonnés cuisiner les témoins et la gendarmerie avaler des couleuvres. Sa mission part dans tous les sens, un rien lui donne la nausée et tout bien pesé, il se laisserait volontiers fondre dans l'anonymat, voire se liquéfier comme ces jeunes filles anorexiques, avec la tête en pagaille et plus de corps.
On l'aura compris, il ne s'agit pas d'un "polar psychologique", mais tout à la fois d'une lecture policière d'un drame humain, d'une chronique sur les institutions psychiatriques et d'un abrégé de l'expérience analytique. L'appétit perdu de Lanester nous rappelle qu'un corps, ça parle et qu'il est vain de vouloir le soustraire au regard de l'autre. Reste à savoir, et c'est la question qu'implicitement Françoise Guérin nous pose,  jusqu'à quel point nous sommes disposés à nous laisser croquer sans mot dire et jusqu'à quel état de dénuement nous pouvons aller dans notre quête d'amour sans risquer de disparaître à jamais ?
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Cette maladie, l'anorexie, est terrifiante.
Et le sort réservé à ces jeunes malades dans la prestigieuse clinique l'est aussi.
Suspense garanti !
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La couverture et le titre m'ont d'emblée attirés et bien je ne regrette pas du tout cette lecture qui fut un pur moment de plaisir comme un lecteur de polar aime en avoir !

Françoise GUERIN nous raconte de l'intérieur l'enquête menée par le commandant Eric Lanester, profileur et son équipe de choc en Haute -Savoie à la demande de son supérieur hiérarchique sur la disparition mystérieuse de plusieurs jeunes filles en renfort de la gendarmerie locale dont le commandant Vincent Pierrefeu ne manque pas de charisme.

Ils découvrent rapidement que toutes les disparues sont des jeunes adolescentes souffrant d'anorexie mentale ayant été hospitalisées dans la même clinique privée... peu enthousiaste à l'idée de profiler un hypothétique tueur en série, Eric Lanester tente de reprendre à zéro cette enquête dont quelques étapes paraissent avoir été bâclées par ses confrères gendarmes jusqu'à ce que la découverte d'un cadavre et la disparition d'une autre jeune fille le contraignent à déployer toutes ses facultés en matière d'investigation et d'exploiter au mieux les compétences des membres de son équipe qui ne sont pas sans rappeler les équipes de quelques série TV en vogue ;)

Je salue le talent de l'auteure qui allie humour et tragique avec brio. Quelle intelligence d'écriture, j'ai été happée dés les premières pages pour ne plus pouvoir le lâcher avant la fin. Histoire crédibles, force des personnages tant principaux que secondaires, beaucoup de dialogues enlevés et un fond structuré, emprunt d'une grande pudeur à l'égard de la pathologie évoquée : celle de l'anorexie et de ses affres très méconnue du grand public.

Un pur coup de coeur pour ce livre et j'espère une suite des enquêtes de Lanester. En attendant je vais lire le premier opus ;)


Lien : http://edea75.canalblog.com/..
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La plupart d'entre nous connaissons l'adorable et douée François Guérin, nouvelliste de talent, romancière à succès, et son site "mot compte double" sur lequel plusieurs d'entre nous avons eu l'honneur d'être mis en valeur.
Aujourd'hui, j'ai envie de vous conseiller de lire son polar "cherche jeune fille à croquer", issu de sa série consacrée au commandant Lanester (série adaptée à la télé, avec Richard Berry dans le rôle titre). Ce polar est addictif ! de très courts chapitres, rythmés, dont certains sont consacrés à l'enquête et d'autres au personnage principal et à ses tourments. L'action se déroule en Haute Savoie et à Paris. le finesse de l'analyse psychologique contribue aussi à rendre ce roman passionnant.
On pénètre l'univers d'une clinique privée pour jeunes filles anorexiques, on se heurte aux parents des gamines, à la difficulté que rencontre l'équipe de Lanester (profileur) avec les gendarmes de Haute Savoie... le milieu de l'art n'est jamais loin on plus. Bref, c'est riche, bien monté, intriguant. Je vous préviens quand même : on n'en sort pas indemne.
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