Femme peinte femme feinte
« il y a une femme là-dessous »
chair pétrie chair peinture sang et lait
elle est nue dans son rouge de douleur et d'attente
sourire retenu là on la couvre de lumière
elle grandit de douceur de questions
bordée de rêves ouverte de réalité
elle a des yeux pour voir et chanter lèvres closes
quand sa poitrine explose de grenade très mûre
elle rit et jette masque et bonnet le soleil à rebours
elle s'enfouit dans sa nuit dans ses draps
touchée murmures et cris de plaisir
se couvre de jus de couleurs et de sève
sous la peinture épaisse seul un
pied vrai ouvre la marche sans un doute.
S’approcher jusqu’à perdre souffle
d’une matière vibratoire
la couleur est le cœur la trachée
là où respirer sous la touche du pinceau
affirme la volonté du toucher main tenue
la vie sous la couleur
entre les couches du collage
si près pour être aveugle
à la danse du Printemps voilée de lumière
nue d’être fleur présente à l’éclat du jour
apparaître naître
la femme lointaine révélée
au miroir fascinant de l’autre
si tu touches l’eau elle se referme
tu ne connais les fonds que pour t’y
perdre
et tu ne touches que la distance de l’autre.