Ce silence
parce qu'il couvre la page
je le comble de mots
de froissements de questions
je l'interroge encore
jusqu'aux veines résignées
je parle lèvres closes
ce qui ne peut se dire
de la bouche perdue
entre l'air et le souffle
ce langage qui m'habite
relève mes paupières
trouble mes mains
et dans la foule je cherche l'autre
qui dégagera les mots de la langue
J'ai ouvert la fenêtre
ils sont entrés
les hortensias les fuchsias les roses trémières
bruissant de pétales de pollen d'histoires vertes
et d'abeilles
ce fut le tour des pommiers
de l'érable et des pins
mais les lauriers qui limitent le jardin
n'ont pas voulu entrer
si nous entrons c'est le village entier
avec l'église le cimetière la mairie
et même les marais avec hérons et cigognes
et puis la mer...
la fenêtre n'en pourrait plus de tant de paysages
(" Naviguer dans les marges")
Le vent qui soulève ma page
a chassé mes oiseaux, mes étoiles
et les pétales de camélia
qui ensanglantent la mare.
Le vent bouscule mes silences
et la pluie resserre ses anneaux.
J'entends ces pleurs
et ces aveux qui n'ont pas été faits.
Les portes claquent.Le froid m'écaille.
On attend la parole d'un frère, d'un ami.
On attend l'éclatement des jonquilles.
On se rassure d'un peu de gris plus clair à l'Est.
Laisse venir les mots
pour ouvrir le secret
sous leur coque sensible
j'entrevois des vertiges
et des poussières dorées
je vois des ombres sous les vagues
et des sanctuaires marins
des trésors endormis sous le sable
parmi les mots pour dire
c'est à ceux pour aimer
que je donne mémoire.
Je ne l'ai jamais vu mais
ses galops à travers le ciel
sèment des rêves et des poèmes
chaque nuit il hennit à la lune
dans son carré d'étoiles.
( indice: P....e)
Le rouge-gorge est mon ami
il connaît mes portes mes fenêtres
sans y être invité il entre
un bout de ciel entre les pattes
c'est mon cadeau du jour
il pose son rouge sur mes lèvres
et me confie un secret
un avant-goût du souvenir
mais il me gronde en partant
de mal surveiller le chat du voisin
Année nouvelle
donne-moi les oiseaux
qui possèdent les mots
doux et tendres
les mots du coeur
du grand large
et de l'évasion.
Année nouvelle
donne-moi les fruits d'or
dont chaque graine
égrène les notes
qui chantent la douceur
d'aimer en arpège
jusqu'aux montagnes bleues
derrière l'horizon.
Ces mots de douceur et de lumière pour vous souhaiter à tous une excellente année 2018 ! Santé et joie pour vous et vos proches !
Un petit rien
qui frissonne dans les feuillages
qui se glisse entre les branches
Un petit rien
qui se tait quand vient le soir
qui écrit son nom avec le suc des fleurs
Un petit rien
qui se couche au pied de l'arc-en-ciel
qui boit avec la source
qui passe avec l'oiseau
Un petit rien
qui devient poème
celle qui a reçu l’annonce ne parle plus
traverse le mystère avec la lumière
elle prépare ses portraits
sa pose de femme assise
en représentation du geste de maternité
avec enfant simulacre sur les genoux
ses bras presque ouverts
pourraient lâcher
laisser tomber…
Je t'offre un soleil
dans mes mains nues
quelques touches de brume
un dé de pluie
et la ligne bleue des collines
sans guirlande
sans papier cadeau
je t'offre un monde
avec mon coeur