AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Républicains (8)

(...) la vanité, cette poupée mécanique qui rend idiots les plus intelligents, ridicules les plus talentueux, et résume à Paris toutes les passions.
Commenter  J’apprécie          70
"Ecoute, je vais te dire un truc dont je suis convaincu : même si je me trompe, même si ce n'est pas pour demain, ce changement arrivera après-demain ou encore plus tard mais il arrivera. Regarde autour de toi, tout craque de partout, notre modèle est obsolète et l'aspiration à davantage de démocratie directe est en marche, on ne l'arrêtera plus, le divorce entre le monde politicien et la société civile est consommé, le roi est archi nu, ce qui suffit à juger complètement déphasé le bal hors-sol des prétendants à l'Elysée qui feraient bien de revoir de fond en comble leurs logiciels antiques. Tu te rends compte, trente candidats il y a six mois ! Et pour quoi ? Faire un 20 heures, peser dans l'appareil, obtenir un portefeuille dans le futur gouvernement, et toutes ses prétentions risibles sans la queue d'une idée neuve !".
Commenter  J’apprécie          30
Il y avait d'abord l'immense rectangle du jardin des Tuileries, dont ils ne distinguaient plus ni les allées ni les bosquets, seulement l'étendue sablonneuse à travers les branches dénudées des marronniers, toute sa canopée disparue sous la herse du général Hiver. Demeuraient seuls perceptibles ses vastes contours, délimités par le fleuve invisible, et l'harmonieuse enfilade d'arcades parallèle à la terrasse des Feuillants d'où Fronsac et la fille en noir apercevaient simultanément la masse sombre du musée d'Orsay, l'or bruni du dôme des Invalides dialoguant avec celui du pyramidion couronnant l'obélisque de Louxor et, plus à l'ouest, comme dans l'arrière-plan d'un tableau, les scintillements argentés de la tour Eiffel.
De ce somptueux paysage urbain qui déployait dans ses axes et ses perspectives une théorie de vestiges monarchiques et révolutionnaires, de ce panorama désormais immuable dans lequel surnageaient, pour qui savait les lire, tant d'événements, tant de signes et de symboles, tant de destructions et de reconstructions sorties du tumulte de l'Histoire, se dégageait pourtant une harmonie, une unité, qui est comme la poésie de l'ordre. Accolée à ce qu'il y a de plus français dans Paris, cette concordance résumait bien le génie national, mélange de principes et d'idées claires culminant dans la mathématique incisive de ses constitutions comme de ses grands livres souverains qui, à l'instar de ceux de Laclos et Stendhal, n'ont rien de bourgeois.
Ce plaisir des yeux conducteur d'un plaisir de tête les plongeait dans une rêverie dont toute la douceur était d'être flottante. Fermées à cette heure, les laides échoppes à camelote de souvenirs avaient de nouveau laissé place à la pureté des lignes architecturales sur lesquelles leurs regards erraient. Un charme aristocratique enveloppait ce décor tandis qu'ils croisaient, le long du sol en pierre dure de cette rue percée sous le premier Empire qui portait le nom d'une victoire napoléonienne, une plaque signalant un ancien logis de Vauban, une rue du 29 juillet rappelant la révolution de 1830, et d'autres traces qui ne disaient plus rien aux français mordus d'amnésie.
Commenter  J’apprécie          20
Quand on écrit bien, on a contre soi deux ennemis : le public, parce que le style le contraint à penser, l’oblige à un effort, et les gens de pouvoir parce qu’ils sentent en vous une force qui rivalise avec la leur. Or ton style, qui découlait de ton tempérament, était ton unique force, pensais-tu. Personne ne te l’avait jamais contesté, pas même ceux qui te détestaient. Et la force, dixit Napoléon, parce qu’elle est dépourvue d’erreur comme d’illusion, c’est le vrai mis à nu. Ces pensées galvanisantes t’avaient calmée.
Commenter  J’apprécie          20
« Le pouvoir réside là où les hommes s’imaginent qu’il doit résider : c’est un leurre, une ombre sur le mur… Et un très petit homme projette quelquefois une très grande ombre. »

Varys dit « L’Araignée »
Commenter  J’apprécie          20
Longtemps, mon existence a été si romanesque que j’ai préféré la vivre au lieu de l’écrire.
Commenter  J’apprécie          10
Mieux valait descendre de tes grands chevaux et en rire. Cet homme qui n’est ni ton égal ni ton rival te jalouse peut-être comme tous ceux de son acabit, finis-tu par te dire pour te rassurer, en détaillant l’irréprochable Guillaume qui, de son col italien immaculé rehaussant son moelleux costume prince-de-galles à la pointe de ses richelieus noirs à bouts fleuris, n’avait jamais risqué ni faux pas ni faux pli.
Commenter  J’apprécie          00
Avoir fait les grandes écoles, les mariages attendus, entretenu leurs réseaux et cumulé les meilleurs jobs ne leur suffisait pas. Il fallait montrer qu’ils pouvaient aussi écrire.
Et surtout publier.
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (85) Voir plus




    {* *}