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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Emile Guillaumin , agriculteur, au début du vingtième siècle, raconte dans la vie d'un simple, la vie de "Tiennon", de son enfance à sa mort. Cette vie, il ne l'a pas inventé, c'est la vie de son vieux voisin, bavard, qui lui a raconté, petit à petit, à l'aide de multiples anecdotes, son destin de jeune fils de paysan né en 1823.
En filigrane, se dessine,la vie paysanne de l'époque, le labeur, les fêtes, la politique ( le nouveau droit de vote, les républicains contre les conservateurs),l'église, la maladie,les relations au sein de la famille ainsi qu'avec les régisseurs et les grands propriétaires.
Formidable document historique, très agréable à lire.
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La vie d'un simple, c'est celle d'Etienne Bertin dit Tiennon, merveilleusement racontée par son voisin Emile Guillaumin, dont j'ai beaucoup aimé le style un peu suranné.
On le suit, ainsi que sa famille, à tous les stades de sa vie, de sa naissance à son décès.
Une lecture à la fois passionnante et édifiante (j'ai mis en citations plusieurs remarques frappées au coin du bon sens...).
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C'est à reculons que j'ai commencé ce livre... car n'ayant plus rien à lire, j'ai pioché dans le tas de vieux bouquins refilés par ma grand-mère, et voyant celui-ci, j'ai voulu faire un acte régional (ou plutôt, départemental!!!!)
Emile Guillaumin est ici gravé sur le fronton des collèges ou sur des plaques de rue ; je découvre que c'est un auteur, un vrai!!!! et que le plaisir qui a découlé de ma lecture tient à plusieurs choses :
- d'abord c'est bien écrit : le livre conte la vie simple (!!!) d'un paysan du coin, de son plus jeune âge jusqu'à l'aube de sa mort, dans cette fin de 19ème. Etienne Bertin, dit Tiennon, est paysan ; on parcourt avec lui la rude vie d'un campagnard exploité, n'ayant que le travail en ligne de mire, et s'en contentant, même, y trouvant de la satisfaction.
- ensuite c'est un réel plaisir de se "rapprocher" ainsi de nos racines : le travail de la terre, l'entraide générationnelle, le passage des saisons, le sens de l'honneur, l'amour pour ses enfants... Une vie simple mais loin d'être creuse ; riche de générosités et de préceptes évidents, salutaires et surtout, humains. Une belle leçon de vie!
- et puis quel plaisir de lire ces lieux dans lesquels je vis : Ygrande, St Aubin, Bourbon, St Sornin, Souvigny, mon territoire actuel, des forêts dans lesquelles je marche, des rues que je parcours... un autre temps, une autre époque, les lieux se télescopent, on me donne à voir l'envers du décor... c'est beau!

Alors aujourd'hui je comprends (enfin!) tous ces gens adeptes de littérature régionale comme on dit ;-) Et je suis ravie d'avoir fait la connaissance de cet Emile Guillaumin dont je ne savais que le nom, et dont je ne devinais pas l'âme...
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Si vous ne fréquentez que les librairies où même les médiathèques à jour des dernières nouveautés, vous ne tomberez jamais sur le genre de livre dont je vais vous parler aujourd'hui. Ce roman ne peut se trouver que par hasard, en flânant le long des quais de la Seine ou s'alignent les bouquinistes ou encore à l'occasion d'un vide-grenier en fouillant au fond d'une caisse où s'entremêlent des calendriers des années 1900, quelques cartes postales en noir et blanc et trois ou quatre livres aux couvertures insolées. Même si on l'espère, on ne s'attend pas à trouver ici un chef-d'oeuvre tel que "La vie d'un simple" d'Emile Guillaumin (1873-1951).


 Publié en 1903, en lice pour le prix Goncourt 1904, qui sera finalement décerné à Léon Frappié pour son roman "La maternelle", "La vie d'un simple" a parcouru tout le XXe siècle en conservant jusqu'à aujourd'hui toute sa fraîcheur et son intérêt historique et littéraire.


 Paysan le jour et écrivain la nuit, Emile Guillaumin nous raconte la vie de "Tiennon" l'un de ses amis agriculteurs. C'est à une véritable traversée du siècle à laquelle l'auteur nous invite. Une histoire racontée par le biais des petits et grands évènement d'une famille de paysans enracinés depuis plusieurs générations dans le bourbonnais. On y perçoit l'écho des faits marquants de l'époque, les changements politiques de 1830, la révolution de 1848, les guerres de 1870, le siège de Paris, le développement du chemin de fer et de l'automobile. Ainsi s'écoule une vie dans toute sa banalité et sa singularité où s'égrènent pêle-mêle les plaisirs et les douleurs, les mariages, les naissances, la maladie, les mauvaises récoltes, les querelles familiales, la vieillesse et la mort. Le tableau est plutôt sombre mais se veut le reflet d'une époque.

L'essentiel du récit est concentré sur la vie de tous les jours du héros de l'histoire "Tiennon". Chargé par son père dès l'âge de huit ans de garder les cochons, il s'emploiera ensuite à tous les travaux de la ferme et deviendra métayer. Ce livre est touchant par son authenticité, on ressent avec acuité toutes les misères et les petites joies des hommes de la terre à cette époque. Ils subissaient le joug de l'autorité des propriétaires, les "maîtres" archétypes de l'injustice, exploiteurs sans scrupules. Les métayers étaient accablés par l'impôt colonique, les corvées et devait subir seul les conséquences des intempéries. Lorsqu'ils parvenaient à mettre quelques sous de côté, leur faible instruction faisait d'eux la proie privilégié des escrocs en tout genre. Tiennon perdra en trois mois les quatre mille francs que sa vie de travail lui avait permis d'épargner. Ce livre est non seulement un livre du terroir, de sociologie et d'histoire, mais aussi un livre sur la vieillesse et le temps qui passe. C'est aussi un livre de sagesse, car Tiennon n'est pas un révolté, il est l'opposé d'un Jacquou le Croquant, il subit son sort avec humilité et se bat avec courage et honnêteté malgré l'adversité et les injustices subies. Une partie de la philosophie de l'auteur nous est livrée page 258 ". le vrai devoir de chacun me semble tenir dans cette ligne de conduite toute simple : bien travailler, se comporter honnêtement, ne chagriner personne, s'efforcer de rendre service quand on le peut, en particulier à ceux qui sont dans la misère et dans la peine...En s'y conformant à peu près je ne puis croire qu'on ait quelque chose à craindre ni là, ni ailleurs".


 En matière de politique, son raisonnement ne manque pas de modernité, même si ces lignes ont été écrites en 1901, elles résonnent très juste encore aujourd'hui : "C'est toujours la même histoire. Les opposants, aussi longtemps qu'ils n'ont pas la responsabilité au pouvoir, se disent capables de faire monts et merveilles, après quoi ils s'empressent d'imiter les autres. Que les socialistes arrivent en majorité, vous verrez le peu qu'ils réaliseront de leur programme. Alors surviendront de plus avancés qu'eux qui chercheront à les dégommer, c'est dans l'ordre. La politique, pure foutaise au fond !".


 Un livre émouvant et éclairant sur la condition paysanne d'hier et d'aujourd'hui encore. Il est l'oeuvre d'un authentique écrivain qui se distingue dans l'histoire de la littérature par sa double identité de paysan et d'homme de lettres, il a toute sa vie mené de front ces deux activités. Emile Guillemin a quitté l'école à l'âge de 13 ans après seulement cinq ans d'études dans l'école primaire de son village. L'écriture est belle et au service d'une véritable leçon d'histoire et de vie, ce livre aurait cent fois mérité d'obtenir le prix Goncourt. Peut-être a t-on préféré à l'époque un écrivain plus conventionnel et plus admissible par la bourgeoisie.

En rangeant ce livre dans ma bibliothèque je m'aperçois qu'il s'insère exactement entre Gorki et Louis Guilloux, deux ėcrivains issus du peuple, une place de choix.

"La vie d'un simple", Emile Guillaumin, édition de poche 1972.

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Un grand merci à l'auteur d'avoir recueilli le témoignage d'un paysan né en pays Bourbon au début du XIXème siècle,et d'en avoir fait une simple histoire dans l'Histoire. On suit Etienne Bertin, dit « Tiennon », tout au long de sa vie. Avec des mots simples, l'auteur fait de ce livre une presque référence aux temps qu'on vécut nos grands-parents. On entend souvent l'expression « comme au bon vieux temps » et je ne crois pas qu'il était aussi bon que ça. Une vie de labeur, sans éducation devait être très dure et le livre transmet bien ce sentiment. Mais pour les gens qui ne connaissaient rien d'autre, c'était normal.
J'ai aimé cette histoire qui nous rattache au monde d'avant et qui fait nous souvenir d'où l'on vient.
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un très beau témoignage social (et qui dit document social dit naturalisme, mais l'est-il ?) sur la vie des métayers, si inféodés à leurs maîtres, du 19ème siècle. Un beau roman qui nous fait passer pour des décadents.
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Ce livre restera profondément ancré dans ma mémoire. J'ai été réellement bousculée par cette description de la vie paysanne au XIXème siècle, au tournant de toutes les révolutions. Les mots sont simples et clairs, j'avais du mal à lâcher le livre. Une vraie leçon d'humilité, qui rappelle que le seul travail essentiel d'une vie c'est celui qui permet de nourrir et de se nourrir. le reste n'est qu'illusion de bonheur. Que dirait Tiennon d'aujourd'hui ? Il serait abasourdi et se retirerait sagement à l'abri des tentations.
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Bon, autant le dire de suite pour éviter les déceptions : d'un point de vue narratif, c'est moyen. Il ne faut pas lire ça en s'attendant à un roman avec intrigue, on est à l'opposé complet du polar.
En revanche, d'un point de vue ethnologique, c'est extrêmement riche. Ça plonge le lecteur dans la France profonde au cours du dix-neuvième siècle, et décrit dans le moindre détail comment vivaient les métayers et leurs familles. Travail, moeurs, vie de famille, amitiés, amours, politique, cuisine, rythmes de vie, pratiques agricoles : le narrateur raconte en détail sa vie, de l'aube du dix-neuvième siècle à son crépuscule. Chacun des cinquante-huit chapitres aborde une tranche de vie, autour d'un thème ou d'une anecdote. Ça se prête assez bien à une lecture épisodique, pour "grignoter" un passage par-ci par-là entre deux autres bouquins ou d'autres activités.
J'ai trouvé ça particulièrement intéressant au sujet des rapports de classe, entre métayers, gérants de propriétés, propriétaires, bourgeois, artisans, commerçants, etc. C'est à la fois triste de constater que les gens aient pu considérer ainsi leurs semblables du "bas de l'échelle" (ceux-là même sans lesquels ils n'auraient rien à se mettre sous la dent…), et désolant de se dire que les choses ont si peu évolué en près de deux siècles (les milieux sociaux actuels restant relativement hermétiques les uns avec les autres, même si leurs contours ont changé depuis).
Lien : https://toccacieli.wordpress..
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Emile Guillaumin convoque, dans ce court roman, les souvenirs de paysans du XIXème siècle.

De son écriture agréable et réaliste, on suit la vie de la famille Bertin dans les fermes de l'Allier où ils travailleront. C'est un document remarquable sur l'évolution du métier avec le chaulage, la mécanisation et finalement l'arrivée du chemin de fer.

Le récit, outre la rudesse de la vie des paysans, de la vie rurale ordinaire d'alors, aborde aussi l'exploitation par les propriétaires des fermiers et métayers et le début de constitution de fédération professionnelle.
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Superbe épopée écrite par l'écrivain paysan bourbonnais Emile Guillaumin. A lire absolument.
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