« Pas en deçà,
Pas au-delà,
Ici non plus. »
Ce serait la devise
Aujourd'hui de la ville.
Qui pourrait devenir :
C'est ici même.
p.71
Quand il pleut sur la ville
On peut penser que tombent
Les éclats du miroir
Que la ville s'invente.
p.54
Il ne voulait plus, cet homme
Du silence.
Il avait trop de bruits
Dans les rues de son sang
Pour être seul, au creux d'un vide,
A les attendre et les entendre.
Il fallait qu'il y ait
Dialogue entre ses cris
Que son corps étouffait
Et les bruits de la ville.
(p. 146)
Lisons les façades, Voyons les fenêtres / Les fins de mois, les comptes en banque, Les sous-vêtements, les enterrements, / Les mains, les regards, Les rentrées le soir./ Voyons la ville, S’auréoler d’usure. / Coagulée, la ville, Coagulante aussi : Coagulée, coagulante. / À tel point que le mot, Même d’hémoglobine, Me fait penser à toi.
Il est des lieux
Où nous mettons tant de silence,
Qu’il est possible d’en trouver,
Même dans la ville,
Pour notre usage.
Encore des murs,
Encore des toits.
Tout est fermé
Autant que nous
Qui regardons
Pour qu’on nous ouvre.
J'écris sur toi
Comme j'écris toujours :
Pour posséder.
(p. 60)
Et dans la ville
Quelque chose a peur
Qu'ils cessent de jouer
A des jeux inutiles
Et s'ouvrent ce chemin
Qui la traversera,
Qui la révélera.
(p. 120)
Taupinière, la ville,
Surtout vers le soir.
Vers le soir aussi :
Tribu de bruyère en exaltation.
Au soleil couchant,
Bruyère au soleil.
(p. 43)
Certains jours,
Il y a sur la ville
Des oriflammes de sourire
Qui seraient là pour annoncer
De plus beaux jours.
(p. 62)