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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le Sertao est un territoire d'une rudesse sans nom. Il y fait chaud, et humide, et la terre n'appartient qu'aux grands propriétaires terriens qui, pour se défendre, engagent des mercenaires redoutables, les jagunços, qui se louent au plus offrant. La nature, comme dans toute la littérature sud-américaine, y occupe une place à part entière, devenant un personnage dans lequel les hommes se fondent, qu'ils bénissent autant qu'ils la damnent.
Long monologue, sans chapitres et presque sans dialogues, Diadorim est un effort de lecture, une longue traversée de mots et de sensations qui laisse sur la peau et dans l'âme une étrange torpeur. le lecteur y suit le parcours de Riobaldo, devenu un fazendeiro riche mais vieux. Il narre ses années de jeunesse où il fut un jagunço, où il poursuivit avec les siens le vil Hermogenes, assassin du charismatique Joca Ramiro. Au-delà de cette histoire d'hommes, où l'honneur et la violence sont des fondements essentiels de la vie en communauté, il y a la relation étrange qu'entretient Riobaldo avec Reinaldo, surnommé Diadorim (qui donne son nom au roman en français, tandis qu'en portugais, il s'intitule Grande Veredas : Sertao, célébrant davantage la nature que l'homme), relation qui oscille entre l'amitié et l'amour, mais ce sentiment est refoulé par Riobaldo. Il y a, enfin, une aura spirituelle qui entoure le récit, entretenue par le père Quelémém et le diable en personne, que Riobaldo attend toute une nuit à la croisée des chemins.
Diadorim est d'une puissance peu commune dans la littérature mondiale. Sa densité et sa richesse lexicale en font une épreuve pour le lecteur, qui en ressortira pourtant grandi. Un roman-monstre qui accable autant qu'il réjouit, et qui donne à voir de ce Brésil naissant du début du XXème siècle, à travers les fleuves puissants et des personnages aussi nombreux que différents.
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Il faut le lire! Picaresque et moderne donc intemporel ... Cervantes et Céline réunis...une vraie épopée, passionnée et sanglante...une histoire d'homme aussi dans son rapport aux autres et à cette nature indomptable.
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Livre fleuve où  João Guimarães Rosa  nous met dans la peau d'un Juganço - un genre d'homme de main brésiliens . Il raconte à la première personne l'histoire de Reinaldo, de sa participation à la guerre des bandes
dans le sertao, de sa rencontre avec Diadorim et de sa relation ambigûe avec lui. Il nous parle aussi de sa relation avec le démon dont on ne sait si elle est rêvée ou réelle.

L'auteur, maître dans l'art de digression, nous emporte dans une aventure pleine de rebondissements. Un régal.
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Grand livre d'aventure, dans la lignée de « Don Quichotte » nous dit la postface, rien que ça. Retrouvez-vous plongé dans le monde des Jagunços du Sertao, ces bandes armées qui sévissaient dans le Brésil de la fin du 19ème siècle. La guerre pour la liberté et plus exactement la liberté de jouir d'une terre – ce Sertao, riche et sauvage contrée qui rappelle le Far West américain.

Diadorim, c'est aussi des histoires de grands Hommes. Et au premier chef, Ze Bebelo et Joca Ramiro, de grands chefs de guerre aux valeurs morales exemplaires qui mènent leurs hommes pour faire campagne et sur qui tous les yeux et les coeurs se tournent.
Mais attention, ceci n'est pas un roman de guerre, vous ne trouverez pas de violence brute. On est dans le roman-tisme. Ici on parle d'aventure, de vie au grand air, d'amour fraternel entre Jagunços, du vrai amour aussi, « mal déguisé en amitié » (entre Riobaldo et Diadorim) pour reprendre le texte. Et puis le romantisme ne va pas sans trahison, vengeance, remords, tout un enchevêtrement de sentiments partagés à travers le récit de Riobaldo (narrateur et protagoniste principal).

A travers toutes ses aventures, Riobaldo partage aussi avec le lecteur ses réflexions sur la vie dans le Sertao, ses convictions, ses doutes, ses cas de conscience aussi qui l'amènent parfois à remettre en question la vie qu'il mène, les choix qu'il a fait. Au point que Riobaldo essaie de comprendre si tout ça n'est pas le jeu de Satan, jouant avec nous, pauvres ères sur cette Terre au goût parfois de Paradis, tantôt d'Enfer.
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Si vous êtes amateur de Lucky Luke il faut absolument lire ce roman d'aventure. L'intrigue se passé dans le 'far ouest' de Brésil. Il y a un peu de tout: du sexe, des batailles à main armé, des longues promenades à cheval et une discussion à ne pas finir sur le bien et le mal. Avec quelques réserves c'est une excellente lecture pour le chalet.
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