LUI : Il m'a été impossible de vous parler bas une seconde !... Les yeux... toujours les yeux... nous ne nous parlons qu'avec les yeux depuis trois semaines !... Ça fait des conversations extrêmement limitées...
Acte I.
LA FEMME : Veux-tu que nous nous fassions une petite promesse mutuelle ? [...]
LE MARI : Quelle promesse ?
LA FEMME : Celle-ci : Tu ne mettras jamais en doute ma parole et je ne mettrai jamais ta parole en doute. Hein ? Qu'en pense-tu ?
LE MARI : Mais... je pense que c'est très bien.
LA FEMME : Alors c'est promis ?
LE MARI : C'est promis.
LA FEMME : À condition, bien entendu, de ne pas dépasser la limite de la vraisemblance...
LE MARI : Évidemment.
LA FEMME : Je crois que la vie n'est possible à deux...
LE MARI : ... que sous le régime d'une confiance absolue et réciproque.
LA FEMME : ... Puisqu'on ne peut rien empêcher, et que ce qui doit arriver arrive.
LE MARI : C'est vrai. Mais... je ne te savais pas aussi fataliste.
LA FEMME : Mais moi non plus, figure-toi.
Acte I.
LE MARI : Il n'a rien à faire dans la vie...
LA FEMME : Il est tout de même avocat.
LE MARI : Avocat ! Penses-tu ?
LA FEMME : Il m'a dit qu'il était attaché au barreau de Paris.
LE MARI : Attaché ? Pas solidement.
Acte I.
ELLE : Je t'ai obligé à commettre un mensonge sans que tu en sois coupable. Tu as dit : " À tout à l'heure... "Et tout à l'heure tu ne me reverras pas !...
Désormais, chaque soir en m'endormant, je répéterai tout bas ces mots : " À tout à l'heure, mon amour... "
Je veux conserver dans mon oreille le son de ta voix quand tu disais ces mots... Je veux conserver cette illusion, mon amour, que " tout à l'heure " je te reverrai...
Acte IV.
ELLE : Mon amant chéri,
Tout à l'heure, quand tu rentreras... je serai partie... pour toujours... Hélas ! Il le faut !...
Nous avions fait un rêve !... Oui, vivre ensemble toute la vie... c'eût été beau... C'était trop beau !...
Acte IV.
LUI : Est-ce que par hasard et par bonheur, vous auriez en province, pas trop loin de Paris, un parent ou quelque chose d'approchant ?
LE MARI : Oui.
LUI : Qu'est-ce que vous avez ?
LE MARI : J'ai une vieille tante à Orléans.
LUI : Admirable !
LE MARI : Vous ne diriez pas " admirable ", si vous voyiez la gueule qu'elle a !
Acte III.
LA FEMME : Ah ! Tu crains que ma présence...
LE MARI : Non, mais je crains que tu ne t'amuses pas beaucoup.
LA FEMME : Oui. tandis que, seule à la maison, je risque de me tordre toute la soirée.
Acte I.
LA FEMME : Il est brun ?
LE MARI : Oh !... Plus que brun... c'en est même...
LA FEMME : Gênant.
LE MARI : Non... pas gênant... ça ne peut pas me gêner qu'il soit brun, ce garçon, si ça l'amuse.
Acte I.
{N. B. : Je vous laisse apprécier le caractère de cette citation !...}
LUI : Ah ! Oui, elles sont assommantes. C'est même inouï qu'on puisse adorer les femmes comme je les adore... et les trouver assommantes à ce point-là. Car je les adore, et c'est, du reste, ce qui me donne le droit de dire qu'elles sont assommantes. Être marié !... Ça, ça doit être terrible. Je me suis toujours demandé ce qu'on pouvait bien faire avec une femme en dehors de l'amour.
Acte II.
LUI : J'ai horreur d'interrompre une dispute... c'est vrai, ça peut empêcher les choses de s'envenimer...
Acte I.