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EAN : 9782266075886
190 pages
Pocket (30/11/-1)
3.39/5   18 notes
Résumé :
Quelques réflexions de l'auteur:

Il ne m'a jamais été possible de me raconter à moi-même un sujet d'une pièce pour la raison toute simple que je n'ai aucune des qualités qui font qu'un écrivain est un romancier. Les pièces, les films, cela ne se raconte pas, cela ne s'écrit pas. Je m'explique. Une pièce est un ouvrage littéraire composé de répliques dites par des personnages, et elles sont dictées à l'auteur par des personnages. Nous ne devons pas les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Je ne cesse de penser que je ne pense plus à vous!" Sacha Guitry, pour une de ses 5 épouses, ou l'une de ses maîtresses ?
"J'aime trop les femmes des autres, pour me marier."


Les personnages de la pièce:
Carl, un acteur américain, Claudine une journaliste, Paulette une actrice et Philippe, son "fiancé"...


Philippe, l'homme blessé et cocu, avec humour et élégance, était interprété par Sacha Guitry.
Paulette, l'épouse volage le quitte pour un acteur qui fait penser à Pierre Fresnay...
(Qui lui vola Yvonne Printemps, la 2eme épouse de Sacha Guitry...)


Sacha Guitry, dans "Quadrille", se confesse et... règle ses comptes. Quadrille, c'est une arabesque, des entrechats et une valse à deux temps/ hésitation, un festival de mots d'esprit:
( On accusait Sacha Guitry de mysogynie ...)


- "Et vous vous habillez à merveille, Claudine"
- Mon Dieu, Philippe faisant des compliments à une femme. Je suis l'amie de Paulette, votre fiancée...


- Je préfére être fidèle !
( Sacha entretenait des maîtresses, au grand dam d'Yvonne Printemps!)
- "Quand une femme ( Yvonne Printemps) commence à se moquer de son mari, elle n'est pas loin de s'en foutre."


- "Mais, une femme fidèle aussi, c'est cruel, vous savez! On en voit qui se vengent sur leurs maris, des infidélités qu'elles n'ont pas commises ..."


Paulette va-t-elle céder à Carl, le célèbre acteur américain ? Ou revenir vers Philippe, alors que celui-ci est en train de séduire Claudine, (qui fait du charme à Carl...)


"Ayez les yeux grands ouverts, avant de vous marier. Après, tenez les à demi fermés" Sacha Guitry.
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Quadrille est un joli petit vaudeville, écrit avec la délectable finesse qu'on connaît à Sacha Guitry, mais avec cette nuance douce-amère et un peu grave qui le démarque des autres vaudevillistes.
En effet, c'est un vaudeville, avec tout ce qui fait son charme, son lot de cocus et de relations adultérines avortées ou cocasses ou incroyablement plus compliquées qu'elles ne le paraissaient au départ, avec les charmes raffinés de la société bourgeoise, avec ses quiproquos à gogo, oui, avec tout ça donc, mais ici il y a plus.
Si l'on creuse un tout petit peu, on s'aperçoit que ce vaudeville sent le vécu, que ce vaudeville sent la vie privée de son auteur.
Si le Philippe de Morannes s'appelait Sacha Guitry et si la Paulette Nanteuil de la pièce s'appelait Yvonne Printemps (seconde épouse de Guitry), alors vous auriez une histoire qui mime la vraie rupture entre l'auteur et sa femme. Si la Claudine André de Quadrille s'appelait en réalité Jacqueline Delubac (troisième épouse de Guitry) vous auriez le calque exact du ressenti d'un homme qui se sent vieillissant auprès d'une femme plus jeune, tel que Sacha Guitry l'était auprès de Jacqueline Delubac.
Il y a donc un je-ne-sais-quoi d'une incroyable sincérité dans cette pièce en quatre actes, quelque chose d'une grande lucidité, quelque chose d'une amertume vécue, quelque chose d'une désillusion réelle sur les relations hommes/femmes.
Très intéressant est le personnage de Paulette Nanteuil car elle est tout sauf une femme facile, elle est sincèrement amoureuse, du moins le croit-elle, mais elle est soulevée, tel un fétu de paille par un raz-de-marée, lorsqu'elle rencontre un homme qui fait frétiller son coeur au-delà de toute limite, au-delà de toute raison, au-delà de tout contrôle. Ce sont ses chairs qui parlent et non plus sa tête, le magnétisme est trop fort, trop inéluctable pour qu'une quelconque barrière, un quelconque verrou puisse entraver une liaison évidente, naturelle, obligatoire.
L'histoire, en deux mots : Philippe de Morannes est le directeur d'une journal de Paris et vient interviewer une star de Hollywood, le bellâtre Carl Hérickson dont toutes les femmes sont éprises. À son rendez-vous, Philippe rencontre Claudine André, une journaliste qu'il a connue il y a quelques années et qui connaît désormais un certain succès en tant que pigiste pour des journaux américains. Philippe est surpris de l'avantageuse transformation physique de Claudine qu'il avait connue plus insignifiante.
Philippe, de son côté, est le concubin d'une actrice en vue, Paulette Nanteuil, qu'il envisage d'épouser… Quatre personnages, deux hommes, deux femmes, tout ce qu'il faut pour danser un quadrille admirable et effectuer de jolies figures !
Très finement observé, très finement écrit, très finement décrit, j'ai pris grand plaisir à cette pièce, sauf peut-être à son final un peu trop convenu. Mais, une fois encore, ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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"Quadrille" est une comédie en 4 actes, présentée en avant-première le 21 septembre 1937, au théâtre municipal d'Orléans, puis reprise au théâtre de la Madeleine, à Paris.
Philippe, dont le rôle est tenu par Sacha Guitry, se promet d'épouser la prestigieuse actrice Paulette Nanteuil, interprétée par Gaby Morlay.
Il est rédacteur en chef d'un grand quotidien. Elle est sa maîtresse depuis six ans.
Mais elle vient de succomber au charme d'un jeune premier hollywoodien.
Vexé, Philippe veut rompre. Paulette tente, alors, de mettre fin à ses jours.
Contre toute attente, Claudine André, dont le rôle est jouée par Jacqueline Delubac, qui est la confidente du couple, conseille à Philippe le mariage !
Mais quel mariage ?
Puisque Paulette s'enfuit avec Carl !
Et que, ravi, épousant Claudine, Philippe s'écrie :
"On est dans la danse, dansons ! Et quel quadrille !".....
"Quadrille" est un badinage, fait d'un dialogue fin et spirituel, qui tout aussi bien aurait pu verser en sombre drame.
D'un côté la jeune femme coupable qui regrette ce coup de folie engendré par un désir bien vite disparu et de l'autre un jeune homme meurtri dont la confiance aveugle est trompée.
Mais tout est, ici, prétexte à numéro d'acteur.
Sacha Guitry use de cette situation pour installer un vaudeville tourbillonnant.
La même année, une adaptation cinématographique est réalisé par Sacha Guitry lui même avec les mêmes comédiens dans leur rôle de théâtre respectif.
"Quadrille" est une comédie, paraissant légère, qui éclaire des personnages hésitant entre vengeance ou pardon, entre rupture et mariage, entre drame ou comédie.
Pourtant Sacha Guitry réalise, ici, une formidable étude de caractères dont seul celui du jeune premier américain paraît quelque peu caricatural.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
PAULETTE : Alors tu t'imagines qu'en vingt-quatre heures une femme peut devenir une putain ? Ça m'étonnerait. Tu fais fausse route, Philippe... et il y a là en ce moment quelque chose qui t'échappe.
PHILIPPE : C'est possible... mais toi, il y a quelqu'un qui t'échappe en ce moment : c'est moi ! Et je vais t'expliquer pourquoi. Ta nuit passée, maintenant, je la connais. Voici la mienne. Tu serais rentrée à deux heures du matin, tu m'aurais vu très en colère. Tu serais rentrée vers quatre heures, tu m'aurais vu navré. À six heures, tu m'aurais trouvé pensif... à sept heures, tu m'aurais réveillé.
PAULETTE : Oh !
PHILIPPE : Oui... excuse-moi... mais dis-toi bien que si, entre minuit et quart et sept heures du matin on peut faire bien des choses — et tu dois le savoir ! — on se peut faire à bien des choses pendant le même temps !... Et, ma foi, je me suis fait à cette idée que tu pouvais m'être infidèle. Il a dû me falloir un peu plus de temps qu'il ne t'en a fallu à toi. Toi, tu perdais la tête — ça va très vite ! — moi, je retrouvais la raison... ça demande quelques heures de plus. Voilà.
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CLAUDINE : Je ne partage pas votre enthousiasme à son sujet. Qu'il soit bel homme, j'en conviens... mais c'est tout.
PHILIPPE : Oui, mais... c'est ça qui est tout !
CLAUDINE : Mais jamais de la vie ! Est-ce que ça compte, pour un homme la beauté ! L'intelligence, la valeur, la santé... oui, mais la beauté, voyons ! Tant mieux si l'homme qu'on aime, en plus, est beau... mais l'aimer parce qu'il est beau, oh ! non. Vous auriez aimé être beau vous ?
PHILIPPE : Je vous remercie.
CLAUDINE : Non... sérieusement, ça vous aurait plu d'être aussi beau que ce garçon ?
PHILIPPE : Il est peut-être trop tard pour me le demander. Aujourd'hui je vous réponds : non... parce que si j'avais été aussi beau que lui il y a vingt ans, je le serais déjà tellement moins que j'en aurais bien de la peine.
CLAUDINE : Pour moi, voyez-vous, ces hommes-là ne sont que des miroirs à alouettes.
PHILIPPE : Vous n'êtes donc pas une alouette ?
CLAUDINE : Oh ! mais non, par exemple ! Et le fait seul de savoir que toutes les femmes de la terre en sont éprises me le rend même antipathique.
PHILIPPE : C'est le partage qui vous ennuie.
CLAUDINE : Oh ! pas du tout. Je le leur laisse bien volontiers.
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CLAUDINE : Vous n'avez pas le droit d'ouvrir sa lettre à lui.
PHILIPPE : Mais, mon enfant, je l'ai sa lettre, la voici. Vous voyez bien, ici, qu'elle s'adresse à lui. Donc, c'est sa lettre... et, à présent, c'est la mienne que je demande. L'indiscrétion, je l'ai commise malgré moi. Je veux bien que vous lui envoyiez sa lettre, mais je ne veux pas qu'il lise la mienne.
CLAUDINE : Mais oui, mais oui... c'est vrai.
PHILIPPE : Je vais pouvoir les comparer.
CLAUDINE : Ça, c'est horrible !
PHILIPPE : Mais non, mais non, mais non ! Il faut s'instruire vous savez. C'est ça la vie. Moi je suis en pleine existence en ce moment. À lui, elle lui dit : " Carl, je vais mourir en prononçant ton nom ! " C'est gentil n'est-ce pas ?
CLAUDINE : Pauvre petite.
PHILIPPE : À moi, elle me dit... La même chose exactement : " Philippe, je vais mourir en prononçant ton nom ! " Elle n'a pas beaucoup d'imagination !... Lui il a un vers de onze pieds... moi j'en ai un de treize, ça fait une moyenne. Allons, avouez Claudine, que la vie est parfois bien organisée... et quand on a le courage de la regarder en face, convenez qu'elle porte à rire. Ceux qui la prenne trop au sérieux n'en sont pas dignes, à mon avis, car ils la dénaturent !
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PAULETTE : Ma promesse ?
PHILIPPE : Dame... il avait été convenu, n'est-ce pas, entre nous que le jour où tu serais lasse de moi, tu me préviendrais la veille.
PAULETTE : Je ne pouvais pas te prévenir la veille, puisque hier encore je ne le connaissais pas. Ça a été foudroyant. Et puis, c'est que je ne suis pas lasse de toi, Philippe ! Nous n'avions pas prévu ce qui s'est passé là. Il t'avait plu d'imaginer qu'un jour je pourrais me lasser de toi, et refaire ma vie avec un autre homme... mais, là, il n'en est pas question... et l'idée ne m'en est pas venue un instant.
PHILIPPE : Quelle est l'idée qui t'est venue alors ?
PAULETTE : Mais... aucune. J'ai perdu la tête... quand on perd la tête, il ne vous vient pas d'idée. Philippe, est-ce que tu sais ce que c'est que d'être fasciné ?
PHILIPPE : D'être assassiné ?
PAULETTE : Non... d'être fasciné ?
PHILIPPE : Ah ! d'être fasciné ? Non !
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PHILIPPE : Et ce qui m'est arrivé là est curieux au possible. Figure-toi que c'est la seconde fois que je suis trompé par une femme. [...] Tout ce que je suis en droit de te dire, je l'ai déjà dit. Tout ce que tu peux répondre, je l'ai déjà entendu...
PAULETTE : Je ne crois pas !... Mais non... puisque tu vois bien que mon aventure est exceptionnelle.
PHILIPPE : Mon pauvre petit, mais c'est qu'elle n'est pas exceptionnelle. Et dis-toi bien que c'est toujours la même histoire qui nous arrive à tous. D'ailleurs, cette aventure n'est pas ton aventure... elle est notre aventure. Ce n'est pas ton bien... c'est notre mal ! C'est la première fois que tu me trompes, mais quand je l'ai appris, j'ai failli dire : " Encore ! "
PAULETTE : Si tu dis vrai, si je t'ai tout simplement trompé... qu'est-ce que je suis alors ?
PHILIPPE : Tu es une femme !
PAULETTE : C'est que j'aurais tellement voulu ne pas leur ressembler.
PHILIPPE : Hélas ! il ne fallait pas faire ce que tu as fait. Vous êtes si différentes jusqu'à ce moment-là. Seulement, à ce moment-là, vous êtes toutes pareilles.

Acte II, Deuxième tableau.
PAULETTE :
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Vidéo de Sacha Guitry
Dans son nouveau roman "Le barman du Ritz", l'homme de radio, Philippe Collin, nous plonge dans la période de l'Occupation française. Imaginez un rendez-vous de hauts dignitaires nazis, de personnalités à la mode, de collabo et de résistants qui se croisent autour d'un verre sous l'oeil d'un barman virtuose, Frank Meier, un agent double à ses heures perdues. Dans le bar du grand palace de la place Vendôme, qui bénéficiait d'un statut spécial lui permettant de rester ouvert, on y croisait entre autres, Jean Coctzau, Gabrielle Chanel, Sacha Guitry, Barbara Hutton, Ernst Jünger ou Hermann Göring. Pendant ces années sombres, l'élite parisienne se retrouve donc à trinquer avec les SS. Et pour servir ce petit monde, Frank Meier, un fils de prolétaire juif, né en 1884 et issu du Tyrol autrichien. Expatrié aux Etats-Unis, il va rejoindre un hôtel de luxe de New-York et gravir les échelons jusqu'à devenir l'un des papes des barmen, avant de finalement rentrer en France. Naturalisé Français grâce à sa participation à la Première Guerre mondiale, il atterrit ensuite au Ritz en 1921. Derrière son bar, métaphore d'une ligne de front, il voit alors l'arrivée des Allemands dès 1940. Dans ce palace, véritable modèle réduit de la France occupée, il assiste en tant que spectateur, puis acteur de cette partie sombre de l'Histoire. Une question se pose alors : comment réagir ?

Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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Les citations de Sacha Guitry

« Je suis contre les femmes, ----. »

et contre les hommes aussi
contre toutes les femmes
tout contre
surtout la mienne

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