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Critique de Aveclesourire


Thomas Gunzig développe ici un thème que je trouve extrêmement puissant autant en littérature que dans notre société du paraître : ne pas se fier aux apparences. Charles, le héros de "La vie sauvage" est un enfant blanc abandonné et élevé en Afrique, qui est arraché à la terre de son enfance pour être rapatrié en Europe à l'adolescence. Il y est accueilli comme s'il avait été sauvé de l'enfer et de la misère pour enfin revenir au paradis civilisé. Mais Charles n'est pas un "bon sauvage" et il a appris à voir la nature des choses et des êtres au-delà des apparences. Il a grandi avec le souffle de la littérature, l'impitoyable rudesse de la nature, les grandeurs et les faiblesses des humains. Et il a rencontré l'amour qui surpasse tout, qui ne s'explique pas et que rien ne remplace. Alors, loin de tenter de s'adapter à sa famille retrouvée, à son collège censé l'éduquer et à la dictature des réseaux sociaux pour s'intégrer dans ce petit monde étriqué, il va tout mettre en oeuvre pour s'échapper avec un machiavélisme qui n'a rien à envier à la violence refoulée de ce monde occidental où il a été plongé. Personne n'est épargné parce que tout le monde à des regrets et des lâchetés à cacher. Il y a des victimes collatérales mais, au fond de lui, son combat est juste. Et si au passage, il pouvait faire voler des hypocrisies en éclats et donner envie à d'autres de s'échapper, ce ne serait que justice, ce serait peut-être plein de tendresse et un peu magique aussi.
J'avais des craintes face à ce que je croyais être une oeuvre gratuitement cynique. J'ai été bousculé plus d'une fois. Mais Thomas Gunzig frappe juste. Et s'il joue souvent le bouffon, se moquant sans pitié de la petite bourgeoisie, du système scolaire classique, des affres de l'adolescence, c'est pour mieux nous montrer ce qui se cache dans l'ombre, l'envie profonde d'une vie plus palpitante, plus sincère, plus simple. Je ne sais pas si ce genre de récit poil à gratter peut être inspirant, donner envie de changer de vie, mais une chose est sûre : il m'a rappelé avec force que la littérature est un des meilleurs moyens de ne pas se fier aux apparences. Laissez-vous surprendre !
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