C'est un état social que rien ne semble capable d'endiguer. La seule barrière que l'on essaie de mettre en travers de son chemin, c'est la peur de l'état, déguisée en quelque chose que l on baptise "solidarité". Et cette peur est bien trop fragile.
Son visage, pur, clair et vif mais aussi mensonger. Je n'ai en vérité jamais rien vu de semblable. Blonde, une bouche fine et charnue, de beaux traits, mais un visage torturé, un de ceux que l'on voit souvent aux stars de cinéma, à la fois terriblement anxieux qu'on ne les voie pas et profondément offensés si on les voie réellement un instant.
Lors de courts instants de rêvasseries manichéennes, il lui arrivait même de penser que l'intention du projet humain n'était peut-être pas qu'il agit rationnellement. Le désordre, le danger, le chaos, suspendus comme une épée de Damoclès au-dessus de la table de fête, étaient les conséquences normales du jeu.
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Les seuls qui à longue échéance seraient capables de survivre étaient ceux qui vivaient comme si la survie était dénuée d'importance.
Qu'est-ce qui nous maintient en mouvement ?
Bien souvent la crainte d'être rattrapés par l'amertume du passé. L'amertume de tout ce qui n'a pas été fait, l'amertume de toutes les occasions perdues : l'amertume d'être celui que l'on est et pas tant soi même malgré cela.
Le silence de Dieu n'est pas hostile. La voix de Dieu ne se trouve que dans le vent, dans les étoiles qui s' allument le soir, mais la voix de Dieu tu ne l'entends jamais en mots. Et pourtant le silence de Dieu signifie sans cesse qu'il te voit, qu'il t'accorde son amitié.
Il existe des rencontres qui portent en elles une sorte objectivité, on sait qu'elles signifient quelque chose sans pouvoir expliquer quoi, même à soi-même.
Restait il des heures encore ou seulement quelques minutes d'ici la sonnerie du réveil ?
Car le temps existe surtout pour ceux qui espèrent encore.
Poser des questions n'est jamais une erreur. Y répondre peut en être une grande.
La lente, imperceptible et progressive décrépitude du souvenir, non, le souvenir, fidèle comme un chien, demeure ce qu'il a toujours été, mais dans la sensation, rend si difficile de revenir en arrière à cette époque. Je revois toutes les scènes, des merveilleusement belles à celles qui faisaient très mal, je peux me souvenir du complet déroulement des événements jour après jour, mais lorsque je les revois aujourd'hui, tout signifie autre chose.
Les événements d'autrefois deviennent les mots d'un nouveau langage qui a encore à peine eu le temps de naître.
A cet instant elle se retrouvait totalement seule, oscillant dans l'anonymat qui demeure entre l'art et les ténèbres qui existent là où l'art n'existe pas.