Lars Westin, homme solitaire par goût, qui se définit lui-même comme asocial, vieillit assez sereinement après avoir pris une retraite anticipée. Il est devenu apiculteur après avoir été instituteur. Il est divorcé et n'en a pas de regret.
A la suite de douleurs persistantes et après avoir fait les examens nécessaires, il reçoit une lettre de l'hôpital dont il pressent le contenu et qu'il décide de brûler sans l'ouvrir.
‘Quand la lettre de l'hôpital régional de Västeräs est arrivée, je ne l'ai pas ouverte. J'ai commencé par faire une longue promenade avec mon chien.
De retour à la maison, je me suis mis à jouer avec l'idée que je ne l'ouvrirai jamais.
Si cette lettre contient ma mort, je refuse.'
Alors la vie continue, comme il dit : « On ne se rend pas. On recommence. » Il ne sait pas combien de temps la vie lui laisse encore, mais se doute que l'échéance relativement proche, car les douleurs se font plus vives et plus fréquentes. Mais la contemplation de la beauté de la nature suédoise, sa présence majestueuse, apaisante, contribue à lui donner le courage de vivre et de mourir. La nature participe alors d'une certaine harmonie avec la vie, la mort, et aussi avec sa propre place dans l'univers. Elle l'aide à appréhender la mort comme la fin bienveillante de la vie et de la douleur, une sorte d'obscurité maternelle enveloppante.
L'auteur nous présente ce texte comme provenant de trois carnets, trouvés au domicile de Lars Westin après sa mort. Ces carnets semblent former un assemblage hétéroclite de souvenirs, de notes diverses, de petits faits du quotidien. Cela semble un peu aléatoire, mais au final, ces extraits en font une oeuvre plutôt structurée qui prend forme sous nos yeux et qui deviendront de plus en plus brefs au fur et à mesure que la fin approche, comme si l'homme manquait de souffle ou de lucidité entre deux attaques douloureuses.
Un roman court et dense, qui donne une place importante à la nature toujours omniprésente, mais aussi aborde beaucoup d'autres thèmes philosophiques, politiques au fil des pages recopiées. Un roman que j'ai du mal à qualifier, ou même à apprécier véritablement alors que je lui reconnais une indéniable qualité littéraire. Car c'est une sorte de tour de force littéraire que de nous livrer le parcours intime d'un homme à travers des notes, certes hétéroclites, mais savamment agencées par
Lars Gustafsson pour retracer la vie et la pensée philosophique d'un homme mourant. J'ai été un peu décontenancée par ce roman mais je veux découvrir d'autres livres de cet auteur dont l'oeuvre semble être très riche et éclectique