AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,09

sur 359 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Nés d'un père syrien et d'une mère bretonne, Grand frère est chauffeur de taxi privé (Uber) à Paris et Petit frère infirmier . Ce dernier a disparu depuis 3 ans sans donner de nouvelles, on le pense parti en Syrie.

Dans sa « carlingue », Grand frère se repasse le film : leur enfance, la mort de la mère, le père taxi (un vrai, avec plaque !), son passé douteux avec les petits trafics, la prison évitée de justesse, et finalement une vie qui se construit tant bien que mal . Petit frère, lui, raconte son parcours, l'envie de se rendre utile, l' engagement dans une organisation humanitaire musulmane et la vie au Cham (la Syrie).

Un roman à deux voix pour raconter notre époque, la jeunesse des banlieues, l'uberisation et la précarité du travail , la difficulté à se faire sa place dans la société , mais aussi l'univers du djihâd.

Des sujets déjà traités , certes, mais le roman sonne juste et évite les clichés et surtout ce qui fait l'originalité du livre de Mahir Guven, c'est son style, son écriture ! Une écriture percutante , vivante ; Grand frère parle une langue de la rue, des cités, un mélange d'arabe, de verlan, d'argot, pas toujours évidente pour qui n'appartient pas à cette génération il faut bien le dire (il y a même un petit lexique en fin de livre !) mais imagée et souvent drôle qui coule naturellement et donne du rythme au récit.
Enfin le roman a aussi un petit côté thriller qui nous tient en haleine jusqu'au bout.

Je n'avais jamais entendu parler de ce livre, pourtant multi récompensé (dont le Goncourt du premier roman) jusqu'à ce que Mahir Guven vienne présenter son dernier livre au festival Rue des Livres à Rennes . Je l'ai trouvé très intéressant et hyper sympathique et j'ai l'intention de poursuivre la découverte de ses romans.
Commenter  J’apprécie          70
Prix Goncourt du premier roman, prix Première et prix Régine Deforges du premier roman, tout cela la même année… Grand frère, le livre de Mahir Guven publié aux éditions Philippe Rey, fut l'étoile filante littéraire de la fin d'année 2017 et qui éclaira l'année suivante. Destins croisés de ces deux frères qui ont fait des choix opposés, Grand frère semble raconter bien plus encore…

# La bande-annonce

Grand frère est chauffeur de VTC. Enfermé onze heures par jour dans sa « carlingue », branché en permanence sur la radio, il rumine sur sa vie et le monde qui s'offre à lui de l'autre côté du pare-brise.
Petit frère est parti par idéalisme en Syrie depuis de nombreux mois. Engagé comme infirmier par une organisation humanitaire musulmane, il ne donne plus aucune nouvelle.
Ce silence ronge son père et son frère, suspendus à la question restée sans réponse : pourquoi est-il parti ?
Un soir, l'interphone sonne. Petit frère est de retour.
Dans ce premier roman incisif, Mahir Guven alterne un humour imagé et une gravité qu'impose la question du terrorisme. Il explore un monde de travailleurs uberisés, de chauffeurs écrasés de solitude, luttant pour survivre, mais décrit aussi l'univers de ceux qui sont partis faire le djihad en Syrie : l'embrigadement, les combats, leur retour impossible en France… Émerge ainsi l'histoire poignante d'une famille franco-syrienne, dont le père et les deux fils tentent de s'insérer dans une société qui ne leur offre pas beaucoup de chances.

# L'avis de Lettres it be

Ariane de Myriam Leroy aux éditions Don Quichotte, Si de Lise Marzouk (Gallimard), Géographie d'un adultère d'Agnès Riva (L'Arbalète/Gallimard) et donc Grand frère de Mahir Guven aux éditions Philippe Rey. Il en fallait du talent pour sortir de cette des quatre nominés pour le Goncourt 2018 du premier roman. Mahir Guven fut l'heureux élu, et très vite la critique plus ou moins littéraire s'empara de son Grand frère avec force éloges. La seule destinée de l'auteur suffisait déjà à offrir un cadre idéal à ce roman : né apatride d'une mère turque et d'un père kurde, Mahir Guven multiplie les petits boulots avant de prendre part à la création avec l'équipe d'Eric Fottorino au journal le 1. Tout cela avant de se lancer, avec succès visiblement, dans l'écriture.

Grand frère et petit frère sont ce que l'on appelle avec désintérêt et une complète désincarnation des « jeunes de banlieue ». La vie faisant, ils vont être amenés, chacun de leur côté, à faire des choix d'évolution, dans la vie, la société. Des choix comme point de départ de ce roman de presque 270 pages : petit frère disparaît, sans laisser de traces. le grand passe alors ses journées au volant de son VTC à ruminer le temps perdu, et on suit le petit comme dans une confidence en train de s'engager aux côtés d'une association humanitaire qui oeuvre, d'une certaine manière, du côté de la Syrie.

Les chapitres croisés s'enchaînent, la langue se fait tonitruante, sonnante et trébuchante. Même si l'effet de mode passe livre après livre, force est de constater que Mahir Guven travaille le « parler rue » avec brio. Argot, arabe, français des quartiers… La langue de ce Grand frère n'est pas juste une retranscription écrite plate et sans certitude. Mahir Guven fait incarner ce qu'il écrit à merveille. Et là où un Fief de David Lopez peinait à convaincre sur une langue qui semblait éloignée du roman, Mahir Guven ajuste les curseurs pour que tout l'ensemble de son livre danse et explose devant nos yeux, dans un contexte de plus en plus oppressant.

Découvrez la suite de la critique sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
Commenter  J’apprécie          70
Ce qui frappe directement en commençant le roman, c'est l'écriture parfum bitume, comme la qualifie l'auteur lui-même. le style est très particulier, Mahir Guven imprime sa patte dès le début. On est cueilli par un style très parlé avec des phrases courtes et percutantes telles des punchlines à chaque paragraphe. Les deux jeunes personnages parlent comme toute une génération et s'expriment avec leur vocabulaire propre « énergique et vivant » : un mélange d'arabe, d'anglais et de verlan. Je rassure tous ceux qui se sentent déjà perdus, l'auteur a prévu un petit glossaire bien pratique à la fin du roman. Il n'est toutefois pas nécessaire de s'y référer à chaque page car le contexte est très souvent suffisant pour nous éclairer sur le sens d'un mot. J'ai beaucoup aimé ce style très affirmé et j'ai trouvé cela audacieux pour un premier roman. Je vous livre ici un court extrait du premier chapitre afin que vous puissiez l'apprécier :

« le départ du petit frère, ça a démoli le daron. Suffit de compter les nouvelles rides au-dessus de son monosourcil pour comprendre. Toute sa vie, il a transpiré pour nous faire prendre la pente dans le bon sens. Tous les matins, il a posé son cul dans son taxi pour monter à Guantanamo ou descendre à la mine. Dans le le jargon des taxis, ça veut dire aller à Roissy, ou descendre à Paris, et transporter des clients dans la citadelle. […] La dalle, le ventre vide, la faim ? Sensation inconnue. Toujours eu du beurre, parfois même de la crème dans nos épinards. » (p. 9)

Comme vous l'aurez compris, le père franco-syrien est chauffeur de taxi et a travaillé toute sa vie pour s'intégrer et pour ses deux fils. Les deux frères sont les héros de ce roman, ils se débrouillent comme ils peuvent dans cette France qui leur paraît hostile. L'un est chauffeur de VTC (ce qui ne plaît pas à son père évidemment) tandis que l'autre tourne mal et s'embarque pour la Syrie, dans un but humanitaire croit-il.

Les chapitres alternent, à la première personne, entre le Grand frère et le Petit frère. On se retrouve ainsi dans leur tête et on comprend mieux leurs motivations et leurs destinées à tous les deux. Grâce à ces deux personnages qui ont choisi deux voies très différentes, l'auteur aborde des sujets brûlants d'actualité comme l'ubérisation de notre société, la précarité de certains travailleurs, le terrorisme, l'impossible retour des jeunes de Syrie. Ce sont tous des sujets qui m'intéressent et j'ai beaucoup aimé la manière dont l'auteur les aborde dans ce roman à travers la voix de ces deux jeunes. C'est aussi un roman sur la famille et sur ce père immigré qui a élevé seul ses deux fils dans un amour inconditionnel. L'histoire aussi de cet amour fraternel qui est poignante, les retrouvailles entre les deux frères va mener à un feu d'artifice à la fin du roman. Sans rien vous révéler, on n'a pas envie que le roman se termine de cette façon mais l'auteur ne nous épargne rien et on quitte avec regret ces deux frères.

Pour conclure, vous aurez compris que je vous recommande chaudement ce roman au style drôle et incisif qui s'inscrit complètement dans l'air du temps.
Lien : https://thetwinbooks.wordpre..
Commenter  J’apprécie          70
Ce livre, à deux voix - celle du grand frère et du petit frère - m'a bluffée!
Une fois surmonté l'ennui du recours à l'usage du lexique en fin de roman afin de comprendre le vocabulaire du Bendo, je me suis laissée emportée par l'histoire de cette famille musulmane dont l'un des leurs prend le parti de se chercher une organisation humanitaire afin de partir pour la Syrie aider ses frères musulmans dans les hôpitaux.
Au départ, je me suis dit: pfff, encore une énième histoire dans la même veine... et bien, non! Celle-ci est véritablement différente! Encore une fois, je vous le dis, elle m'a bluffée. A un tel point que rien que d'écrire ce billet, je re-cogite, une fois de plus, la thématique!
Tout paraît, au départ, si limpide dans ce récit et, pourtant, tout s'embrouille.
Ce livre mérite amplement le Goncourt du Premier Roman (2018), ce jeune auteur, au style percutant, m'a vraiment portée pendant ces 309 pages et bien au-delà.
Commenter  J’apprécie          60
Des personnages incarnés et souvent sympathiques (mention spéciale pour la grand-mère !), une intrigue haletante qui brasse avec intelligence des thèmes d'actualité aussi brûlants que l'ubérisation et le djihad, une langue crue, drôle et vivante... Ce premier roman est une vraie bonne surprise. Certes, on se serait bien passé de quelques digressions, dont un hommage un peu lourdingue à Romain Gary, mais comme de toute façon l'auteur, ce tchatcheur, a dès les premières pages ferré notre attention, on avance, poussé par l'envie, que dis-je ! la nécessité de connaître la suite. Et la virée vaut franchement le coup !
Commenter  J’apprécie          60
Bobigny. Grand frère et Petit frère, qui se partagent inéquitablement la narration de ce roman, ont grandi là, d'un père Syrien communiste, chauffeur de taxi, et d'une mère Bretonne désormais décédée. Chacun des frères à fait ses choix. Grand frère, principal narrateur, est chauffeur de VTC, traficotte un peu, se débrouille. Petit frère est parti, humanitaire, en Syrie. Ou pas. Faut voir.
On va surtout suivre Grand frère, son avis ses idées son quotidien, ses raisonnements, le récit de son passé. Et on va comprendre un peu mieux.
J'ai beaucoup aimé ce roman, les prises de position des narrateurs, leur façon de faire avec les moyens du bord, de concilier tous leurs "à cheval" (Entre deux cultures, entre deux tentations, entre deux espoirs, entre deux nécessités, toujours entre deux).
Et puis bien sûr cette langue si particulière, écrite ici mais très parlée, pleine de mots d'aujourd'hui, de l'argot, de l'arabe, du verlan, du verlan de verlan, à la fois un peu pauvre avec certains verbes fourre-tout et si riche pour nuancer. En tout cas au début déroutante, on n'a pas l'habitude de la lire. Et puis rapidement on sy fait, et l'histoire prend le dessus, l'histoire des deux frères, donc. Qu'on suit assidûment, parce que elle est moderne, crédible, construite. Et si ? Et si c'était vrai ?...
Commenter  J’apprécie          50
Très bonne surprise que cet ouvrage acheté au hasard d'une déambulation en librairie. le foisonnement d'argot pourrait instinctivement faire penser que l'écriture est basique, elle ne l'est pas. Au contraire, elle fait preuve d'une grande maîtrise de la part de l'auteur, qui nous permet de vivre pleinement les pensées, les doutes et les questionnements de ces deux frères. On s'y attache et on reste haletant jusqu'aux derniers mots.
Commenter  J’apprécie          50
Brut, atypique. Ce sont les deux mots qui me viennent en premier pour décrire ce roman.
Mais il y en a tant d'autres comme : fraternité, amour, quête de sens, authenticité..

Ce livre ne pourra pas plaire à tout le monde, c'est certain. L'écriture est assez particulière mais j'ai totalement accroché ! Elle est divine et percutante en même temps. L'équilibre était parfait entre langage de rue et écriture plus soutenue. Dans tout les cas, c'est brut, mais ça concorde avec l'atmosphère dans lequel le lecteur est plongé.

Entre bitume parisien et terre battue de Syrie, ce roman nous prends aux tripes et nous fait passer par tant d'émotions différentes. À des moments j'ai rigolé, mais à d'autres j'étais tendue, en colère, triste.
L'empathie ne m'a jamais quitté pendant ma lecture.

C'est un récit à deux voix où les chapitres s'enchaînent et où on ne s'ennuie pas. L'auteur a su me faire douter plusieurs fois de petit frère.....

Je ne sais que vous dire de plus, j'ai bien du mal à trouver mes mots pour cette lecture qui m'a coupé le souffle. J'ai passé un excellent moment en lisant et j'espère que les gens dépasseront leur préjugés pour le découvrir.

« 𝙶𝚛𝚊𝚗𝚍 𝚏𝚛𝚎̀𝚛𝚎 𝚎𝚜𝚝 𝚌𝚑𝚊𝚞𝚏𝚏𝚎𝚞𝚛 𝚍𝚎 𝚅𝚃𝙲. 𝙴𝚗𝚏𝚎𝚛𝚖𝚎́ 𝚘𝚗𝚣𝚎 𝚑𝚎𝚞𝚛𝚎𝚜 𝚙𝚊𝚛 𝚓𝚘𝚞𝚛 𝚍𝚊𝚗𝚜 𝚜𝚊 « 𝚌𝚊𝚛𝚕𝚒𝚗𝚐𝚞𝚎 », 𝚋𝚛𝚊𝚗𝚌𝚑𝚎́ 𝚎𝚗 𝚙𝚎𝚛𝚖𝚊𝚗𝚎𝚗𝚌𝚎 𝚜𝚞𝚛 𝚕𝚊 𝚛𝚊𝚍𝚒𝚘, 𝚒𝚕 𝚛𝚞𝚖𝚒𝚗𝚎 𝚜𝚞𝚛 𝚜𝚊 𝚟𝚒𝚎 𝚎𝚝 𝚕𝚎 𝚖𝚘𝚗𝚍𝚎 𝚚𝚞𝚒 𝚜'𝚘𝚏𝚏𝚛𝚎 𝚊̀ 𝚕𝚞𝚒 𝚍𝚎 𝚕'𝚊𝚞𝚝𝚛𝚎 𝚌𝚘̂𝚝𝚎́ 𝚍𝚞 𝚙𝚊𝚛𝚎-𝚋𝚛𝚒𝚜𝚎. 𝙿𝚎𝚝𝚒𝚝 𝚏𝚛𝚎̀𝚛𝚎 𝚎𝚜𝚝 𝚙𝚊𝚛𝚝𝚒 𝚙𝚊𝚛 𝚒𝚍𝚎́𝚊𝚕𝚒𝚜𝚖𝚎 𝚎𝚗 𝚂𝚢𝚛𝚒𝚎 𝚍𝚎𝚙𝚞𝚒𝚜 𝚍𝚎 𝚗𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎𝚞𝚡 𝚖𝚘𝚒𝚜. 𝙴𝚗𝚐𝚊𝚐𝚎́ 𝚌𝚘𝚖𝚖𝚎 𝚒𝚗𝚏𝚒𝚛𝚖𝚒𝚎𝚛 𝚙𝚊𝚛 𝚞𝚗𝚎 𝚘𝚛𝚐𝚊𝚗𝚒𝚜𝚊𝚝𝚒𝚘𝚗 𝚑𝚞𝚖𝚊𝚗𝚒𝚝𝚊𝚒𝚛𝚎 𝚖𝚞𝚜𝚞𝚕𝚖𝚊𝚗𝚎, 𝚒𝚕 𝚗𝚎 𝚍𝚘𝚗𝚗𝚎 𝚙𝚕𝚞𝚜 𝚊𝚞𝚌𝚞𝚗𝚎 𝚗𝚘𝚞𝚟𝚎𝚕𝚕𝚎. 𝙲𝚎 𝚜𝚒𝚕𝚎𝚗𝚌𝚎 𝚛𝚘𝚗𝚐𝚎 𝚜𝚘𝚗 𝚙𝚎̀𝚛𝚎 𝚎𝚝 𝚜𝚘𝚗 𝚏𝚛𝚎̀𝚛𝚎, 𝚜𝚞𝚜𝚙𝚎𝚗𝚍𝚞𝚜 𝚊̀ 𝚕𝚊 𝚚𝚞𝚎𝚜𝚝𝚒𝚘𝚗 𝚛𝚎𝚜𝚝𝚎́𝚎 𝚜𝚊𝚗𝚜 𝚛𝚎́𝚙𝚘𝚗𝚜𝚎 : 𝚙𝚘𝚞𝚛𝚚𝚞𝚘𝚒 𝚎𝚜𝚝-𝚒𝚕 𝚙𝚊𝚛𝚝𝚒 ? 𝚄𝚗 𝚜𝚘𝚒𝚛, 𝚕'𝚒𝚗𝚝𝚎𝚛𝚙𝚑𝚘𝚗𝚎 𝚜𝚘𝚗𝚗𝚎. 𝙿𝚎𝚝𝚒𝚝 𝚏𝚛𝚎̀𝚛𝚎 𝚎𝚜𝚝 𝚍𝚎 𝚛𝚎𝚝𝚘𝚞𝚛. »
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          50
Costard, cravate, chaussures cirées et cheveux lissés, Grand Frère, syrien par son père et breton par sa mère, est devenu chauffeur de VTC après des années de galère à vivoter en fumant du cannabis. Chaque vendredi, il va dîner chez son père qui n'évoque jamais le sujet tabou : la disparition de Petit Frère, infirmier parti faire de l'humanitaire au Mali, dont la famille est sans nouvelles depuis trois ans. Mais voilà qu'un soir, l'aîné croit l'apercevoir aux abords de la gare. Est-il enfin rentré en France ? Qu'est-il allé faire à l'étranger ?

Rédigé dans une langue contemporaine mâtinée de termes arabes, de verlan et d'argot – glossaire à la fin pour les novices -, ce roman fait parler Grand Frère qui, entre deux bouffées de joints, s'interroge sur sa vie, le devenir des chauffeurs Uber et des indépendants, et le destin de son frère ; il laisse aussi la parole à Petit Frère, qui raconte son engagement pour une ONG musulmane en pleine Syrie en guerre, ses idéaux, et son désarroi face à l'intransigeance des intégristes. A travers ce récit croisé et la question de l'intégrisme religieux, c'est aussi la vie de quartier qui s'exprime, l'ascenseur social en panne, l'argent facile de la drogue et les trafics, le statut d'indic, le pouvoir des mots et de la pensée – avec un joli clin d'oeil à Romain Gary - la fraternité et la question de l'identité. de nombreux thèmes qui n'entachent en rien une intrigue plutôt bien construite.

Roman lu dans le cadre des "68 premières fois"
Commenter  J’apprécie          50
Le bouquin oscille entre ce que raconte Grand Frère dans son langage traficoté entre "arabe mal appris de fils de Syrien et français de manouche" et ce que dévoile Petit frère nommé "l'autre con" par son frangin parce que parti là bas faire quoi d'ailleurs, infirmier ? combattant ?
L'arbitre c'est le père, communiste et monosourcil sur les yeux et vocabulaire énigmatique d'émigré, qui sait ce que c'est de "de recevoir des ordres de types moins bien cablés", qui a tout quitté (son pays et sa position sociale) pour la liberté.
La femme fantôme c'est la mère, bretonne, douce, un rève...
La femme réalité c'est la grand-mère, instigatrice peut-être...
Et le Grand Frère nous donne son avis sur tout, des pensées faciles et des reflexions de journée, ça pourrait être chiant mais c'est super bien, l'écriture est légère, entortilleuse, on s'y colle aux pages, le ton est juste et ne tombe jamais dans le pathos. Y'a de quoi recevoir le gongourt du 1er roman wesh !
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (780) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1845 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}