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Critique de OuamChotte


Très difficile. de se prononcer, de lire.
Difficile, difficile, difficile... Prononcez un mot autant de fois que vous le pouvez. Que reste-t-il de ce mot ?
Eden, Eden, Eden... est écrit sur ce principe. Qu'est-ce que le Paradis une fois que vous en avez terni le sens, au point même de ne plus savoir ce que le mot est sensé exprimer. Est-ce que cela ne pourrait pas ressembler à un certain enfer ? Pierre Guyotat, auteur génial de Idiots, chez Gallimard (disponible en folio), est pris d'une logorrhée pornographique, un dégueulis de sexe, de foutre, de merde. Des enculades, des coups de fouet, des odeurs de pisse, des enfants violés (plutôt des adolescents, ce me semble, mais le mot enfant est employé, à raison). Des hommes, dehors, accroché à des grilles, supplient qu'on les touche, d'autres (et parfois les mêmes) payent un putain ou une, pour une virulente expression de leur désir, les queues roides n'en ont jamais finies de d'exprimer leur sperme (une endurance folle qui ne peut être que fantasmée, hors du monde réel), on glisse dessus quand on marche, on chie dans un coin, ou on va baiser le boiteux qui vit dans les WC... Avec une présence entêtante du sable, de soldats, qui nous amène dans les bordels algériens du temps de la colonisation et (surtout) de la guerre de libération.
Voilà, voilà. le mot amour, quant à lui, est très rare sous la plume de Monsieur Guyotat, il n'apparaît qu'à la page 106 (L'imaginaire Gallimard). La lecture est pénible, même lorsqu'on voudrait se persuader d'y trouver une quelconque sensualité - recherche complètement vaine, je vous rassure, au moins quand on éprouve une aversion pour la merde et le sexe avec des ados. le style maîtrisé, la folie de ce livre, le scandale aussi, méritent quant à moi d'être soulignés. Est-ce que Eden, Eden, Eden est un roman ? Non. Est-ce que c'est un essai ? Non. C'est un poème de 270 pages. D'une brutalité digne De Sade, avec quelques bizarres moments de... tendresse ? Je ne suis même pas sûr que ce soit le bon mot.
Donc, on a compris, à ne pas laisser entre toutes les mains.
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