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Plus que vraiment lu, disons que je l'ai parcouru, en lisant certaines pages en diagonale, tant chaque page se ressemble. J'avais beaucoup aimé "Tombeau pour cinq cent mille soldats", il y a quelques années, pour sa description de la guerre et ses horreurs, même si l'auteur se laisse aller souvent à son imaginaire. Ici, même si le contexte est le même, à savoir la guerre d'Algérie, l'auteur lui-même y ayant participé, je n'ai trouvé que des scènes de sexe dans toutes les combinaisons possibles, de la scatologie à la zoophilie, qui ne sont pas sans rappeler les textes de Sade. On peut y déceler une certaine poésie, comme le souligne Michel Leiris en postface, mais je n'y vois qu'une suite de scènes dénonçant, certes, la guerre et l'inhumanité, et sans réel fil conducteur, on ne comprend pas très bien où l'auteur nous emmène. D'autant que les personnages sont tous interchangeables sans réelles particularités qui pourrait les différencier.
C'est donc avec une grande déception que je laisse ce livre. Pourtant Guyotat reste un auteur qui m'intéresse et d'ici quelque temps, je retenterai d'autres livres.
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Aucun point dans ce texte qui répète sans fin les mêmes situations et les mêmes mots de vocabulaire. On dirait la description d'une partouze géante sans tabou, complétement idéalisée et ambiancée en Algérie. Si vous n'avez guère accroché au cercle du sperme, du sang et de la m... dans le film Salo ou les 120 jours de Sodome de Pasolini alors inutile de lire Eden, éden, éden. C'est encore plus glauque, le côté répétitif et lancinant en prime.
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Les premières pages dérangent, les suivantes aussi mais on s'y habitue, on s'y perd, on s'imprègne, comme dans une hallucination. C'est difficile à lire, alors passons en lecture automatique. Ne pas chercher à comprendre, juste lire et laisser les images mentales prendre forme. Alors, des moments poétiques émergent, on devine des sentiments, on perçoit une certaine beauté.
Ce livre repoussera les limites de chacun de ses lecteurs, et c'est rare.
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Vers 1980, je pense, j'avais vu et entendu Pierre Guyotat lire, dans une émission de tv (chez Pivot ? alleurs ?) un extrait d'un de ses textes et j'avais reçu un choc de la puissance de feu de cet extrait scandé, craché, comme un vagissement, un langage primaire, brut, sauvage etc.. Voilà pourquoi j'ai eu envie de lire ce livre.
Je ne mets aucune étoiles, non pas parce que je considérerais que ce livre ne vaut rien mais parce que je ne peux pas le noter pour la bonne raison que je renonce à continuer à le lire au bout de 17 pages fortes et pénibles, ceci parce que les situations dont il est question y sont l'horreur absolue (la même "horror" que gémit Brando/Kurtz dans d'Apocalypse Now ) des viols, sévices, tortures, meurtres, massacres, crimes, abominations inimaginables mais bien réelles que des soldats français d'un RIMA (Régiment d'Infanterie de Marine) font lors de descentes dans des mechtas ou dans les casernements pendant la guerre d'Algérie.
Pour dire ces horreurs y a-t-il des mots ? Il faut pourtant bien que quelqu'un le fasse, puisque les soldats eux-mêmes ont bien du mal (et pour cause !) à le faire ou que cela a été systématiquement censuré. Guyotat, qui a certainement vu cela, tente de le faire en créant un texte haletant et halluciné, les seules "respirations" étant des ;
Le livre est donc constitué d'une seule phrase, sans point final, phrase qui ne se termine pas puisque les derniers signes de ponctuation sont ... 3 petits points.
Littérairement c'est donc un ovni (Objet Vérité Naturellement Interdit, une fois édité), peut-être même sans équivalent (même si je suis quasi sûr que d'autres l'ont fait). Cette audace littéraire, plus proche de la musique que de l'écriture, est importante mais, dans le style je préfère de loin Claude Simon (qui est un de mes auteurs favoris et qui appréciait l'oeuvre de P Guyotat) et, plus éloignés, Nedjma de Kateb Yacine ou les Chants de Maldoror de Lautréamont.
Ici c'est davantage le "mal d'horreur" et c'est, en tous cas pour moi, juste impossible que je continue à laisser entrer dans mon cerveau la description sans auto-censure de tels actes. Je n'ai jamais pu lire jusqu'au bout non plus la cité de la joie de Dominique Lapierre ou les 120 journées de Sodome ou Justine du marquis De Sade : c'est trop crade, trop cruel, trop insupportable pour ma sensibilité..
Cela ne m'empêche pas de comprendre que c'est un livre important dans l'histoire de la littérature française et par rapport à l'histoire de la guerre d'Algérie. Les brefs textes de Roland Barthes, Philippe Solers et Michel Leiris, placés en exergue, sont là pour le signaler.
Donc un livre qui, sûrement, parvient à s'approcher d'une restitution écrite de l'Horreur.
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Outch !!! Je pensais avoir lu ce livre trop jeune, mais en essayant de le relire, je pense que je dois être encore trop jeune. Mais il y a de la poésie dans l'horreur.
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Très dur à lire, mais des pages très expressives si l'on peut dire... Un livre dérangeant.
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Très difficile. de se prononcer, de lire.
Difficile, difficile, difficile... Prononcez un mot autant de fois que vous le pouvez. Que reste-t-il de ce mot ?
Eden, Eden, Eden... est écrit sur ce principe. Qu'est-ce que le Paradis une fois que vous en avez terni le sens, au point même de ne plus savoir ce que le mot est sensé exprimer. Est-ce que cela ne pourrait pas ressembler à un certain enfer ? Pierre Guyotat, auteur génial de Idiots, chez Gallimard (disponible en folio), est pris d'une logorrhée pornographique, un dégueulis de sexe, de foutre, de merde. Des enculades, des coups de fouet, des odeurs de pisse, des enfants violés (plutôt des adolescents, ce me semble, mais le mot enfant est employé, à raison). Des hommes, dehors, accroché à des grilles, supplient qu'on les touche, d'autres (et parfois les mêmes) payent un putain ou une, pour une virulente expression de leur désir, les queues roides n'en ont jamais finies de d'exprimer leur sperme (une endurance folle qui ne peut être que fantasmée, hors du monde réel), on glisse dessus quand on marche, on chie dans un coin, ou on va baiser le boiteux qui vit dans les WC... Avec une présence entêtante du sable, de soldats, qui nous amène dans les bordels algériens du temps de la colonisation et (surtout) de la guerre de libération.
Voilà, voilà. le mot amour, quant à lui, est très rare sous la plume de Monsieur Guyotat, il n'apparaît qu'à la page 106 (L'imaginaire Gallimard). La lecture est pénible, même lorsqu'on voudrait se persuader d'y trouver une quelconque sensualité - recherche complètement vaine, je vous rassure, au moins quand on éprouve une aversion pour la merde et le sexe avec des ados. le style maîtrisé, la folie de ce livre, le scandale aussi, méritent quant à moi d'être soulignés. Est-ce que Eden, Eden, Eden est un roman ? Non. Est-ce que c'est un essai ? Non. C'est un poème de 270 pages. D'une brutalité digne De Sade, avec quelques bizarres moments de... tendresse ? Je ne suis même pas sûr que ce soit le bon mot.
Donc, on a compris, à ne pas laisser entre toutes les mains.
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Très dur à lire, mais des pages très expressives si l'on peut dire... Un livre dérangeant.
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