Lire Guyotat est toujours une épreuve difficile. Ce livre n'échappe pas à cette règle. On retrouve toutes les interrogations de l'auteur, et les souvenirs de ses expériences surtout militaires en Algérie. Au travers de ses traumatismes, il interpelle le lecteur pour le plonger dans la face sombre de l'humanité. Guyotat est un écorché vif de la vie. Je ne reviendrai pas sur les thèmes abordés. On les retrouve d'un livre à l'autre. Que ses livres soient difficiles à lire, c'est également connu. Il malmène le lexique et la syntaxe, ouvrant la langue à de nouveaux horizons pas toujours très explicites. Je ressors toujours abasourdi de ses
oeuvres. La réalité décrite est insoutenable d'horreurs. Comme
Cioran, l'humour en moins, il ne voit en l'homme que la « mauvaise graine », la graine du mal, le poison. Sous sa plume tout s'enlaidit, se tord et se noircit. J'ai lu, il n'y a pas très longtemps, un livre de
Thich Nhat Hanh, où il était question d'essayer de
voir l'humain, l'humanité dans ce qu'ils ont de merveilleux, pour s'en imprégner et à notre tour, produire du bien. Je me tourne de plus en plus vers cette littérature « du bien ». Pour ne pas toujours
voir notre part animale, mais essayer de s'élever un peu. Ça me paraît salutaire.
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