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Critique de Myriam3


Que dire ? Yaa Gyasi a un bel avenir d'écrivain devant elle !
No Home est une mise en abyme époustouflante de l'histoire de l'esclavage noir, un long cheminement du 18ème siècle à nos jours. Maame, la mère originelle, mit Effia au monde avant de s'enfuir en mettant le feu dans le village de son maître. Libre, quelques années plus tard, elle accoucha d'une deuxième fille, Esi. C'est ainsi que deux branches issues de Maame vont suivre leur route, l'une vers l'Amérique et l'esclavage, l'autre en pays Ashanti au centre des guerres tribales, l'une née du feu, l'autre de l'eau.
Yaa Gyasi nous fait voyager sans cesse d'une branche à l'autre à travers les descendants qui se succèdent. 400 pages : 3 siècles de domination blanche qui décidera du sort des enfants de Maame. Et une pierre noire qui se transmettra de parent à enfant.
Chaque nouveau personnage, rencontré auparavant encore enfant, ouvre un nouveau roman que j'aurais voulu lire, qui aurait pu exister : James, qui renie sa famille de chefs et vivra dans la misère quand, de l'autre côté de l'océan, Ness cherchera vainement à retrouver le visage de sa mère à laquelle elle a été arrachée enfant. H, qui n'aura que cette lettre comme prénom et ne connaîtra rien de l'existence de ses frères et soeurs car sa mère, pourtant née affranchie, sera enlevée alors qu'elle était enceinte pour être revendue comme esclave. Et Yaw, l'homme brûlé, né de la Femme Folle et de l'Homme Estropié.
Les deux branches nées de Maame sont représentées au début du roman, ce qui permet de se plonger régulièrement dans le vertige du temps et des destins. Yaa Gyasi réussit en évoquant des vies singulières à retracer une Histoire universelle, tout semble y être. J'ai retrouvé des petites traces de livres lus récemment sur le peuple noir américain, Toni Morrison ou Ann Petry, on sent l'influence d'autres grands auteurs dont elle se revendique d'ailleurs.
C'est en tout cas un grand beau roman que je regrette d'avoir terminé. Mon coup de coeur des quatre derniers mois.
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