Citations sur L'été où je suis devenue jolie, tome 2 : L'été où je t'ai.. (84)
Je te libère. Je te ferme mon coeur. Parce que si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais.
Je ne te regarderai plus jamais avec les mêmes yeux. Je ne serrai plus jamais cette fille là. La fille qui revenait en courant chaque fois que tu la repoussais, la fille qui t'aimait coûte que coûte.
Je savais qu’elle espérait que la vie reprendrait son cours normal, qu’elle redeviendrait comme avant. Mais c’était impossible. Je ne serais plus jamais celle que j’avais été.
- Avec les autres, peut-être, mais pas avec toi.
Peut importe le nombre de blessures qu’il lui avait infligées, s’il voulait la récupérer, il l’aurait, je ne me faisait pas d’illusions. Elle n’avait toujours eu d’yeux que pour lui. Mais peut être que s’il ne se dressait plus en travers du chemin elle finirait pas me voir, moi aussi.
Il y a certains instants que l'on souhaiterait, de tout son cœur, effacer de sa vie. Faire disparaître. Quitte à disparaître soi-même pour s'assurer qu'ils n'existeront plus. Ce que j'ai répondu à Conrad appartient à cette catégorie-là. Le jour où il avait enterré sa mère, j'ai balancé au garçon que j'aimais plus que n'importe qui, plus que tout:
-Va mourir!
-Tu viens toujours avec moi ?
Comment pouvait-il me poser cette question ? J'irais n'importe où avec lui.
-Oui.
Plus rien n'existait en dehors de ce mot, de cet instant. Il n'y avait que nous. Tous les événements de cet été, et des étés précédents, nous avaient menés là. Maintenant.
J'ai tendu la main vers la sienne et enlacé nos doigts. J'avais l'impression que je n'avais jamais rien fait d'aussi sensé depuis très longtemps. J'avais peur qu'il ne se dérobe, mais il n'a pas bougé. Nous sommes restés main dans la main tout le long de la route jusque chez moi.
Pourtant cette nuit-là, quand j'ai enfin réussi à m'endormir, j'ai rêvé de Susannah et de la maison de vacances ; même dans mon sommeil je savais que mon bonheur, que ma place étaient là-bas. Et on a beau déployer tous les efforts du monde, on ne peut pas s'empêcher de rêver.
Voilà ce que voulait dire les gens quand ils disaient que la Terre s’arrêtait de tourner. J'avais le sentiment que le monde à l’extérieur de cette voiture n'existait pas, que le temps se suspendait. Il n'y avait plus que nous.