Fille d'un père Creek et d'une mère Cherokee,
Joy Harjo racontait dans
Crazy Brave, son parcours à Tulsa , Oklahoma dans les années 50, ses pensées, ses hésitations et ses souffrances permettant de s'extraire d'une enfance difficile vers une jeune fille précoce et la découverte de ses passions artistiques.
Prolongement de
Crazy Brave,
Poet Warrior revient sur des évènements racontés dans le précèdent ouvrage mais avec un éclairage différent. Ainsi des zones d'ombre s'éclairent, des personnalités se complexifient. Tout comme des pensées entêtantes ,
Joy Harjo revient sur les événements jusqu'à qu'ils trouvent sens, jusqu'à ce que les messagers aient délivré le message.
Dans
Poet Warrior,
Joy Harjo, est une femme combattant sur différents fronts : entre histoire personnelle et collective, on assiste à l'éclosion de la Poetesse.
« J'ai suivi cette idée jusqu'à la personne qui pédalait à côté d emoi.Ce n'était pas mon idée ; c'était la sienne ; Je me suis mise à suivre toutes mes idées de la sorte et j'ai eu la surprise de découvrir que quantité d'entre elles ne m'appartenaient pas., Souvent, elles étaient reliées à des ancêtres,des parents, des inconnus, voire des plantes, deséléments et des animaux »
La nature, le monde animalier et l'histoire des amérindiens permet à l'autrice de se raconter et de nous conter la vie. Une quête de soi, toujours en devenir, en retour, pour mieux aller de l'avant. Une histoire individuelle à la lumière du colllectif des Natifs.
La lecture de
Joy Harjo panse les plaies de la vie.
Mon avis est sensiblement le même que pour
Crazy brave. Même si la construction ici, n'est plus sous forme de carte géographique avec les points cardinaux, j'y vois de la psychogéographie. C'est-à-dire, sa propre construction de l'espace. Joy harjo le dit elle-même :
Je suis obsédée par les cartes et les directions. La clé de ma carte interne doit se lire ainsi :
Est : le guérisseur apprend par la blessure, la maladie, la mort
Nord : le rêveur apprend par la tromperie, le deuil et l'addiction
Ouest : le musicien apprend par le silence, la solitude et l'errance perpétuelle
Sud : le poète apprend par l'injustice, le mutisme, et le fait de ne pas être entendu
Centre : le voyageur apprend par l'immobilité.
je remercie le picaboriverbookclub et les éditions du globe pour cette découverte!!