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EAN : 9782211309530
220 pages
Globe (07/04/2021)
4.27/5   11 notes
Résumé :
28 mai 1830. Le président Jackson signe la loi de déportation des peuples amérindiens. Cinq tribus de l’Est, dont les Cherokees et les Creeks, prennent la route de l’exil, qui sera appelée « la Piste des larmes ». Avant le départ certains sont forcés d’assister à l’intrusion dans leurs maisons de colons armés de Bibles et de fusils.

Parmi eux, l’ancêtre de Joy Harjo, Grand-père Monahwee, offre son portrait à l’un de ces gentlemen en le priant de le mo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Joy Harjo est une poétesse et musicienne américaine issue de la nation cherokee par sa mère, et creek par son père. Elle a obtenu deux fois le tire de poète officiel des USA en 2019 et 2020. Pour la première fois de l'histoire ce rôle était tenu par une personne des premières nations.

Dans « L'aube américaine » elle revient sur l'Indian Removal Act signé en 1830 par le président Jackson et forçant les peuples autochtones à quitter le sud-est des États-Unis. La famille de Joy Harjo a du marcher de l'actuel Alabama jusqu'à l'Oklahoma. La Piste des Larmes de sa famille est l'épine dorsale de ce recueil où elle imbrique ses poèmes avec de courts extraits d'histoire.

La voix puissante de Joy Harjo et ses mots imprégnés de magie vous chamboule.
Elle exprime le lien à la terre, l'horreur du colonialisme, du déplacement des peuples, l'espoir et la beauté de la reconnexion au passé.
Ce sont des poèmes pour notre temps. Poèmes-documentaires sur les crimes contre les peuples et la terre, poèmes-pansements pour réparer, poèmes-promesses d'un avenir meilleur.

Édition bilingue / Traduction d'Héloïse Esquié
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Les vers de Joy Harjo cisaillent l'air, rythmés et lancinants, plaintes lentes et envoûtantes, requiem à son peuple et aux autres tribus amérindiennes brisées par leur piste des larmes, par l'exil de leur terre, l'éloignement de leurs forêts, de leur herbe, de leur rivière. Certains poèmes font écho en nous, semblent murmurer à notre âme, tandis que d'autres restent inertes sur la page, sans la rendre vivante, sans que les mots ne se mettent à danser et à chanter – magie de la poésie (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/04/25/laube-americaine-joy-harjo/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Quand on lit ce genre de phrases à la page 75, Jusqu'à l'adoption de l'Indian Religious Freedom Act de 1978, il était illégal pour nous, citoyens indigènes, de pratiquer nos cultures. La prohibition englobait la création et la diffusion de chants et d'histoires. Les chants et les histoires d'une culture sont la poésie et la prose d'une autre. Ils sont indispensables à la souveraineté culturelle. Écrire ou créer, pour une personne indigène, était, fondamentalement, illégal, il est évident qu'on est face à un livre qui raconte l'identité dans ce qu'elle a de plus ténue et intime.

Joy Harjo n'a pas son pareil pour poétiser la vie de ses ancêtres, ces Indiens déportés de force suite à la décision du président d'Andrew Jackson. Baptisée de la plus juste des manières, la Piste des Larmes, cette route sera celle qui les éloignera de leurs terres, de leurs arbre, de leur nature. L'aube américaine est un chant d'amour mais aussi une complainte qui dit le malheur d'être dépossédé de ses racines.
Ce livre se lit comme un hommage aux traditions et aux coutumes, bafouées par les hommes blancs venus sur les terres comme en royaume conquis, tuant ceux et celles qui étaient là depuis la naissance de leur Amérique et violant femmes et jeunes filles. Joy Harjo marque d'une empreinte indélébile les lecteurs et lectrices grâce au pouvoir de ses images d'une force évocatrice sans équivoque.

J'avais déjà été séduite par son livre précédent Crazy Brave et elle réitère, ici, avec une poésie brute, un livre détonnant. Les Editions Globe nous font le cadeau de nous proposer ce livre en version bilingue, pour les anglophones, c'est un vrai plaisir de lire dans la langue sans le filtre de la traduction.
Lien : https://pagesversicolores.wo..
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C'est en 1830 que 60.000 amérindiens victimes de la spéculation foncière furent déportés vers l'ouest des Etats-Unis via « la piste des larmes ». Descendante d'une lignée de guerriers Creek, la poétesse Joy Harjo rend un émouvant hommage à cette nation indienne contrainte à l'exil dans ce recueil de poèmes entrecoupé de petits textes historiques ou tout simplement anecdotiques. Mais c'est dans les poèmes que le talent de Joy Harjo exprime avec le plus d'émotion la douleur de quitter sa terre (Nous aimions nos arbres et nos eaux et les créatures et les terres et les cieux), la perte d'identité, le chagrin et les larmes.
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La poétesse et musicienne Joy Harjo revient sur les terres de ses ancêtres Mvskoke (Creeks) près de deux siècles après leur déportation de l'Alabama vers l'Oklahoma, et se rappelle de celles et ceux qui ont parcouru la Piste des Larmes.

Un recueil poignant sur l'histoire de son peuple, sur la perte, sur la famille, la musique, l'amour et l'espoir. L'édition bilingue permet de découvrir la voix de l'auteure en anglais.
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critiques presse (1)
LeMonde
07 mai 2021
L’écrivaine et musicienne amérindienne Joy Harjo chemine vers la patrie volée, guidée par son aïeul, le mythique chef de guerre Menawa.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
«  Le souffle nous manquait , à force de courir après

nous- mêmes . Nous

Remontions à la surface des luttes de

nos ancêtres , et nous étions prêts à Frapper

il était difficile de perdre des journées dans

le bar indien pour qui était sobre .

Facile pour qui jouait du billard et buvait afin de

se souvenir d’oublier .Nous

Voulions devenir professionnels —- et le sommes .

Et certains d’entre nous savaient Chanter.

Quand on roulait jusqu’aux falaises , avec
un tambour . Nous
Élucidions nos vies belles et folles sous les étoiles
étoilées » …


Extrait du poème «  Une aube américaine » traduit de l’anglais ( États - Unis ) par Héloïse Esquié .
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Le 28 mai 1830, le président Andrew Jackson signa illégalement l’Indian Removal Act (Loi sur la déportation des Indiens) visant à déplacer par la force les peuples du sud-est de nos terres vers l’Ouest. Nous fûmes rassemblés avec les quelques possessions que nous pouvions transporter. Nous fûmes contraints d’abandonner maisons, presses d’imprimerie, magasins, troupeaux, écoles, pianos, terres cérémoniales, villes tribales, églises. Sous nos yeux, des immigrants entrèrent chez nous avec des fusils, des bibles, des provisions et des familles, prenant ce qui était à nous, tandis que nous étions encerclés par des soldats et déportés tel du bétail, sous la menace des armes.
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Nous étions prêts à défendre la terre
Et le peuple contre eux
Qui voulaient ce qui ne leur revenaient pas.
On nous appela sauvages
Mais qui est sauvage, là ?
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Il n’y a pas de mot dans cette langue véhiculaire, pas de mots possédant assez de puissance pour contenir tout ce que nous sommes devenus.
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Autrefois, on n’entendait pas de coup de feu sur ces terres ; on entendait chanter les arbres et les pierres.
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Videos de Joy Harjo (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joy Harjo
« Gourmandises » de Amit Chaudhuri Traduit de l'anglais (Inde) par Annick le Goyat Tout empreints de chaleur et d'intimité, les poèmes réunis dans « Gourmandises » explorent le plaisir frivole et la nostalgie d'Amit Chaudhuri pour les friandises de l'enfance.
« Coupable » de Reginald Dwayne Betts Traduit de l'anglais (États-Unis) par Héloïse Esquié Ces poèmes sont à la fois chants d'amour et cris de désespoir – où le mot prison est maintes fois répété mais aussi les silences et le vide persistant entre les hommes et les chiffres et les lois.
« L'Aube américaine » Joy Harjo Traduit de l'anglais (États-Unis) par Héloïse Esquié Pour célébrer les noces du deuil et de la paix de l'âme, de l'horreur et de l'aurore américaines, Joy Harjo revient sur les terres de ses ancêtres par « la Piste des Larmes ».
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