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Critique de Floyd2408


Demain sans toi est le premier roman de l'américain Baird Harper, professeur d'écriture à l'Université Loyola ainsi qu'à l'Université de Chicago, auteur aussi de nouvelles, publiées dans des revues américaines, lauréats par le prestigieux prix Raymond Carver en 2014.
Ce roman est traduit de l'anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent, traducteur essentiellement d'oeuvre littéraire américaine, particulièrement celle de Bret Easton Ellis, Jim Harrison et Richard Ford, il reçut plusieurs prix pour ces traduction.
Lorsque les pages premières s'ouvrent à mon regard, mes yeux se heurtent à un style lacéré, une écriture discontinue, s'entremêlant la parade des événements et ces personnages, sans source de continuité. Puis tel un puzzle, la trame s'installe indiciblement, s'entrouvre avec parcimonie des morceaux de vies inconsistants, indépendantes l'une de l'autre, où se greffe la vie argenté des mangeurs de chênes les Agrilus quercata.
Petit à petit s'éclaire l'intrigue, le coeur apparait, le noyau du roman, est la solitude face à la mort.
Cette mort, lointaine dans le fil d'une vie encrée dans l'intimité sociétale de chacun s'invite toujours pour chuter le fil d'une vie en équilibre où se cache l'ombre de chacun, cette noirceur s'installe dans tous pour ouvrir les secrets de tous. Baird Harper avec tous ses personnages se télescopant avec leur chaine du passé, brisent ses liens en invitant la mort à leur chevet.
Demain sans toi, au titre révélateur amorce la réflexion de la mort et de ses conséquences, tout le long du roman la vie en forme puzzle s'imbrique les unes des autres pour parfaire le tableau de tous ses personnages gravitant autour de cette mort. Nous découvrons les démons, les regrets, les non-dits, les secrets enfouis, le cheminement des caractères, les relations intimes se cristallisant et les penchants addictifs…
Plus la lecture avance, plus le trouble de tous ses personnages se clarifie, l'intrigue tisse sa toile avec minutie pour photographier les âmes face à un décès. Les névroses lointaines cachées depuis l'enfance resurgissent, la mort entraine la chute, les proches culpabilisent, les destins se brisent, la vie continue sa litanie vers sa mort.
Une onde plane tout le long de ce roman celui de l'étrangleur du champ de soja, ce meurtrier fantôme des âmes troubles, d'une fille orpheline de sa mère alcoolique, victime par la rumeur de ce tueur, retrouvé morte dans une chambre s'ouvrant à un champ de soja.
Le personnage central est la défunte, accidentée de la route, à l'intersection d'un feux tricolore par un homme alcoolisé témoin malheureux de son geste, l'envoyant quatre en prison pour homicide involontaire. Ce meurtre involontaire entraine le mari de cette femme dans une dépression, une remise en question de sa soeur, puis des autres personnages vivant cette mort comme un supplice, un révélateur ou une myriade de questionnement intérieur sur leur vie.
Jolie roman sur la réaction face à la mort et ses conséquences.
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