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Critique de Melopee


Anwell a une vingtaine d'année, il se meurt dans son lit chez lui alors que le monde continue de tourner. C'est à Mulyan, petite bourgade australienne que tout se passe. Et ce sont surtout des allers-retours auxquels nous allons avoir droit tout au long du roman. En effet, Anwell, prisonnier de son corps devenu si frêle, ne détient plus grand chose si ce n'est la faculté de se souvenir. Et de sa chambre qu'il ne quitte plus, il va replonger dans ce passé peu glorieux qui a été le sien. Car Anwell avant c'était Gabriel (comme l'ange) pour le seul ami qu'il avait, Finnigan. Anwell/Gabriel c'est le zinzin, le gars bizarre du village, celui qu'il ne faut pas approcher de trop près. En effet Anwell traine de gros antécédents derrière lui : soupçonné de la mort de son grand frère (qui était gravement malade), il est l'enfant qu'on trimballe comme un boulet. Ce Finnigan, l'ami inespéré qui est venu frapper à sa porte, c'est en quelque sorte le mirage d'une amitié forte qui bousculera tous les vieux démons du passé pour créer une relation sans limites ni secrets.

Or Finnigan est un garçon insaisissable, constamment errant avec son chien Surrender, et toujours prêt aux mauvais coups. D'ailleurs une vague d'incendies sévit depuis peu dans la région. Mulyan est en pleine désolation, un paysage d'apocalypse après avoir été décimée par tous ces feux d'origine criminelle.
On constate que Finnigan a pris toutes les apparences du vengeur pour se faire justice lui-même. Il entend renforcer leur amitié en accomplissant le mal que Anwell/Gabriel aurait pu faire. Ainsi dans le duo il y a le vagabond avec mille et un tours dans son sac et le passif, le "sage", celui qui ne fait que regarder.
Bien sûr ces jeux d'amitié diaboliques doivent prendre fin et c'est de la rupture que la paix peut naître.

J'ai une fois de plus beaucoup aimé le récit de Hartnett. Son récit à deux voix (on alterne entre Anwell et Finnigan) est poignant quoique tragique. On se rend effectivement compte que deux adolescents qui se lient ce n'est pas forcément pour le meilleur (c'est même, dans ce cas précis, pour le pire). le plus troublant est de voir toute l'emprise qu'a Finnigan sur Anwell qui se raccroche à lui comme une planche de salut. Même si les rôles de temps en temps s'inversent, les deux garçons ont tous deux des existences solitaires qui n'auraient pas dû se rencontrer. Car quand deux solitudes s'effacent, les dés sont jetés et les destins sont quoi qu'il arrive liés.
C'est donc plein d'effroi qu'on assiste à la descente aux enfers de ces deux adolescents perdus dans la vie et dans leur tête.
Sonya Hartnett parvient à nous faire glisser d'une histoire presque banale à une intrigue digne d'un bon thriller où les ombres prennent place au creux des flammes. C'est donc un roman qu'on referme à regret car les deux personnages, bien qu'antipathiques, provoquent en nous des sentiments mitigés : ils ne peuvent nous laisser indifférent. On suit leur ascension (ou devrais-je dire, leur chute parfaitement combinée) en se demandant juste comment cela va s'arrêter et finalement... on sait !
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