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Critique de nescio667


Toujours à la retraite, Frank Elder ne peut s'empêcher de penser régulièrement à la dernière affaire qu'il l'avait temporairement sorti de son repaire des Cornouailles. Appelé à la rescousse par un de ses anciens collègues, il avait participé à la traque d'un détraqué sexuel, traque au cours de laquelle sa propre fille Catherine avait failli perdre la vie (voir ‘De chair et de sang', même éditeur). Depuis cet épisode, cette dernière ne lui adresse d'ailleurs plus la parole et, d'après ce qu'il en sait par son ex-femme, Catherine ayant arrêté ses études et fréquentant assidûment des marginaux, serait sur une bien mauvaise pente.
C'est l'assassinat d'une de ses anciennes collègues qui va cette fois servir de prétexte à Frank pour quitter sa petite maison sur la côte. Maddy Birch et lui ne se connaissaient pas particulièrement bien. Mais ils avaient failli. Failli avoir une liaison et donc, sa mort violente ne peut que toucher Elder au plus profond. Lorsque son ancien collègue des affaires non résolues lui signale que l'enquête piétine, Elder n'hésite pas longtemps à prendre son billet pour Londres. Là, il sera non seulement confronté à ce crime sordide et aux ramifications insoupçonnées, mais il devra également se résigner à affronter sa fille Catherine. Même si celle-ci refuse toujours de le voir.
Deuxième épisode du cycle romanesque consacré à Frank Elder (qui devrait en compter trois), ‘De cendre et d'os' marquera incontestablement un tournant dans l'oeuvre de John Harvey. Aussi réaliste, dense et complexe que ses autres romans, il se distingue par une fluidité extrême, tant dans l'intrigue elle-même que dans le style adopté pour nous la raconter. Certes, il y a plus de dialogues, mais ils n'ont pas -comme trop souvent dans les gros pavés américains- ce côté superficiel et facile dû à une maîtrise imparfaite du style indirect. Ici, pas un seul mot de trop, pas une seule faute dans le ton adopté : chaque mot, chaque ligne ont leur utilité stricte. Comme dans la précédente enquête d'Elder et comme dans toutes celles de Resnick, Harvey ne néglige ni la psychologie de ses personnages (très nombreux et pourtant tous rapidement identifiables) ni leur cadre social (les années Thatcher n'ont pas encore été digérées). A la limite du roman noir, de l'enquête criminelle pure et du thriller, ‘De cendre et d'os' nous montre un auteur de plus maître de son art.
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