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Critique de Nadou38


Oh punaise ! Pour ma première lecture de l'année, je n'ai pas un sujet facile : la condition des femmes afghanes. Mais je le dis de suite, ce défi de mon amie Srafina, La perle et la coquille, fut une lecture passionnante.

2007, Rahima est une petite fille afghane qui vit dans un foyer modeste avec ses parents et ses autres soeurs. Pas de frère… donc personne pour accompagner les jeunes filles à l'école quand leur père estime qu'elles ne peuvent plus se déplacer seules en ville. Pour détourner le problème, la mère de Rahima s'appuie sur une ancienne tradition et décide que cette dernière devienne une « Bacha Posh » en déguisant sa fille en garçon. Même si le père refuse malgré tout que ses filles aillent à l'école, Rahim(a) découvre la liberté de ses camarades masculins. Elle peut alors se promener librement, jouer dans la rue, aller au marché et de nombreuses tâches ménagères lui sont supprimées (Et oui, on ne donne pas de tâches ingrates aux garçons bien sûr). Mais tout cela ne dure qu'un temps…

Nous allons suivre tout au long de ce roman la vie de Rahima, jalonnée de haut mais surtout de bas, ainsi que celle de son arrière-arrière-grand-mère, Shekiba, dont le parcours fut atypique mais non moins difficile au début du 20ème siècle.

Dans ce livre, on grince beaucoup des dents. Difficile de supporter ces mariages forcés pour ces jeunes filles, vendues par leur père, souvent mal accueillies par leur belle-famille qui les considère davantage comme des esclaves, humiliées, maltraitées, violentées. Difficile de ne pas s'insurger face à cette soumission écrasante, ne jouissant plus d'aucune liberté, où la défense n'est pas tolérée, où la sanction est barbare.
Les femmes sont cloitrées dans une coquille. Privées d'éducation par l'école, de communication par les médias, elles n'ont quasiment aucun moyen de sortir de cette prison culturelle. La perle reste cachée sous un drap bleu. C'est affligeant.
Rien n'a changé depuis plus de 100 ans en Afghanistan, même si des tentatives d'amélioration de la condition féminine ont été tentées. On ne peut hélas que comprendre et partager ce qu'elles doivent ressentir aujourd'hui : le sentiment d'abandon et de trahison de la communauté internationale.

Si l'histoire est poignante, elle n'est pas pour autant larmoyante grâce à la plume délicate et pudique de Nadia Hashimi. J'ai apprécié lire son récit, les chapitres assez courts donnent du rythme et la fin de chacun incite toujours à poursuivre la lecture. Et puis, on veut savoir si nos personnages vont trouver une « échappatoire » vers une situation meilleure.
J'ai trouvé intéressante aussi l'alternance entre l'histoire de Rahima et celle de Shekiba, les évènements ou certains mots se faisant échos, l'une des héroïnes inspirant l'autre.

Merci Srafina pour m'avoir fait découvrir ce très beau roman.
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