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Shekiba et Rahima ont eu le malheur de naître femmes dans cet Afghanistan soumis aux règles du Coran, et même au-delà, selon le bon vouloir des hommes.

Dès leur naissance, elles n’appartiennent pas vraiment à leurs parents, elles seront revendues ou échangées à leur mariage. Soumises à leurs maris, à leurs belles–mères, à leurs concubines, elles connaitront les violences et les malhonnêtetés qui règnent au sein de ses familles.

Si la vie est difficile, c’est Allah qui l’a voulu et il suffit de le laisser arranger les choses, se résigner à leur sort de femmes esclaves.

Shekiba et Rahima sont les modèles de toutes ses femmes opprimées, qui veulent gagner leur autonomie et trouver une échappatoire. L’éducation est un moyen de ne pas rester dans l’ignorance.
Mais, comment se rendre à l’école quand, dans ce pays archaïque, les filles ne sont pas libres de leurs mouvements.
Parfois il ne reste que la chance de mettre au monde un garçon et ainsi d’adoucir son existence, d’obtenir un peu de respect. Ou alors la fugue et l’espoir de trouver un refuge digne de ce nom.

Il leur en faut du courage dans ce pays d’hommes sans cœur pour oser faire un pas vers la liberté, quand on sait que le moindre faux pas est puni de lapidation, de coups de fouet, de brutalités.

Entre le moment où Shekiba entend le discours du roi Amanullah déclarant que le tchador n’est pas imposé par l’Islam, et le mariage de sa descendante, rien n’a changé. Au contraire, les Talibans et les chefs de guerre imposent leurs lois. Les femmes se voilent sous leur burqa et se taisent.

Qui sont ces monstres qui se prennent pour des maîtres, qui ne voient pas que les femmes sont des perles et qu’elles doivent sortir de leurs coquilles, respirer enfin à l’air libre, VIVRE. Pourquoi ne pensent-ils pas de manière humaine ? Leur monde n’en serait que meilleur, et Allah serait sans doute soulagé !

J’ai aimé le ton du récit. Il est réaliste, nous faisant entrer dans l’intimité de ces femmes, dans leur esprit, sans être larmoyant.
Je remercie la masse critique de Babelio et les Editions Milady pour ce magnifique roman.
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Une énorme claque.
Le titre laisse présager un petit bijou, un peu comme au pays des mille et une nuit...
L'histoire raconte la vie de 2 femmes en Afghanistan à 100 ans d'écart. L'une vit au début du 20ème siècle, l'autre au début du 21ème siècle.
La condition de la femme est clairement le sujet de ce roman dans l'Afghanistan d'hier et d'aujourd'hui.
L'écriture de ces deux histoires parallèles est magnifique ; et pourtant les 2 histoires m'ont révoltée.
J'avoue ne pas savoir, à la fin de ma lecture, comment mettre des mots sur mon ressenti.
Ce livre, il faut le lire. Chaque femme, et chaque homme surtout, devrait le lire.
Merci à Nadia Hashimi pour avoir écrit ce texte. Je ne suis pas prête de l'oublier... et je le conseille fortement. C'est un livre à lire, à partager, un livre qui doit faire changer les choses et non pas permettre aux choses de régresser...
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Il y a du conte dans cette histoire tissée comme un tapis afghan : un fil pour l'histoire de l'aïeule, un fil pour l'histoire contemporaine de l'arrière petite fille. Les fils entrecroisés sont solidement noués par la religion et les traditions, qui sont trop souvent les autres noms de la superstition et de l'ignorance. de même que le voile intégral de la burqa, s'il rend invisible l'individu, présentifie aussi le statut de colis, voire de déchet, qui est fait de la femme, de même ce conte, s'il narre l'ingéniosité et l'intelligence de deux femmes paraissant exceptionnelles, fait ressentir d'autant plus cruellement la non vie de leurs semblables.
Notre société occidentale ayant aussi ses contes, j'ai appelé à mon secours toutes les Chèvres de M. Seguin, tous les Chaperon Rouge, toutes les Petites Sirènes, et j'ai réalisé que ce sont bien souvent les femmes, plus brimées du fait du statut social qui leur est fait, qui ont envie de rompre les chaînes, de partir et qui le paient de leur vie. Et les contes finissent mal, en général.

Que dire de ce livre, extraordinaire à plus d'un titre ? Tout d'abord qu'il a un très fort pouvoir évocateur, qui tient à la forme du récit raconté. Sans effet de style particulier, sans images extraordinairement travaillées, il fait surgir devant mes yeux le « village couleur kaki », la chaleur qui dessèche les tiges des oignons non récoltés, les marchandages du marché, les silhouettes enveloppées des femmes, les yeux baissés des petites filles, l'insolente liberté des garçons, libres de courir, de taper dans un ballon, de faire du vélo, de jeter leur dévolu sur une fillette même pas nubile quitte à la déshonorer, les pieds poudrés de poussière, les champs, et les petites maisons de terre qui se fissurent avec le temps.
Nous voyons défiler, à un siècle d'intervalle, les mêmes épaules courbées sous le même fardeau, les cohortes de femmes qui ne s'appartiennent jamais, vouées par leur mère elle-même à avoir honte de leur sexe et à vivre leur vie comme une calamité nécessaire, vendues ou échangées ou données en règlement d'une dette, soumises au bon vouloir sexuel et à la perversité d'un seul homme et de la famille de celui-ci, notamment sa mère. Elles vivent comme un malheur d'engendrer des filles et parfois l'une de ces mères ira jusqu'à tenter de faire mourir sa fille nouvelle-née, par desespoir, inconscience, lucidité, cruauté ou pitié, on ne sait plus le dire.

Ce n'est pas l'Afghanistan des Talibans qui est décrit, c'est celui d'avant (début XXème) et après les Talibans.
On n'ose penser à ce que fut la nuit qu'ils imposèrent à tous et bien sûr en particulier au sexe féminin.
Un moteur de recherche m'a fourni des photos de ce pays qui semble en effet couvert d'une poussière séculaire qui uniformise tout. On y voit aussi des armes lourdes et des uniformes kaki.
On y voit aussi une femme ? Une silhouette en burqa bleue, assise près de plusieurs paquets mal ficelés, et d'un grand sac poubelle de la même couleur que la burqa.
Même si on comprend qu'elle protège sa sécurité et sa vie en se réduisant à être un paquet parmi les paquets, on se dit aussi que croiser de tels fantômes dans les rues des villes à des milliers de kilomètres de là,dans une société démocratique, cela n'est pas, vraiment pas, vraiment vraiment pas explicable ni défendable par des alibis culturels.
Merci à Babelio et à l'éditeur Milady de me forcer à imaginer d'autres vies que les nôtres, pour continuer à défendre l'accès (et le maintien) de toutes les femmes à une vie digne, et une vie digne de ce nom.
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"La perle et la coquille" est un magnifique roman qui a reçu le prix des lectrices 2016. L'auteure, Nadia Hashimi est venue d'Afghanistan avec ses parents dans les années 1970. Elle vit aux Etats-Unis où elle exerce le métier de pédiatre. En 2002, elle y retourne et en 2014, elle écrit la merveilleuse histoire imaginée de deux femmes afghanes.
Rahima vit en 2007 : les Talibans font la loi. Elle fait partie d'une famille de filles et accepte de devenir une basha posh, une fille travestie en garçon, pour mieux passer dans la rue, pour faire les courses et aller à l'école.
A la puberté, elle reprend son apparence de fille et est donnée en mariage au chef de guerre local en échange de richesses matérielles et de drogue pour son père.
Sa tante, Khala Shaïma restée célibataire en raison d'une infirmité à la colonne vertébrale, va lui raconter l'histoire de son aïeule, au destin douloureux, Shekiba qui a vécu à Khaboul un siècle plus tôt. Cette histoire va servir de soutien à Rahima.
La tante insiste beaucoup sur le terme" échappatoire" qu'une femme opprimée doit absolument trouver sous quelque forme que ce soit et qui nous est suggéré par le titre.
C'est un roman superbement bien traduit, bien raconté, qui m'a fait rentrer complètement dans la vie de ces deux héroïnes en ressentant autant de sympathie pour l'une que pour l'autre.

Challenge pavés 2015-2016
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Si vous voulez avoir une image complète de la condition de la femme en Afghanistan, ce livre est celui à lire.
Toutes les horreurs qu'elles peuvent subir y sont présentées : interdiction d'hériter, interdiction de sortir, mariage forcé à peine nubile, lapidation en cas d'aultère, quasi esclavage, basha posh (grimer une fille en garçon), et toujours cette violence tournée contre la femme, toujours, tout le temps... Elles sont constamment coupables, de tout, de rien. Coupables d'être, coupables d'exister....
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C'est indicible. Savoir que le livre ne rapporte que des faits tristement réels est épuisant. Je pensais avoir une image fidèle de la femme en Afghanistan. Ce livre m'a révélé des faits pires encore....
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Je dois avouer que je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment la moitié de l'humanité peut traiter l'autre moitié comme cela. Je ne comprends comment les femmes elles-mêmes peuvent en devenir complices...
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Un livre utile, beau et dur à la fois.
Un livre que j'ai eu du mal à lâcher.
Un livre qui décrit une situation révoltante, indigne et pourtant réelle.
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La condition des femmes en Afghanistan, Nadia Hashimi n'est pas la première à l'évoquer et on se demande bien ce qu'on pourrait apprendre de plus et d'où pourrait venir l'originalité d'un roman sur le sujet. Eh bien, Nadia Hashimi a su la trouver cette originalité.
La Perle et la Coquille met en parallèle le destin de deux afghanes liées par le sang à un siècle d'intervalle.
Rahima est une jeune femme qui nous est contemporaine. Durant son enfance, sa famille lui a fait prendre le statut de bacha posh : lorsqu'une famille n'a pas de descendants mâles, on déguise une des filles en garçon. Ce procédé a de multiples avantages dans une société patriarcale où la femme reste cantonnée à la maison et à ses tâches ménagères. La petite fille ainsi transformée en petit garçon peut accéder à l'instruction en allant à l'école, peut courir et jouer librement dans la rue, peut effectuer les courses au marché pour sa mère, bref, en tant que bacha posh, Rahima goûte et savoure une liberté dont ses soeurs et sa mère sont privées.
Le destin bascule le jour où Rahima n'a plus l'âge de continuer à jouer cette comédie dont personne n'est dupe au village mais sur laquelle tout le monde ferme les yeux. C'est aussi ce moment que choisit son père pour la donner en mariage au seigneur de guerre pour lequel il travaille. Rongé par l'opium et condamné à la pauvreté, le père de Rahima se débarrasse ainsi de ses filles qu'il voit comme autant de bouches inutiles à nourrir.
Rahima devient alors la quatrième épouse d'un homme violent, sans coeur pour qui les femmes ne sont que des procréatrices et des esclaves domestiques. Au sein même du groupe des femmes de la maison, la jalousie et les brimades sont le quotidien de Rahima. Elle ne trouve son unique source d'apaisement et d'espoir que dans le récit que lui fait sa tante de la vie de son aïeule Shekiba. Un récit qui pour Rahima se révélera salutaire à plus d'un titre.
En effet, les destins des deux femmes comportent de multiples points communs malgré l'écart entre leurs époques. Les similitudes se retrouvent jusque dans la description des traditions religieuses et du statut de la femme en Afghanistan. J'ai longtemps pensé que le régime des Talibans n'avait été qu'une « nouveauté » dans l'histoire afghane, que l'islam rigoriste et extrémiste imposé par le régime atteignait pour la première fois de telles proportions. Mais le récit de Shekiba nous apprend qu'au XIXème siècle, les traditions barbares et le mépris du genre féminin officiaient déjà. le port de la burka par exemple était déjà de mise alors que dans mon esprit il était une innovation des Talibans. La lapidation publique de la femme adultère faisait là aussi déjà partie des peines encourues et froidement appliquées.
Dans ce roman, la cruauté, l'injustice, la violence que subissent ces femmes nous nouent la gorge. le style n'est certes pas des plus remarquables. On peut aussi lui reprocher d'être moins dans l'émotion que les romans de Khaled Hosseini. Pas de pleurs, d'apitoiement suscités chez le lecteur mais une profonde et sourde colère avec une étincelle d'espoir. Un espoir porté par ces quelques femmes qui osent parler et affronter les hommes de leur entourage, ces autres qui ont le courage de dénoncer les magouilles politiques et la corruption d'un parlement simulacre mais signe des premiers pas du pays vers la démocratie.
J'ai compris grâce à ce roman que le régime des Talibans n'était qu'un retour à d'anciennes traditions et pratiques, que l'Afghanistan des années 70 n'avait été qu'un court répit mais qu'il avait été possible. Tout comme avait été possible la réforme apportée par la montée au pouvoir du shah Amanullah Khan dont l'épouse a osé pour la première fois ôter son voile en public.
La Perle et la Coquille est donc un magnifique roman dont la lecture nous apprend énormément. L'histoire de Shekiba nous transporte dans le temps dans un Afghanistan aux airs des Mille et Une Nuits. Par chapitres alternés, le sort de Rahima répond à celui de son ancêtre et modèle. L'exemple de ces femmes au courage extraordinaire, l'importance de l'instruction, la volonté d'hommes à l'esprit ouvert constituent la base d'un possible changement. L'Histoire l'a prouvé, ce changement peut se reproduire de nouveau.
Je ne peux donc que vous conseiller ce roman porteur d'espoir et qui offre une autre vision originale de l'Afghanistan, de sa culture et de ses moeurs, de sa vie politique. Vous plongerez dans le quotidien cruel et misérable des femmes afghanes, vous connaîtrez l'enfermement, vous arpenterez les couloirs du palais du Shah, vous assisterez aux séances parlementaires, et surtout vous remercierez Dieu/la chance/le destin/le hasard de vous avoir fait naître en occident.
Un grand merci à Babelio et aux édition Milady pour ces belles heures de lecture.

Lien : http://cherrylivres.blogspot..
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Un roman/conte qui s'approprie à un documentaire sur la condition de la femme en Afghanistan.
A un siècle d'écart, les destinées de Shekiba et Rahima sont au coeur de ce récit poignant, émouvant et percutant qui nous est offert par Nadia Hashimi. La lecture est fluide tout au long des 567 pages que nous parcourons en soutenant moralement ces deux femmes à la vie éprouvante où le poids des traditions est énorme. Heureusement, le récit se termine sur "une potentielle ouverture" sur des jours meilleurs grâce aux combats de ces femmes. Que d'admiration pour elles !
Merci à vous amies/amis de Babelio pour vos critiques qui m'ont permis de découvrir cet ouvrage de grande qualité.
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Ce récit fut pour moi éprouvant, déchirant…
Ce qui me heurte le plus, c'est la violence des femmes envers les femmes.
Les belles-mères si cruelles, qui font payer de génération en génération la douleur, la honte, et les coups.
Les premières épouses toutes puissantes, jalouses qui rabaissent les plus jeunes.
Et puis, les maris qui violent, battent et se débarrassent de leurs conjointes dès qu'ils se lassent…

Shekiba et Rahima deux narrations presque similaires, une dynastie et un combat d'une vie pour s'en sortir.

Un roman à placer dans toutes les mains des femmes.
Pour qu'elles ne soient jamais affaiblies par des lois masculines, des religions créées pour eux, et pour ne pas oublier leurs souffrances…

La liberté commence par le respect : des femmes, des filles, des mères, des soeurs… ou le maître mot est l'éducation pour pouvoir obtenir encore plus parité entre hommes et femme.

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Deux histoires de deux femmes de la même famille en Afghanistan : de nos jours, Rahima vit parmi ses 4 autres soeurs avec leurs parents. Il n'est pas bien vu d'avoir des filles dans ce pays où l'homme décide de tout... dans les années 1900, Shekiba a tout perdu, sa grand-mère la vend comme une simple marchandise à d'autres personnes.
Un très beau livre, je ne me rappelle plus si j'ai déjà lu sur le sujet même si j'ai déjà lu beaucoup de livres sur la condition de la femme dans plusieurs pays. L'alternance entre les deux époques montre le peu d'évolution de l'une à l'autre. La vie d'une femme est toujours considérée comme peu de choses. Il y avait juste un moyen d'échapper provisoirement à cette mise à l'écart que suscitait le grand nombre de naissances de filles dans une famille...
Quelle horreur de voir tant de souffrances que ce soit avec Shekiba ou Rahima. Les femmes ne doivent avoir aucune pensée, ce sont juste des machines à reproduire, une boîte magique pour avoir des enfants (enfin, des garçons). J'ai eu le coeur serré à plusieurs reprises, et les larmes à d'autres... Un roman touchant sur les femmes dans un Afghanistan qui semble d'une autre époque (et je ne parle pas que celle de Shekiba...). Une belle découverte que ne vous laissera pas insensible, coup de coeur !
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L'adolescence de Rahima est en train de tourner au cauchemar : après avoir eu la chance de prendre le rôle d'un garçon pour venir en aide à sa famille, il lui faut reprendre sa place, et elle vit dans un Afghanistan enclavé dans une tradition d'oppression des femmes depuis le début du XXième. Il lui faut trouver une échappatoire et prendre en main sa vie autant que faire se peut. Sa tante, célibataire donc plus libre, lui vient en aide en lui contant par bribes les étapes de la vie de leur aïeule, Shekiba, terrible tragédie, néanmoins histoire aussi d'une femme qui se bat.

C'est un roman qui prend aux tripes car il réfère aux quotidiens de maternités et de vies maritales, bafouées malheureusement. L'auteure plonge dans les contradictions d'un pays peu respectueux de ses femmes, mais elle met aussi en lumière les résiliences et les raisons d'espérer.
Lien : https://partagerlecture.blog..
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