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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce roman est probablement unique en son genre. Ou presque. Il a été écrit à quatre mains par Ichirô Hatano et sa mère, Isoko. A vrai dire, il s'agit de leur correspondance de mai 1943 à 1946. Ils vivent tous les deux au début de leur échange épistolaire à Tokyo durant la Seconde Guerre mondiale. La famille est composée d'Isiko et son mari et de leurs 4 enfants, dont Ichirô est l'aîné. Elle est très vite confrontée à la nécessité de fuir les bombardements à la campagne.

Si l'on veut être honnête, il faut préciser qu'à l'origine cette correspondance mère-fils authentique n'était pas destinée à être publiée. Ainsi, ces lettres constituent des documents, véritables témoignages sur la vie au Japon durant la guerre. Un document historique donc, mais aussi un échange, dans lequel on voit évoluer la relation privilégiée entre le fils et sa mère et dans lequel on assiste aussi à l'apprentissage de l'adolescence par le jeune Ichirô.

On y retrouve tous les états d'âme tant du fils, faisant ses expériences de citadin à la campagne et surtout de jeune adolescent, que de la mère, qui doit faire face à toutes les tracasseries du quotidien, au ravitaillement, par exemple. Leur étroite relation repose sur une solide franchise et un respect mutuel à toute épreuve.

Les événements historiques, plus qu'en arrière-plan, émaillent leur quotidien, le contraignent parfois et le bouleversent souvent. Ainsi, le lecteur comprend comment étaient considérés les réfugiés fuyant les bombardements des villes vers la campagne, à quel point la pression politique et sociale exigeait de chaque Japonais de contribuer à sa manière à l'effort de guerre, enfin, on assiste aussi aux ravages de la désinformation, de la propagande et de la rumeur, surtout après l'explosion de la bombe d'Hiroshima.

Voici donc un ouvrage hors du commun qui nous permet d'entrer dans l'intimité d'un fils et d'une mère à un moment crucial de l'histoire japonaise et mondiale.

Les petits plus :

–> Les illustrations, en apparence simplistes, sont riches en émotions à l’image de celles des pages 119, 69, 65 et 18.
Lien : http://lewebpedagogique.com/..
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Ce livre est une histoire vraie. Il est constitué des lettres que s'écrivent un enfant (Ichiro) et sa maman (Isoko) entre 1944 et 1948, donc pendant et au sortir de la 2e guerre mondiale, au Japon.
Cette correspondance authentique (lettres + un petit cahier-journal) constitue un vrai document qui nous renseigne sur la façon dont vivent et sur ce qu'éprouvent hommes, femmes et enfants, pendant la guerre au Japon : demi-famine, rapports humains (citadins-ruraux), marché noir, propagande, etc.
Le ton et les mots sont simples et le langage est familier.
On découvre l'amour et le grand attachement qu'un fils et une mère ont l'un pour l'autre.
On vit leur vie quotidienne à leurs côtés. On entre dans leur intimité.
La maman, enseignante, doit assumer seule le ravitaillement de la famille. Elle a 3 garçons.
Le père, lui, est un intellectuel, très érudit.
Il laisse son épouse se débrouiller, car elle est de meilleure communication que lui, quand il s'agit de discuter avec des paysans dans la campagne, pour acheter la nourriture nécessaire au foyer.
Pour se sentir davantage en sécurité, ils doivent quitter Tokyo où ils vivent et travaillent et où Ichiro étudie. Ils vont devoir aller habiter en province. Ils ont loué 4 pièces jusqu'à la fin de la guerre, à Suwa (à environ 200 km à l'ouest de Tokyo).
Dans un premier temps, Ichiro reste à Tokyo pour continuer ses études.
Il écrit à sa mère qu'il est très effrayé à l'avance par les bombardements possibles sur la capitale !
Isoko, sa maman, le rassure en retour en permanence. Elle est toujours apaisante pour lui. Elle est très douce et simple dans ses propos, très clairs.
Ichiro lui raconte ses soucis, mais en même temps, il regrette à chaque fois de l'inquiéter.
Sa maman est émue par ses lettres. Elle voudrait que son fils soit pleinement heureux.

Mais Ichiro ne peut pas rester dans la crainte permanente, loin des siens, et bientôt, il quitte son établissement scolaire de Tokyo pour intégrer une école à Suwa.
Avec ces temps de pénuries, la maman d'Ichiro doit souvent aller loin à pied pour trouver le ravitaillement nécessaire, et elle porte de lourdes charges.
(« A la campagne, on doit faire soi-même tout ce que l'on mange. Ca me paraît bizarre, à moi qui suis née et qui ait grandi à Tokyo »).
Certains passages sont très émouvants, comme celui-ci : Ichiro voulait avoir des patins à glace ; sa maman n'avait pas d'argent pour lui en offrir.
Quitte à avoir froid, elle vend son manteau d'hiver pour réunir l'argent nécessaire ! (« Quand je vois ta joie, j'ai bien plus chaud que si j'avais un manteau. Il y a longtemps que je ne t'ai vu si heureux. Je ne le regrette pas du tout, ce manteau. Ce qui m'est plus précieux, c'est ton coeur. »)
C'est très touchant ! Isoko est une vraie mère-courage !
Ichiro se rend bien compte de la souffrance de sa mère et de son abnégation sans bornes. Il est inquiet pour sa santé ! Et il se demande aussi si son père va devoir partir à la guerre…
Ils viennent de la capitale, et les paysans les appellent « les réfugiés ». Ils profitent d'eux, leur font payer cher les victuailles qu'ils leur vendent !
Ichiro remarque les différences entre les élèves de la campagne et ceux de la ville.
Les élèves de la campagne aident en priorité leurs parents aux tâches journalières, comme par exemple le travail dans les champs.
Dans une lettre à sa mère, il se questionne et pense quitter le lycée à la fin du trimestre pour aider sa famille, mais sa maman lui conseille de ne pas stopper ses études.
Isoko est une mère qui ne sermonne jamais. Elle aide son enfant à grandir en préservant son insouciance le plus possible.
(« C'est inutile que tu deviennes une grande personne plus tôt que nécessaire »)
Ce qui importe à Isoko, c'est que son enfant vive, malgré la guerre, les bombes, et les privations, puis qu'il se développe dans son intégrité, sa pureté.
Bientôt les bombardements s'intensifient. Et des tracts ont été lancés depuis les avions ennemis, sur lesquels est noté qu'en juillet 1945 le Japon va être réduit en cendres. Ils conseillent à la population de fuir. Il va donc leur falloir évacuer.
La correspondance va devoir être interrompue quelques temps… (- le 15 juillet 1945 - « A partir d'aujourd'hui, je continue tout seul notre cahier. Je regrette que Maman ne puisse pas me répondre mais, si nous arrivons à survivre, nous reprendrons notre dialogue. Nous serons heureux alors d'avoir gardé ce témoignage d'une époque si grave, et si je meurs, ce journal restera en souvenir de moi… »)
Ichiro écrit qu'Hiroshima a été bombardée le 6 août. (« La bombe atomique est une arme nouvelle d'une puissance extraordinaire ; elle tue autour d'elle tout ce qui est vivant. ») – (« Est-il possible qu'il existe des choses pareilles et, si elles existent, est-il possible de les employer ? Des accords internationaux ont interdit les gaz asphyxiants comme inhumains, comment est-il possible d'utiliser une bombe tellement plus terrible que les gaz ? »)
Le 9 août, c'est le tour de Nagasaki de subir une autre bombe atomique !
Et le 14 août 1945, l'empereur du Japon décide de stopper le conflit.
Ichiro hait cette capitulation sans conditions, à laquelle la mort lui paraît préférable !
La guerre étant finie, ils vont pouvoir rentrer à Tokyo, mais Ichiro n'est pas encore très rassuré, ayant vécu tant de mois sous la menace. Et le Nouvel An arrive, le Nouvel An de la Paix, et la famille se réunit, enfin entière…
La vie va petit à petit reprendre son cours…
Ichiro est conscient de la chance qu'il a d'avoir des parents cultivés ; chez lui il y a beaucoup de bons livres ; nombre de ses camarades n'en ont pas et il leur sert de bibliothécaire !
Il franchit le cap de l'adolescence et il fait quelques reproches à sa mère, mais dans le respect !
Il trouve qu'elle est trop effacée face à son mari, qu'elle devrait moins le gâter et s'occuper davantage d'elle-même. Progressivement, alors que la guerre est finie, s'installe dans le pays un esprit démocratique qui amène aussi un changement de comportement au sein de la cellule familiale.
Sur les conseils de son fils, Isoko s'émancipe un peu. Elle va au cinéma et participe aussi à des réunions hors de chez elle (alors que son mari garde la maison). Isoko est toujours humble. Elle apprend de son fils à modifier sa conduite. Elle sait s'auto-critiquer et aussi s'excuser de ses fautes.
Ichiro est très fusionnel avec sa maman, et même adolescent, il est attaché à lui demander conseil et à ne rien lui cacher concernant sa conduite dans la vie.
Isoko a toujours été présente pour donner de sages conseils à son fils et lui clarifier ses idées parfois confuses. Elle lui a inculqué bonne conduite et bonnes moeurs. Elle peut se réjouir qu'il avance en âge et en liberté. Elle l'a formé aux relations humaines, lui qui était encore impulsif et faible.
Ichiro lui en est reconnaissant. Il est fier, il a bonne conscience et est en confiance en lui-même, grâce à la bonne éducation reçue.
Ichiro a maintenant 18 ans. Il suit des cours de prépa pour entrer dans une grande école à Tokyo.
Peu à peu il se rapproche de son père, qu'il découvre sous un nouveau jour plus favorable qu'avant. Son père prend le temps de bien répondre à ses questions. Ichiro apprécie beaucoup cela. Et il admire aussi son père, parce qu'il a su prédire avec justesse ce qui allait se passer…
Ce livre est avant tout un beau livre sur l'Education avec un grand « E » !
Il faut inviter les juniors à le lire aussi !
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Ce qui n'est tout d'abord qu'un travail d'école – le professeur ayant conseillé à ses élèves de tenir un journal – va se transformer, pour Ichirô et sa mère, en une correspondance affectueuse et, parce que nous sommes au Japon en 1944, en un témoignage historique des moeurs, du mode de vie et du quotidien d'un pays en guerre.
Ces lettres échangées entre un fils et sa mère sont doublement remarquables. Tout d'abord par l'amour, la tendresse et l'affection qu'elles dévoilent. Extrêmement intime, cette correspondance montre les attentions et les inquiétudes d'un fils, la bienveillance d'une mère pour la santé de son aîné et le cocon de douceur que l'un et l'autre cherchent à préserver face à leur quotidien si rude.
C'est aussi, en filigrane, une invitation à pénétrer dans la culture et la mentalité japonaise des années de guerre : les problèmes de ravitaillements, la difficulté des réfugiés de s'établir dans d'autres villes, les risques pris lorsque l'on s'exprime contre les décisions du gouvernement, les relations hommes-femmes...
Et pourtant la vie continue et Ichirô fait face à tous les problèmes d'un adolescent : le besoin d'indépendance et d'autonomie, la jalousie et la mesquinerie de ses camarades, la recherche de la justice et le mécontentement lorsqu'il est témoin d'événement qu'il estime trop injuste et le désir, bien légitime, de parfois laisser de côté les soucis et la réalité pour profiter d'une vie d'adolescent.
Au même titre que le Journal d'Anne Frank et le Livre de ma mère, « L'enfant d'Hiroshima » est un texte à découvrir et à lire de toute urgence, à offrir à ses enfants, neveux, filleuls et voisins, comme des confettis, pour prolonger un peu ce moment de grâce.
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Livre intéressant, émouvant, facile à lire sur la mère et son fils qui s'écrivent des lettres sur un cahier l'un après l'autre, pendant la seconde guerre mondiale. On vit avec eux la peur de la guerre, la famine, ainsi que les liens entre Isiko et Ichirô. le jeune garçon, qui devient adolescent, puis adulte raconte ses doutes, ses joies, ses envies à sa mère, qui le guide. Mais aussi Ichirô s'inquiète beaucoup pour la santé de sa mère et insiste pour qu'elle ne se fatigue pas trop, ou qu'elle se fasse un peu plaisir de temps en temps, ce que bien évidemment, sa mère suit les conseils. On apprend aussi la vie au Japon et les coutumes à l'époque.
Ce livre est encore plus émouvant puisque tout y est vrai. La vraie relation mère et fils est très belle et je voudrais que ça le reste pour toujours pour eux qui sont déjà morts il me semble !
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L'enfant d'Hiroshima est un très beau livre, léger et sincère. L'innocence, la douceur de Ichirô nous touche dès les premières pages. Ce livre m'a fait réalisée à quel point cela peut être beau d'être enfant.
J'ai trouvé intéressant d'inscrire deux points de vue dans un tel contexte ; celui d'une mère, une adulte, un femme, et celui d'un enfant qui ignore les maux du monde, puis un adolescent mais aussi un fils.
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dans cette histoire vraie et émouvante entre Ichirô et sa mère pendant et après la 2ème guerre mondial on découvre les difficultés de vie et les lycées du Japon
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J'ai bien aimé l'enfant d'Hiroshima car ce sont de très belles lettres, et grâce à leur originalité et leur finesse d'écriture, qui en plus sont véritables. C'est touchant de voir la correspondance réelle entre un enfant et sa mère, plus encore quand c'est la guerre comme ici. Certaines choses ne me paraissent pas très logique et compréhensibles, mais c'est sans doute du fait que ce sont des lettres et pas un roman. On peut voir qu'Ichirô et sa mère sont très proches malgré l'éloignement, et la correspondance n'en est que plus belle. Avec ce livre, on découvre également d'autres points de vue sur la Seconde Guerre Mondiale que ceux des occidentaux, et c'est très bien. Superbe livre.
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récit d'une histoire vrai magnifique, composé de lettres entre ichiro et sa mère. magnifiques témoignages.
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