Dans ce roman, on suit le quotidien d'une quinquagénaire mère au foyer dont les enfants sont adolescents voire adultes et vivent leurs vies de leur côté. le récit s'oriente principalement sur la vie de couple et l'entretien de la maison, entrecoupé de souvenirs soulevés par l'arrivée impromptue dans la boîte aux lettres d'extraits de journaux intimes de jeunesse de la narratrice, que cette dernière s'empresse de dissimuler dans un tiroir de meuble de la mansarde, sa pièce maîtresse, son atelier où elle vient régulièrement dessiner des oiseaux.
Le récit s'étire sur une semaine, le temps que chaque extrait de journal soit envoyé, lu et aussitôt détruit.
J'ai adoré
le mur invisible, j'avais la sensation qu'il se dégageait une certaine sérénité de ce livre. A contrario,
Dans la mansarde m'a considérablement angoissée et plusieurs jours après l'avoir terminée, cette lecture m'évoque encore un sentiment de malaise. le style magnétique du Mur invisible n'a pas opéré avec
Dans la mansarde – les deux livres ont été traduits par des personnes différentes. Dans
le mur invisible, le détachement émotionnel de la narratrice peut être perçu comme une force qui lui permet de survivre dans un milieu hostile, exempt de toutes relations humaines. La narratrice de
Dans la mansarde présente ce même trait de caractère alors qu'elle est entourée de sa famille et de ses amis. Elle observe sa vie, son entourage, ses proches, avec un détachement quasi pathologique. Elle exprime régulièrement son absence de sentiments – ni haine, ni amour – son acceptation d'un ennui certain, cette routine incessamment répétée. La narratrice expulse sa rage sous-jacente dans les tâches ménagères de la maison qu'elle ne déléguerait à personne d'autre, quand bien même son mari lui proposerait d'embaucher un femme de ménage.
Toutefois, le discours lisse et presque monotone entraîne progressivement, suite à la lecture des souvenirs reçus par voie postale – on ne sait et ne saura jamais comment – , une discrète évolution dans la psyché de la narratrice.
Si les éditeurs d'
Actes Sud estime dans la quatrième de couverture que
Dans la mansarde est « le plus subtil et le plus abouti » des romans de M.
Haushofer, à mon sens, il n'égale pas
le mur invisible et s'apparente d'avantage mais de manière plus développée à
Nous avons tué Stella.